Selon un sondage Odoxa pour Challenges, Aviva et BFM Business, 63
% des Français interrogés jugent qu’une grève des syndicats pour s’opposer à
la réforme de la SNCF serait injustifiée… et c’est assez logique.
Tout d’abord le ras-le-bol de la “qualité” de service SNCF atteint des
sommets. Ensuite, alors que le gouvernement demande des efforts à tous, le
régime SNCF agace de plus en plus.
Force est de constater que la SNCF fonctionne mal, très mal même et l’une
des raisons c’est une carence dramatique dans la gestion des ressources
humaines. Je ne vous parlerai pas de ces dépôts où l’on doit changer les
vitres brisées des wagons, ce qui se fait généralement la nuit, et où
l’absentéisme atteint des niveaux que personne ne soupçonne. Or quelques
types arrivent à bloquer l’une des plus grosses entreprises de France car ils
ne fichent tout simplement rien…
Si l’on veut faire avancer la SNCF, ce n’est pas tant le statut de
cheminot qui pose problème que les dérives qui l’ont accompagné et qui, plus
graves encore, se sont installées dans le temps et sont devenues la
“normalité”.
D’expérience, lorsqu’une structure atteint ce niveau d’aberration, il
faut, hélas, remettre beaucoup de choses en cause pour provoquer
l’électrochoc nécessaire à la remise en place du bon sens. Les cheminots sont
eux-mêmes responsables de la mort annoncée de leur statut, et la CGT tient
une part encore plus particulière dans ce massacre.
Et n’imaginez pas que la privatisation soit une solution viable et durable
: comme partout ailleurs dans le monde, elle ne fonctionnera pas, car les
investissements nécessaires aux réseaux ferrés sont tels qu’en réalité il n’y
a aucune rentabilité à attendre d’une activité de “trains”.
Ce qu’il fallait c’était simplement remettre les gens de la SNCF au
travail en supprimant la sécurité de l’emploi pour les tire-au-flanc… En 6
mois, tous les trains auraient été à l’heure.