Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
AnglaisFrancais
Cours Or & Argent en

L’atelier monétaire des Etats-Unis libère les rapports d’audit de Fort Knox

IMG Auteur
Publié le 03 mars 2017
5833 mots - Temps de lecture : 14 - 23 minutes
( 0 vote, 0/5 )
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
[titre article pour referencement]
0
envoyer
0
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Or et Argent

En réponse à une demande en vertu de la Loi sur la liberté d’information, l’atelier monétaire des Etats-Unis a enfin libéré les rapports d’audits des réserves d’or physique officielles des Etats-Unis établis entre 1993 et 2008. En revanche, les documents libérés sont incomplets, et révèlent que les procédures n’ont pas été menées avec la compétence nécessaire. Parce que l’atelier monétaire n’a pas pu honorer sa promesse en intégralité, les coûts liés à cette demande (3.144,96 dollars) m’ont été remboursés.

Je tiens à remercier mes lecteurs qui ont généreusement contribué à ma campagne de financement participatif, et grâce auxquels j’ai pu contraindre l’atelier monétaire, au travers de la Loi sur la liberté d’information, à me fournir des documents relatifs aux audits physiques des réserves d’or américaines déposées auprès de lui, des réserves également connues sous le nom d’or de stockage profond. Bien que le dossier PDF qui m’a été envoyé soit expurgé, incomplet, inclue des pages en double et des documents que je n’ai pas demandé, il s’agit de la documentation la plus complète que j’aie pu lire concernant les audits physiques de l’or de Fort Knox et des autres infrastructures de dépôt pour la période 1993-2008.

Ce qui est inquiétant, c’est que les rapports aujourd’hui en ma possession révèlent que les procédures d’audit n’ont pas été parfaitement respectées. Ajoutez à cela le fait que les documents soient incomplets et expurgés, et il devient difficile de ne pas être convaincu de fraude. Cet article se penchera sur ces rapports et les problèmes qu’ils présentent.

Il fait suite à A First Glance At US Official Gold Reserves Audits, Second Thoughts On US Official Gold Reserves Audits, US Government Lost 7 Fort Knox Gold Audit ReportsThe Power Of The Gold Community: Crowdfunding For FOIA Request Fort Knox Audit Documents Completes Within 24 Hours, Dear US Mint, We Gave You The FOIA Funds, Now Give Us The Fort Knox Audit Documents!. Where Did The Gold In Fort Knox Come From? et Former US Mint Director Clueless On Gold In Fort Knox sont également pertinents.

Audits de Fort Knox : le gouvernement américain ne se montre pas très loquace

Pour commencer, permettez-moi de revenir sur ce que je pense qu’il s’est passé dans les bureaux de l’atelier monétaire, au huitième étage du numéro 801, 9th Avenue NW à Washington DC, avant qu’on m’envoie ces documents.

Il devrait être évident que le Trésor des Etats-Unis (propriétaire de l’or), l’atelier monétaire (son principal gardien), la Banque de réserve fédérale de New York (son deuxième gardien principal) et le Bureau de l’inspecteur général du Trésor des Etats-Unis (son principal auditeur), sont réticents à publier toute information relative aux audits des quatre institutions de dépôt auprès desquelles sont déposées 8.000 tonnes d’or fin. Notez que beaucoup des analystes les plus aguerris ne savent même pas que cet or est audité.

Il y a environ un an, nous avons pu lire dans l’introduction d’une interview avec le célèbre observateur du marché de l'or, Jim Rickards, que « contrairement à beaucoup d’autres, Jim Rickards pense que l’or se trouve bel et bien à Fort Knox, mais n’a pas été audité afin d’éviter d’attirer l’attention et de minimiser son rôle ». Plus récemment, le 11 février 2017, le Financial Times a écrit qu’ « une grande partie de l'or produit de par le monde se trouverait à Fort Knox, bien que personne ne puisse en être certain, parce que le gouvernement américain refuse d'y laisser entrer des auditeurs ». Les audits de Fort Knox constituent un sujet qui est loin de ne désorienter que les médias grand public. Les partisans de l’or sont, pour beaucoup, eux-aussi dans le noir.

