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Démystifier les élections avec la théorie des choix publics

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Extrait des Archives : publié le 24 octobre 2011
958 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 10 votes, 4,2/5 ) , 5 commentaires
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 


Élections, piège à cons ? Nous croyons naïvement que lorsque les gens sont élus, ils sont en quelque sorte transformés et motivés par l'intérêt public. Une telle chose n’arrive que très rarement. Quand une personne devient un homme politique ou un bureaucrate, il est toujours motivé par l'intérêt personnel.


Selon la théorie des choix publics, développée à l'Université George Mason de Virginie par les professeurs Gordon Tullock et James Buchanan, les élections font partie intégrante d’un marché politique. Les acheteurs de ce marché, les électeurs, recherchent des faveurs et des privilèges du gouvernement. Les politiciens sont les fournisseurs de ces faveurs et de ces privilèges, dans le but de satisfaire leur intérêt : le pouvoir ou l’argent.


Une petite révolution mentale


L’école du Public Choice est à l’origine d’une nouvelle manière d’envisager la politique. Elle ambitionne d’appliquer l'analyse économique aux institutions politiques, afin de mieux comprendre le processus de formation des politiques publiques.


Comment les décisions collectives sont-elles prises ? Le point de départ de la théorie des choix publics est que les hommes politiques ou les électeurs qui prennent ces décisions doivent être considérés comme des gens ordinaires qui cherchent à maximiser leur propre intérêt et non comme des personnes désintéressées, au service d’un hypothétique bien commun. Les gouvernants cherchent par exemple à maximiser la taille de leurs budgets, car ils peuvent ainsi augmenter leur rémunération réelle en termes de salaire et de divers avantages.


Même si un décideur unique voulait agir pour le bien public, la théorie des Choix Publics nie qu'un intérêt collectif puisse exister en dehors des multiples intérêts individuels. Le résultat de l’analyse, c’est donc la démystification complète de l’État, censé être l’incarnation de l’intérêt général.


Si ses objets d'étude restent ceux de la science politique traditionnelle (l'État, les règles de vote et les élections), son originalité tient à sa méthode, héritée de la théorie économique traditionnelle, l'individualisme méthodologique et la théorie de l'action rationnelle. Pour comprendre les phénomènes politiques, il faut partir des comportements individuels et supposer que les agents cherchent à agir rationnellement dans leur propre intérêt.


La naissance de l'école des choix publics peut être datée de la publication en 1962 de The Calculus of Consent. Logical Foundations of Constitutionnal Democracy (Le Calcul du consentement. Fondations logiques de la démocratie constitutionnelle) par James Buchanan et Gordon Tullock. Ils ont ensuite créé le Center for the Study of Public Choice (Centre pour l'étude des Choix Publics) à l'Institut polytechnique de Virginie en 1969, où la revue Papers in Non-Market Decision-Making est devenue The Journal of Public Choice. En 1982, le Centre a été transféré à George Mason University à Fairfax en Virginie, près de Washington DC. En 1986, James Buchanan a reçu le prix Nobel d'économie pour son travail de pionnier dans les Choix Publics. Buchanan fut aussi jusqu’en 1985 le président de la Société du Mont Pèlerin.



Homo politicus et homo economicus


Le modèle du Public Choice insiste sur le fait que l'intérêt personnel, qui motive l'action humaine dans le secteur privé, peut être appliqué aussi bien à la prise de décision dans le secteur public. En bref, homo politicus et homo economicus sont les mêmes.... Pour les universitaires de l’école des Choix Publics, marché économique et marché politique sont un seul et même marché, en ce sens que les personnes qui interagissent dans ces marchés sont motivées par des objectifs similaires et leur comportement peut être analysé avec les mêmes outils.


La théorie des Choix Publics suppose que les politiciens veulent gagner les élections - sans quoi ils ne seraient pas des politiciens longtemps. Pour atteindre leur but, ils proposent des mesures censées refléter les préférences de la majorité. Ils font donc des études de marché : les sondages.


Les résultats sont différents, non pas parce que les élections seraient guidées par d’autres raisons que celles qui guident les choix privés, mais parce que, dans les marchés privés, ceux qui cherchent leurs propre intérêt prennent des décisions qui ne touchent qu’eux-mêmes ou leur entreprise. Au contraire, sur les marchés politiques, les électeurs et leurs représentants, guidés par leurs propres intérêts, prennent des décisions qui touchent tout le monde.



