|
La crise financière ayant
relancé la guerre, verbale pour l'instant, économique
peut-être, des pays à taxation lourde contre les paradis
fiscaux, je remets en avant ce que l'Institut
Hayek, par la voix de Maître Afschrift, et moi même,
écrivions il y a quelques mois sur le sujet:
Thierry Afschrift: "La
légitimité du rôle des paradis fiscaux"
--- Extrait
Sans entraver le droit
légitime des pays étrangers de faire un autre choix, les
paradis fiscaux n’ont aucune raison de faire prévaloir
l’intérêt de ces Etats, qui ont une autre conception de
leur rôle, sur celui des individus qui partagent leur point de vue et
font confiance à leurs institutions. Bien plus, ils peuvent
parfaitement considérer qu’ils n’ont pas à assumer
une fonction de « délation », consistant à
dénoncer des personnes ayant peut-être commis des infractions
dans leur pays d’origine, dès lors que les faits qu’ils
ont accomplis ne sont même pas des délits dans le système
politique choisi par ces paradis fiscaux.
Il est au contraire
logique, pour ceux-ci, et notamment pour le Liechtenstein, qui ont choisi de
protéger la vie privée, de ne pas s’ériger en
collaborateurs de régimes qui ont fait un autre choix. Au contraire,
la délation est un acte considéré comme moralement
répréhensible dans de nombreuses sociétés et
aucun système ne pourrait justifier qu’on impose à un
état souverain de devenir un délateur au nom de valeurs
qu’il ne partage pas.
(...)
Vincent Bénard : "Les paradis fiscaux, une nécessité pour
les états fiscalement avides" --- Extrait
(...)
3. D'autre part, les
états qui ont choisi de se spécialiser en pratiquant une
fiscalité Low Cost, et en favorisant l'essor d'intermédiaires
financiers capables de fournir des services de qualité aux entreprises
et aux particuliers, ont pu ainsi permettre à leurs citoyens
d'accéder à des niveaux de vie souvent appréciables,
alors qu'ils n'avaient en général que peu d'atouts pour y
parvenir: territoires exigus, pas de ressources naturelles, etc... Au nom de
quoi devraient ils renoncer à des systèmes qui font la
prospérité de leurs citoyens, pour complaire à la
rapacité des gouvernements de la vieille Europe incapables de
réformer en profondeur les tares de leur état providence ?
(...)
5. Si les états
gloutons n'étaient pas soumis à la menace de voir leurs
capitaux fuir vers des cieux plus cléments, ils imposeraient plus
encore qu'aujourd'hui leurs populations et le fruit de leur travail, ce qui
obérerait plus encore qu'aujourd'hui leurs économies.
6. Les sommes
déposées dans les coffres du Liechtenstein n'y restent pas, car
le pays n'a pas assez d'actifs pour placer de tels fonds. Par le jeu des
écritures électroniques et de montages financiers discrets, ces
fonds reviennent donc s'investir dans l'économie réelle des
pays fiscalement gloutons. L'argent ainsi soustrait aux appétits de
l'agent économique de loin le plus inefficace, l'état, est
ainsi récupéré par ceux qui en font un usage plus
efficace... Ce qui conduit à élargir la base taxable des
états gloutons.
7. Enfin et surtout, les travaux
d'un chercheur de Harvard, Mihir Desaï (PDF, article
de presse), démontrent que la présence de paradis
fiscaux faciles d'accès à proximité des états
gloutons, favorisent les décisions d'investissement dans ces pays. En
effet, en augmentant la rentabilité du capital investi, les montages
financiers impliquant des paradis fiscaux permettent de transformer en
projets concrets des investissements qui seraient sans cela restés
purement putatifs, faute de présenter un espoir de gain suffisant pour
l'investisseur. Les travaux de Desaï montrent qu'un surcroît
d'activité dans les paradis fiscaux correspond également
à un surcroît d'activité dans les purgatoires ou enfers
fiscaux avoisinants. On peut donc se demander dans quelle mesure les paradis
fiscaux qui nous entourent, en abaissant la pression fiscale réelle
subie par les entreprises des pays de forte imposition, ne contribuent pas
à plus augmenter l'activité générale du pays.
Enfin, je rappelle qu'au lieu de geindre
contre les scandaleux abus de souveraineté des états
fiscalement raisonnables, il serait tout à fait possible de
transformer la France en paradis fiscal, avec juste un peu de courage
politique. Ce sont la Suisse et la Belgique qui l'auraient alors mauvaise
!
Vincent Bénard : "Transformer
la France en paradis fiscal, c'est possible !" --- Extrait
Si un politicien vous
affirmait qu'il était possible, en France, en une seule année,
faire passer le taux d'impôt sur les sociétés de 33
à 17%, de remplacer l'impôt sur le revenu actuel (tranche maxi
40%) par une flat-tax de 19%, et de supprimer simultanément l'ISF, la
taxe professionnelle, la taxe d'habitation, les taxes foncières et les
droits de mutation sur les ventes immobilières, sans remettre en cause
les grands équilibres budgétaires de la nation, vous le
prendriez sûrement pour un fou ! Et pourtant, cela n'a vraiment rien
d'utopique ni extravagant. Voici comment.(...)
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
|
|