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 0. Source. Aperçu des quatre infrastructures de dépôt auprès desquelles sont stockées les réserves d’or officielles des Etats-Unis : Denver, Fort Knox, West Point et Banque de Réserve fédérale de New York. La localisation des réserves utiles n’est pas connue, bien qu’il soit fort possible qu’il s’agisse de Washington DC, Philadelphie et West Point, ou peut-être Denver et San Francisco. L’or de stockage profond est probablement dispersé entre Denver, Fort Knox et West Point.

Ce que personne ne sait, c’est que selon le gouvernement des Etats-Unis, 100% de l’or de stockage profond a été audité entre 1974 et 2008 (page 4). Cette période peut être divisée en deux chapitres : le premier allant de 1974 à 1986, quand le Comité permanent chargé de l'audit des réserves d'or du gouvernement américain a vérifié une majorité du métal de stockage profond, et le deuxième allant de 1993 à 2008, quand l’or résiduel a été examiné sous la supervision du Bureau de l’inspecteur général du Trésor des Etats-Unis. Dans mon précédent article sur le sujet, je me suis concentré sur ce premier chapitre. Ce qui suit concerne le second. Comme promis, je publierai éventuellement une analyse approfondie de tous les chapitres d’audit (qui incluent les années 1950, la période 1986-1993, 2009, 2010 et 2011).

Mes demandes effectuées par voies ordinaires auprès du gouvernement des Etats-Unis ne m’ont, au fil des années, apporté que très peu de réponses quant aux audits physiques de l’or de stockage profond. Certains départements ont commencé par coopérer, mais ont finalement cessé de répondre à mes emails ou se sont contenté de raccrocher le téléphone alors que je leur parlais. Une deuxième ligne de défense a été érigée après que j’ai commencé à faire des demandes en vertu de la Loi sur la liberté d’information. Plutôt que d’avoir été honorées, une majorité de mes demandes ont été repoussées ou ignorées. Le gouvernement des Etats-Unis semble clairement préférer ignorer les questions qui lui sont posées qu’exhiber ses résultats d’audits.

En 2016, j’ai décidé de redoubler d’efforts et d’en apprendre enfin plus sur le nombre de barres comptées, pesées et examinées entre 1993 et 2008, la période au cours de laquelle a été conduite la dernière série d’audits. Vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’aucun département gouvernemental n’a d’abord su m’apporter les informations que je demandais. Mais au travers de mes demandes initiales en vertu de la Loi sur la liberté d’information, j’ai pu en déposer d’autres. Le 12 août 2016, j’ai donc demandé, entre autres, à obtenir « les mémorandums soumis par les représentants de l'atelier monétaire des Etats-Unis concernant les réserves d'or et d'argent déposées auprès de lui à leur directeur financier entre 1993 et 2008 ». L’atelier monétaire m’a répondu que ma demande me coûterait 3.144,96 dollars, parce que 40 heures de travail seraient nécessaires pour mettre la main sur les documents demandés, ainsi que 8 heures pour les réviser. Des coûts additionnels devraient également être versés pour la duplication de 1.200 pages de documents. J’ai tout de suite pensé que c’était des balivernes – 1.200 pages m’ont semblé bien trop pour de tels mémorandums. Et combien de temps faut-il pour dénicher quelques documents ? Comment pouvaient-ils savoir qu’ils auraient à m’envoyer 1.200 pages de documents si 40 heures de travail étaient nécessairse pour les dénicher ? J’ai toutefois décidé de lancer une campagne de financement participatif pour obtenir ces fonds.

J’ai pu obtenir les fonds nécessaires en moins de 24 heures, et à la fin du mois d’août 2016, j’ai envoyé un chèque à l’atelier monétaire dans l’espoir de recevoir les documents demandés aussitôt que possible. Après que l’atelier monétaire a prétendu que le chèque avait été perdu – pendant plusieurs semaines – il m’a contacté le 28 septembre pour m’annoncer avoir reçu les fonds, et travailler à l’obtention des documents demandés (document 1).

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 1. Capture d’écran de l’email qui m’a été envoyé par l’atelier monétaire américain (Jones, Lateau). Ma demande initiale était datée du premier août 2016, mais a été révisée le 12 août. Mon vrai nom est Jan Nieuwenhuijs.