L’ignorance rationnelle des électeurs


Il y a une tendance surprenante dans notre société à considérer l'ignorance comme étant synonyme de manque d'intelligence ou de bêtise. La vérité, selon l’École du Public Choice, c’est qu’il est « rationnel » pour la plupart des gens de rester dans l'ignorance de certains sujets.


La raison pour laquelle l'ignorance peut être rationnelle, c’est que l'acquisition de l'information entraîne des coûts. Ces coûts peuvent être payés en temps ou en argent, mais dans tous les cas, ils ne sont pas nuls. Cela signifie que de nombreuses situations existent dans lesquelles il est tout à fait rationnel pour des gens normaux de ne pas investir trop de temps ou d’argent sur un sujet particulier.


Le cas le plus fréquent d'ignorance rationnelle se produit en période électorale. Très peu d’électeurs peuvent se permettre d’investir de leur temps ou de leur argent pour s’informer sur les questions politiques et sur les programmes des candidats. Or plus l'électeur est occupé, plus il est rationnel pour lui de rester politiquement ignorant. En effet, le coût d'acquisition de l'information est très supérieur aux avantages pouvant être retirés de cette information, d’autant que l’influence d’un vote sur le résultat de l’élection est infinitésimale par rapport à ce coût.


Le résultat de ce phénomène est la propension des électeurs à croire ce que les politiciens leur disent. La balance est systématiquement favorable aux candidats qui présentent les propositions les plus extravagantes en termes de nouveaux droits. L’examen détaillé de la façon dont ces promesses seront accomplies peut toujours être remis à plus tard ou abandonné et remplacé par une nouvelle plate-forme de promesses farfelues.


 

 



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Damien Theillier est professeur de philosophie. Il est l’auteur de Culture générale (Editions Pearson, 2009), d'un cours de philosophie en ligne (http://cours-de-philosophie.fr), il préside l’Institut Coppet (www.institutcoppet.org).
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Sans contrôle permanent des élus, la démocratie va à vau-l'eau.
Le suffrage universelle, est la meilleure et la pire des méthodes électives, il suffit de voir les élections européennes qui viennent d'avoir lieu, seules les personnes très apeurées et les éternels insatisfaits ( les " déçus de tout poils " ) , conditionnés par la redondance " d'informations " alarmistes des médias, ( comme dit un " journaliste ", je ne vais quand même pas parler des trains qui arrivent à l'heure ) vont voter en France par exemple environ 40% de votants, ce qui permet avec 10 % des électeurs inscrits de faire une razzia ( un " carton de 25% " ).

Que dire de l'actuel Président de la République, à moins de 15% des suffrages exprimés ( à sa place, il y longtemps que j'aurais démissionné ), rassurez-vous, il a été élu et n'a pas l'intention de partir, ni de dissoudre l'Assemblée ( il faudra attendre les prochaines " élections, piège à cons " ).

Quand à ceux, hélas nombreux, qui après avoir voté " Socialistes ", tournent casaque pour porter leurs suffrages sur des listes " Nationalistes ", je leurs demanderais le se renseigner sur les valeurs profondes de ses partis et sur l'Histoire récente ( moins de cents ans ), un autre rappel " historique ", les gouvernements faibles ont toujours ( ou presque ) conduits à des guerres sanglantes.

Une dernière remarque, pour les inscrits qui n'ont pas pris la peine de voter, quand des minorités très agissantes auront pris le pouvoir et vous mèneront à la catastrophe, ne venez pas pleurer, vous serez les seuls responsables, même si les choix ne sont pas formidables, ni motivants, ils restent des choix " démocratiques ".

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Il manque à l'article la justification aux promesses électorales non tenues, c'est à dire la célèbre sentence d'Henri Queuille : Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.
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Celui qui l'a dit bien avant (de nous quitter) et d'une manière beaucoup plus imagée est Georges Frêche devant un parterre d'étudiants en politique. à ne surtout pas manquer.
http://www.youtube.com/watch?v=t55CC7U82nc&feature=related
Le son n'est pas très bon, mais en tendant bien l'oreille on n'est pas déçu !
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Tout à fait, voici un des passages : édifiant !

"J'ai toujours été élu par une majorité de cons" Politique 101 | par Georges Frêche le socialiste, c’ est hilarant et tragique à la fois.
« La politique c’est une affaire de tripes, c’est pas une affaire de tête.
C’est pour ça que moi quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents. Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 %. Il y en a 3% avec moi et 3% contre, je change rien du tout. Donc je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse »
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