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C’est au pied du coffre que l’on voit le banquier

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Publié le 28 octobre 2011
1035 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Une fois passé l’effet d’annonce, les calculettes sont à l’œuvre et l’on s’aperçoit que la recapitalisation des banques ne va pas être si facile que celles-ci affectent de le reconnaître et les hommes politiques de le présenter. C’était pourtant le plus facile à décider ! C’est particulièrement valable pour les banques des pays au bord du trou, l’Espagne et l’Italie, mais également pour toutes les autres, à des degrés divers. Les banques grecques étant évidemment hors concours.


Ewald Nowotny, le gouverneur de la banque centrale autrichienne, a déclaré : « ce ne sera pas facile, si vous regardez la situation du marché des capitaux », mettant l’accent sur le danger qui verrait les banques réduire leur offre de crédit pour éviter l’injection de fonds publiques. Un article du Financial Times remarquait de son côté que de nombreux détails du plan n’étaient pas clairs, notamment le mode de calcul des fonds propres, les méthodes permettant de les accroître et les mesures qui pourront être prises pour éviter que la recapitalisation se fasse au détriment du crédit aux entreprises. Un problème qu’a soulevé en France Laurence Parisot, la présidente du Medef (l’organisation patronale), en admettant sans en identifier l’origine que « l’économie réelle commence à être atteinte par cette crise ». Ce n’est pas fini.


Au Portugal, une déclaration de Pedro Passos Coelho, le premier ministre, éclaire ce qui va s’y passer, après que la BCP et la BPI – deux des principales banques portugaises – aient déclaré se préparer à utiliser les fonds de l’Union européenne et du FMI du plan de sauvetage, la première croyant devoir ajouter qu’il n’y avait « pas honte à faire appel à ce fonds ». L’État portugais, avait-il répondu par avance pour la rassurer, n’aurait [dans ce cas] qu’un rôle « d’actionnaire passif », n’ayant pas « l’intention de s’immiscer dans la gestion des banques ni en être le propriétaire ».


L’annonce des besoins de recapitalisation des cinq plus grandes banques a fait l’effet d’un coup de tonnerre en Espagne. Elles étaient jusqu’alors présentées comme sans problèmes, à la différence du secteur des Cajas (les caisses d’épargne), qui continue de faire l’objet d’une restructuration en profondeur, faisant appel aux fonds publics nettement plus qu’il n’était prévu. Depuis des mois, le gouvernement tentait d’obtenir que soit pris en compte, à titre dérogatoire, les obligations convertibles dans le calcul des fonds propres, ce qui permettait de masquer l’étendue du problème.


Elena Salgado, la ministre des finances, vient désormais de prudemment considérer que les banques « peuvent avoir la capacité de trouver ces fonds par elles-mêmes et ne pas avoir besoin d’aides publiques ». UBS par ailleurs (merci à Pablo75) vient de dévoiler un secret de polichinelle en estimant que les banques espagnoles détenaient encore pour 400 milliards d’euros de crédits liés au secteur du bâtiment et de l’immobilier, sur lesquels le taux de défaut ne cesse de monter. D’où il apparaît que le problème espagnol numéro un est la dette privée et non publique…


Les banques françaises, comme à l’habitude, se réfugient derrière des déclarations affichant la sérénité et niant tout problème. Dans le cas de la Société Générale – qui doit trouver 3,3 milliards d’euros d’ici juin 2012 – Frédéric Oudéa a déclaré qu’elle puiserait dans ses fonds, sans préciser qu’elle va devoir pour cela poursuivre dans l’urgence son programme de cessions d’actifs.


La question hautement politique des dividendes et des bonus va devoir être suivie de près, le même ayant déclaré de manière évasive, au nom de la Fédération bancaire française (FBF) : « Les banques ne détermineront le montant des bonus et des dividendes qu’à la fin de l’année, comme elles le font ordinairement, mais intègreront dans leurs décisions les éléments de l’accord européen. Naturellement, on va prendre ces éléments- là de l’environnement en compte le moment venu, c’est-à-dire plutôt en fin d’année » (moment privilégié de distribution des bonus et de décision à propos des dividendes).


Naturellement est un mot codé qui dans le monde politique veut dire son contraire, à savoir que cela ne va pas de soi (exemple : je fais naturellement confiance à la justice de mon pays). François Baroin, le ministre des finances, a tourné sa phrase différemment pour dire la même chose : « Les banques de l’Hexagone augmenteront leurs fonds propres sur leurs propres résultats, et nous serons très attentifs à un point, c’est que la réduction du bilan pour monter leur niveau de protection, leurs fonds propres, se fera d’abord et avant tout au détriment de la distribution des dividendes et des bonus »…


Giuseppe Mussari, le responsable de l’association des banques italiennes, pour lesquelles l’addition est lourde, a de son côté adressé une lettre aux autorités européennes afin de leur faire part de sa « profonde perplexité ». Devant la nécessité de renforcer les fonds propres de ses membres ou sur la manière d’y procéder, on ne sait trop ! En tout cas, on s’intéressera plus particulièrement au cas d’UniCredit, la plus importante banque par la taille de son bilan, dont une émission obligataire a échoué l’été dernier. Elle va devoir lever 7,4 milliards d’euros pour être dans les clous, selon l’EBA (European Banking Authority).


Tout en se félicitant avec des formules de circonstances de l’accord intervenu dans la nuit à propos de la décote grecque, Charles Dallara, directeur général de l’International Institute of Finance (IIF), a indiqué qu’il ne voyait pas de contagion possible de la crise à l’Italie. « Je ne vois pas cela arriver. L’Italie est maintenant dans un processus pour rebâtir sa crédibilité et cela a été renforcé cette semaine par les mesures qu’ils prennent ». Lorsque la première décote de la Grèce avait été négociée, il avait déclaré que cela valait pour solde de tout compte. O tempora o mores !


Dans les mois à venir, le choix des banques qui ne parviendront pas à se renforcer par elles-mêmes va être entre solliciter les finances publiques de leur pays ou bien le FESF, qui risque d’être déjà beaucoup mis à contribution pour d’autres causes, sauf à ouvrir le parapluie d’une garantie d’État. Boucher un trou d’un côté, en boucher un autre de l’autre côté, cela ne s’arrêtera donc jamais ?



Billet rédigé par François Leclerc

 

 

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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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