Les mois se sont suivis, sans que rien ne se passe. J’ai envoyé d’autres emails, et ai même téléphoné à l’atelier monétaire à maintes reprises, mais à chaque fois, mes demandes se sont heurtées à de fausses excuses. Jusqu’à ce que finalement, le 23 décembre 2016, l’atelier monétaire me livre les documents pour lesquels j’avais payé. Plutôt que de recevoir 1.200 pages, j’ai reçu 223 pages expurgées dont 68 pages de documents que je n’avais pas réclamés, et 21 pages doubles. J’ai donC reçu 134 pages de documents relatives à ma demande.

Après que j’ai confronté l’atelier monétaire pour me plaindre d’avoir versé 3.144,96 dollars pour un dossier de seulement 134 pages, la somme versée a été estimée trop élevée et un remboursement jugé raisonnable. Ou plutôt, l’atelier monétaire m’a dit ne jamais avoir encaissé mon chèque. J’ai donc demandé sans attendre à ma banque d’annuler le chèque, et ai demandé à la plateforme de financement participatif de rembourser mes donateurs.

A l’heure d’aujourd’hui, tous mes donateurs devraient avoir été remboursés (si ce n’est pas votre cas, contactez-moi par email, vous trouverez mon adresse en pas de page). J’aimerais remercier du fond du cœur tous ceux qui ont rendu cette opération possible1.

Je me demande parfois si l’atelier monétaire n’a pas tenté de me faire baisser les bras en me demandant de verser une somme disproportionnée pour quelques pages qui, selon moi, étaient certainement archivées alphabétiquement, et s’il a vraiment traité de mon cas en toute honnêteté. Un esprit sceptique penserait qu’on a tenté de me faire abandonner ma cause. Pour en avoir le cœur net, j’ai lu les emails internes des employés de l’atelier monétaire qui ont été chargés de ma requête. Ils ne sont pas du domaine public, mais d’autres habitués des demandes en vertu de la Loi sur la liberté d’information m’ont conseillé, pour les obtenir, d’en faire la demande auprès de l’atelier monétaire… au travers de cette même loi Loi sur la liberté d’information (document 2).

24hGold - L’atelier monétaire ... 

 

Document 2. Demande d’obtention des correspondances écrites ou reçues par les employés de l’atelier monétaire chargés de mon cas.

Et ça a marché ! Le 10 janvier 2017, j’ai reçu tous (du moins je l’espère) les emails que j’avais demandés. Dont un dans lequel l’agent de liaison pour les audits de l’atelier monétaire des Etats-Unis, Tom Noziglia, établit une estimation des coûts de ma demande datée du 12 août 2016. Voyez ceci (document 3) :

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 3. Email envoyé par Noziglia à Saunders-Mitchell, Grimsby et Fletcher.

A premier abord, il semblerait que Noziglia et ses collègues aient minutieusement respecté les protocoles. Mais cet email est peut-être une couverture destinée à me tromper. A dire vrai, je pense que c’est le cas. Laissez-moi partager ma théorie avec vous.

Penchons-nous sur la page LinkedIn de Noziglia :

24hGold - L’atelier monétaire ... 

 

Document 4. Capture d’écran de la page LinkedIn de Tom Noziglia. Nous pouvons y lire qu’il est un psychologue qui a été sans emploi entre 1985 et 2012, après quoi il a commencé à travailler en tant qu’auditeur à l’atelier monétaire. Je compte 5 fautes de frappe sur son profil, ce qui laisse supposer qu’il n’est pas le plus méticuleux des auditeurs.

Nous pouvons lire qu’ « en tant qu’agent de liaison pour les audits de l’atelier monétaire des Etats-Unis, je [Noziglia] suis responsable de la coordination de toutes les initiatives externes liées aux audits… J’ai beaucoup d’expérience dans le domaine des inventaires de métaux précieux… Je… suis responsable de la coordination et de l’exécution de l’inspection annuelle par le Bureau de l’inspecteur général de l’or déposé auprès de l’atelier monétaire des Etats-Unis ». Cette page nous indique que Noziglia est l’un des auditeurs des réserves officielles des Etats-Unis. L’email présenté en document 3 a été rédigé par l’auditeur impliqué dans les procédures concernées par ma demande de documentation. Noziglia savait certainement que ma demande pouvait être honorée par l’envoi d’un dossier de quelques pages, ayant lui-même été le co-auteur des documents en question.

