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Fausses vérités

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Publié le 19 mars 2015
721 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Article du Jour

Plus rien n’est stable, plus rien n’est simple, tout est fixé, et rien n’est fixé. Ô nations d’aide-serveurs et d’hôtes Walmart, éveillez-vous et chantez !

Un Empire peut-il s’effondrer sous le poids de la crédulité ? Suite à la publication du rapport de vendredi dernier, j’en suis persuadé. Pour une culture qui se prélasse tant dans des analystes statistiques (et dans l’idée fausse qu’en mesurant suffisamment de choses, il soit possible de les contrôler), je trouve assez époustouflant que nous ne soucions que très peu de savoir si ces unités de mesure sont ou non véridiques. Ainsi, un économiste comme Paul Krugman pourrait se demander pourquoi les taux d’intérêt proches de zéro ne sont visibles que là où sont vendus des hamburgers. Il en a d’ailleurs remis une couche lundi dans sa chronique en faisant l’éloge de la « croissance de l’emploi » et que la situation est désormais « repartie comme en 1995 ». Ce sont les hommes comme lui qui enfoncent notre pays dans un trou à rats plus vite encore que vous pourriez prononcer Romulus Augustus.

Il semblerait que le Bureau américain des statistiques de l’emploi soit passé outre le bain de sang de l’industrie pétrolière, notamment à Fracturation-ville, où le dernier phénomène en date est l’apparition d’un campement et de bars à striptease fantômes. Nous avons assisté à une fièvre hémorragique de licenciements : 9.000 ici, 7.000 là, quelques autres milliers partout ailleurs - Halliburton, Schlumberger, Baker Hughes – une véritable épidémie d’Ebola sur le secteur pétrolier. Sans parler de l’effondrement des dépenses de capital, qui laisse supposer davantage de pertes d’emploi à venir. Mais personne ne s’en rend compte, peut-être parce que tout le monde est à Ruby Tuesdays occupé à manger des plats plus gros que sa tête. Les portions servies sont-elles de plus en plus petites, ou est-ce leurs têtes qui rétrécissent ?

La finance est quelque chose de compliqué, mais pas aussi compliqué que les sorciers qu’elle emploie voudraient vous faire croire. Ils aimeraient vous convaincre qu’elle est plus complexe encore que la physique des particules, alors qu’elle n’est en réalité rien de plus qu’une routine de bonneteau. Les taux d’intérêt à zéro pourcent et le QE, par exemple, peuvent être définis par la simple volonté de créer quelque chose à partir de rien, ou de viser la prospérité sans rien créer qui ait de la valeur. Pas trop difficile à comprendre, vous ne trouvez pas ? Jusqu’à ce que les équipes économiques ne viennent déguiser la vérité en martingales métaphysiques et que vous ne vous retrouviez perdu dans une brume mystique.

Plus inquiétant encore est l’échec de toutes les personnes d’autorité à nier publiquement les vagues de mensonges qui s’abattent sur notre Etat mourant, qui accélère ainsi sa mort à coup de fausses vérités. La loi du « tout peut arriver et plus rien de compte » est une loi mortelle, et plus elle sera inondée de mensonges, plus ses conséquences seront perverses et destructrices. Plus nos dirigeants mentiront au sujet de notre comportement bancaire – notamment pour ce qui concerne la Réserve fédérale – plus les devises seront instables. Plus les banquiers centraux interviennent sur le mécanisme de découverte des prix, moins les marchés reflèteront la réalité. Plus le Bureau américain des statistiques de l’emploi nous mentira, plus la colère de ceux qui ne peuvent plus se permettre de nourrir leurs enfants sera grande.

Un économiste du nom de Richard Duncan a émis l’idée la semaine dernière que le quantitative easing puisse perdurer indéfiniment à la manière d’une chaîne infinie d’auto-annulation de la dette. Les gouvernements dépensent de l’argent qu’ils n’ont pas et ne peuvent lever, vendent des obligations à des « investisseurs », rachètent leurs propres obligations et les conservent dans un coffre de manière à ce qu’elles ne puissent plus voir la lumière du Soleil et jusqu’à ce qu’elles deviennent des naines bleues – longtemps après que les cafards aient pris en charge les affaires de notre Terre. Duncan oublie une chose : les conséquences. Les conséquences d’un tel comportement ne seront pas une prospérité virtuelle éternelle, mais plutôt la destruction du système de comptabilité de la vie civilisée. Nous en ressentirons les effets bien plus tôt que nous le pensons, et toutes les images des Kardashian de l’univers ne suffiront pas à nous distraire de notre propre hémorragie.

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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