Tout d’abord, avec un peu de recul, il est facile de déterminer que Noziglia a menti dans son email, parce que le dossier qui m’a été envoyé ne compte que 134 pages, et que Noziglia a lui-même été le coordinateur des inspections annuelles des réserves d’or déposées à l’atelier monétaire. Il savait certainement qu’il n’existait pas « 1.200 pages dans 80 boîtes d’archives », et que son estimation de 2.640 dollars était une duperie. Je pense qu’il a écrit cet email en pensant que je ne verserai pas cette somme ridicule, et que je serais susceptible de déposer une autre demande en vertu de la Loi sur la liberté d’information pour accéder aux emails internes de l’atelier monétaire. Quelles étaient les chances que quelqu’un accepte de payer 3.144,96 dollars ? Et je ne suis pas le premier à avoir demandé à obtenir des emails internes. Des centaines de personnes l’ont fait avant moi, c’est une méthode très connue des adeptes des demandes en vertu de la Loi sur la liberté de l’information, et beaucoup de fonctionnaires américains en sont conscients. Je pense donc que des employés de la fonction publique écrivent volontairement des emails à leurs collègues dans la possibilité de les voir un jour communiqués. Si j’ai bien compris, les demandes d’informations en vertu de la Loi sur la liberté de l’information ne sont rien de plus qu’un jeu du chat et de la souris.

Deuxièmement, l’atelier monétaire n’a jamais encaissé mon chèque. S’il pensait vraiment avoir à fouiller pendant 40 heures pour dénicher les documents demandés, pourquoi ne pas l’avoir encaissé et s’être mis immédiatement au travail ? Il savait certainement qu’aucun travail de recherche d’archives n’était nécessaire.

Troisièmement, si Noziglia n’avait encore jamais vu de « mémorandum soumis par un représentant de l'atelier monétaire des Etats-Unis concernant les réserves d'or et d'argent déposées auprès de lui à son directeur financier », ce qui est très peu probable, mais accordons-lui le bénéfice du doute, il aurait pu accéder dans son propre bureau à la version la plus récente, qui n’avait pas encore été envoyée aux Archives nationales. Ainsi, il aurait pu découvrir que ces documents ne comptent réellement que quelques pages.

Quatrièmement, Noziglia explique dans son email (document 3) qu’il n’est pas certain d’être capable de mettre la main sur les documents demandés, ce qui est impossible, parce qu’il est lui-même un auditeur et doit savoir quels documents sont envoyés par l’atelier monétaire aux Archives nationales chaque année. En plus de cela, il n’était nullement nécessaire pour Noziglia de demander l’envoi de boîtes d’archives, parce qu’il aurait pu se contenter de demander des documents particuliers – ce qui est pratique courante.

Cinquièmement, l’une des destinataires de l’email de Noziglia est Kenyatta Fletcher, directrice de la division comptable de l’atelier monétaire. Si, et je dis bien si, Noziglia ne savait pas exactement quels documents je demandais, Fletcher aurait dû savoir qu’ils ne représentaient pas 1.200 pages. Mais cela ne les a pas empêché de me demander 3.144,96 dollars.

Sixièmement, les estimations de Noziglia s’élèvent à 2.640 dollars, et aucun email ne m’a clarifié pourquoi 503,96 dollars supplémentaires y ont été ajoutés. Selon moi, c’est là une indication que les employés de l’atelier monétaire ont communiqué directement entre eux par téléphone avant de finaliser ma requête, et qu’ils auraient pu en faire de même pour traiter d’autres aspects de ma demande. L’email de Noziglia ne dépeint pas une image complète des communications qui ont eu lieu à l’échelle interne.

Septièmement, voici ce que Grimsby, le collègue de Noziglia, lui a répondu quatre minutes après réception de son email :

grimsby

 

Document 5. Email envoyé par Grimsby à Noziglia.

« Super email » ? Pourquoi Grimsby a-t-il ressenti le besoin de faire l’éloge de l’email de Noziglia ? J’aurais pu comprendre qu’il réponde « Je suis d’accord ». Mais « Super email » ? Peut-être voulait-il dire « Excellent calcul qui n’a aucun sens, mais a de grandes chances de tromper cet ignorant qui ose demander des informations » ? J’en ai bien l’impression.

Selon moi, Noziglia, Grimsby et Saunders-Mitchell se sont rencontrés dans les couloirs de l’atelier monétaire le 15 août 2016 pour discuter de l’envoi d’un email bidon par Noziglia, parvenant à une somme ridicule destinée à me faire abandonner ma requête. Dans l’email ci-dessous, vous pourrez lire que Noziglia a suggéré à Grimsby de se réunir en personne dans l’après-midi du 15 août 2016 pour discuter de l’estimation du coût de ma requête.

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 5.2. Email envoyé par Noziglia à Grimsby le 15 août 2016.

Tout cela constitue une nouvelle confirmation du secret qui plane au-dessus des réserves d’or des Etats-Unis. Rien de bien surprenant ici. Venons-en au contenu des documents reçus.

Les documents communiqués sont incomplets    

Pour toute personne qui pénètre dans l’infrastructure de dépôt de l’atelier monétaire des Etats-Unis, l’obstacle principal est la porte de la salle des coffres. Dans le cas de Fort Knox, il est une porte de 20 tonnes dont personne n’est assez digne de confiance pour connaitre la combinaison. A l’intérieur de la salle des coffres, l’or est stocké dans des compartiments séparés qui sont scellés au moins depuis les années 1950.

Le récit officiel veut qu’en 2008, le contenu des 42 compartiments de la salle des coffres de Fort Knox ait été physiquement audité. Chaque compartiment aurait été ouvert, l’or se trouvant à l’intérieur compté, pesé et testé, puis déposé dans le compartiment adjacent (de nombreux documents expliquent que c’est ainsi que les réserves d’or sont auditées). Ensuite, la porte du compartiment cible aurait été scellée et apposée d’un sceau officiel, si tant est qu’aucune disparité n’ait été découverte avec les archives de l’atelier monétaire. Lors des audits effectués au cours des années qui se sont écoulées jusqu’en 2008, un ou deux compartiments ont été ouverts pour examen physique, alors que les sceaux des autres ont à peine été inspectés pour traces de falsification. Les sceaux officiels communs servent d’éviter à avoir à revérifier les actifs lors de chaque audit annuel.

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 6. Protocole de sceau officiel commun rédigé en 1975.

Ainsi, les audits de l’or de stockage profond consistent en deux choses : la vérification de l’or, qui constitue un audit physique des barres d’or qui se trouvent à l’intérieur des compartiments de la salle des coffres ; et l’inspection de sceaux officiels, qui sont apposés sur les portes des compartiments audités. Le superintendant des procédures d’audit est le Bureau de l’inspecteur général du Trésor des Etats-Unis.

En lisant les documents qui m’ont été envoyés (les mémorandums ci-après), la distinction entre les vérifications d’or physique et les inspections de sceaux est évidente. Voici l’exemple de Fort Knox. Les sept premières captures d’écran ci-dessous proviennent d’une vérification de l’or de Fort Knox effectuée en mars 1998.

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 7.1. Vérification de l’or de Fort Knox, mars 1998, page 1.

 

 24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 7.2. Vérification de l’or de Fort Knox, mars 1998, page 2.

 

 

 24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 7.3. Vérification de l’or de Fort Knox, mars 1998, page 3.

Les captures d’écran ci-dessous sont tirées de l’inspection de sceaux effectuée à Fort Knox en juin 1998. Nous en concluons que les vérifications de réserves d’or et les inspections de sceaux sont effectuées séparément, et donc rapportées de la même manière.

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 8.1. Inspection des sceaux officiels à Fort Knox, juin 1998, page 1.

 

 24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 8.2. Inspection des sceaux officiels à Fort Knox, juin 1998, page 2.

 

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 8.3. Inspection des sceaux officiels à Fort Knox, juin 1998, page 3.

 

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 8.4. Inspection des sceaux officiels à Fort Knox, juin 1998, page 4.

Cliquez ici et ici pour télécharger tous les mémorandums qui m’ont été envoyés par l’atelier monétaire des Etats-Unis.

Après que j’ai organisé les documents et importé toutes les données fournies dans des tableaux, j’ai pu noter que les 134 pages reçues excluent 27 rapports d’inspection de cachets de scellé et au moins 3 rapports de vérification d’or physique. J’ai demandé à l’atelier monétaire de me fournir les documents restants, mais je ne m’attends pas à les recevoir un jour.

Le fait que 30 mémorandums soient manquants pose bien évidemment un gros problème. D’autant plus que j’ai envoyé 3.144,96 dollars à l’atelier monétaire pour les obtenir.

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 9. Aperçu des vérifications d’or de stockage profond et des inspections de sceaux. Notez que le format des mémorandums change au fil du temps, c’est pourquoi il leur arrive d’inclure à la fois un paragraphe sur la vérification d’or physique et un paragraphe sur l’inspection de sceaux.

Au cas où vous vous demanderiez comment je sais que certains rapports sont manquants, sachez que des références sont faites à ces audits physiques dans les rapports de vérification d’or.

Voici ci-dessous un exemple de sceau officiel commun. J’ai pu en obtenir (presque) toutes les copies disponibles grâce à une demande en vertu de la Loi sur la liberté d’information déposée auprès du Bureau de l’inspecteur général.

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 10. Sceau officiel du compartiment numéro 29 de Fort Knox.

Submitted a whole bunch of FOIA requests at US government departments regarding Fort Knox today. #gold

— BullionStar (@KoosJansen) 30 juillet 2016

Le compartiment numéro 31 de Fort Knox a été ouvert en 1996 pour des raisons suspectes

Le rapport d’inspection des sceaux de 1996 comprend quelques phrases troublantes. Bien qu’à l’occasion d’une visite de vérification des sceaux, ces derniers ne soient généralement que contrôlés pour altération, le 12 août 1996 à Fort Knox, deux représentants du Bureau général de la comptabilité se sont présentés et ont décidé « d’ouvrir et d’inspecter un compartiment scellé ».

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 10. Rapport d’inspection des sceaux de Fort Knox de 1996.

Malheureusement, le rapport ne dit rien de ce qui se trouvait dans le compartiment ouvert - combien de barres ou d’onces d’or il contenait. En se basant sur ce seul document, il serait impossible de déterminer ce qu’a réellement fait le Bureau général de la comptabilité. En revanche, en combinant les informations contenues dans ce rapport à la documentation obtenue au travers de mes demandes en vertu de la Loi sur la liberté d’information auprès du Bureau de l’inspecteur général, il nous est possible de comprendre ce qui s’est passé.

Observez une nouvelle fois le document 10. Nous pouvons y lire que le compartiment numéro 29 de Fort Knox a été scellé en 1998. Mais son contenu, 19.800 barres d’un poids de 6.470.624,049 onces fines avant prélèvement d’échantillons tests, proviendrait du compartiment 31, scellé le 12 août 1996. Le compartiment 31 a-t-il été le compartiment ouvert par le Bureau général de la comptabilité en 1996 ? Oui, cela ne fait aucun doute.

En examinant toutes les copies de sceaux – tels que celui présenté en document 10 – nous pouvons voir qu’aucun compartiment n’a été scellé le 12 août 1996 excepté le compartiment numéro 31. En plus de cela, le rapport d’inspection des sceaux de 1996 stipule que seul un coffre scellé a été ouvert. Ainsi, nous savons que les représentants du Bureau général de la comptabilité ont ouvert le compartiment 31 de Fort Knox, contenant 19.800 barres d’or d’un poids de 6.470.624,049 onces fines le 12 août 1996.

Dans les rapports d’inspection de 1995, nous pouvons lire qu’un compartiment – dont le numéro a été expurgé – contenait 19.800 barres d’or d’un poids de 6.470.624,049 onces fines. De plus, en 1995, 1996 et 1997, pour autant que je sache, aucune vérification d’or n’a été conduite à Fort Knox, à l’exception de l’incident du Bureau général de la comptabilité. Voyez ci-dessous une capture d’écran du rapport d’inspection des sceaux de 1995 à Fort Knox :

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 11. Rapport de vérification des sceaux de Fort Knox de 1995.

Ce qui s’est passé, c’est que le 12 août 1996, le compartiment 31 a été ouvert afin que les barres qui s’y trouvaient soient vérifiées. Deux ans plus tard, en 1998, le même or a de nouveau été vérifié. Tout l’or a été sorti du compartiment 31, a été compté, pesé et contrôlé, pour être entreposé dans le compartiment 29. C’est très suspicieux. Je cite, « le rôle des sceaux communs est d’éviter d’avoir à vérifier tous les actifs lors de chaque audit annuel ».

Je ne connais pas les règles officielles concernant les inspections de sceaux et vérifications d’or de l’atelier monétaire des Etats-Unis pour l’année 1996 (MD 8H-1), mais au vu des règles en vigueur en 1975, ce que le Bureau général de comptabilité dit avoir fait le 12 août 1996 n’était pas conforme. Lisez ceci :

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 12. Source.

Mon interprétation de la phrase ci-dessus est qu’un compartiment a été ouvert dont tout le contenu aurait dû être contrôlé par les auditeurs, et pas seulement quelques barres. Si ces règles étaient encore valides en 2006, alors ce qui s’est passé dans le compartiment 31 de Fort Knox constitue une fraude. Malheureusement, chose qui n’est peut-être pas une coïncidence, le Bureau général de la comptabilité est exempté de demandes en vertu de la Loi sur la liberté de l’information. Sur son site, nous pouvons lire ceci : « le Bureau de comptabilité du gouvernement n'est pas sujet à la Loi sur la liberté de l'information ». (Le 7 juillet 2004, le Bureau général de la comptabilité a été légalement rebaptisé Bureau de comptabilité du gouvernement.) J’ai soumis une demande à l’atelier monétaire pour obtenir MD 8H-3, qui a été rejetée. J’ai récemment fait une autre demande auprès du Bureau de l’inspecteur général.

Comment se fait-il que le Bureau général de la comptabilité ait été en mesure d’ouvrir un compartiment scellé ? Le Bureau de l’inspecteur général a déclaré sous serment en 2011 que « depuis 1993, quand j’ai été nommé responsable des audits, mon bureau n’a jamais cessé d’observer directement les inventaires et de tester l’or » (page 4). Si le Bureau de l’inspecteur général est responsable des inventaires, comment se fait-il que le Bureau général de la comptabilité ait pu briser un sceau ?

Considérons cette possibilité : si le « contrôle aléatoire » du compartiment 31 par le Bureau général de la comptabilité en 1996 constitue une vérification de réserves d’or adéquate, pourquoi le Bureau de l’inspecteur général a-t-il de nouveau audité le même or en 1998 ? Quelle était l’intention du Bureau général de la comptabilité en 1996 ? Les représentants du Bureau général de la comptabilité n’ont pas pu auditer complètement le compartiment 31, parce qu’ils n’ont été présents à Fort Knox qu’une seule journée (le 12 août), et que personne n’est en mesure d’auditer 19.800 barres d’or en une seule journée. Le fait que ces 19.800 barres d’or ont été ré-auditées en 1998 prouve que la décision prise en 1996 par le Bureau général de la comptabilité était au mieux inappropriée.

Une théorie veut que l’or présent dans le compartiment 31 ait été préparé en 1996 afin d’être audité plus tard. Souvenez-vous que le rapport de vérification d’or de 1998 stipule qu’en 1998, le Bureau de l’inspecteur général a « sélectionné des barres individuelles prédéterminées afin de les soumettre à un examen par forage ». Il est possible que le Bureau de l’inspecteur général ait sélectionné en 1998 les barres qui ont été déposées dans le compartiment 31 en 1996. Si c’était vrai, alors le nom des auteurs de ce crime est inscrit sur le sceau du compartiment 29 (document 10).

Dans un prochain article sur le sujet, je reviendrai sur les nombreux autres compartiments de stockage profond de l’atelier monétaire qui ont eux-aussi été ouverts pour des raisons douteuses. C’est peut-être là la raison pour laquelle l’atelier monétaire ne m’a pas fourni tous les rapports d’inspection des sceaux de Denver et West Point sur la période 1993-2003 (document 9).

Le poids des échantillons est remarquablement peu élevé

Il est nécessaire de discuter ici de la taille des échantillons d’or soumis à des tests. En 1998 à Fort Knox, 19.800 barres d’or ont été inspectées, mais seulement 105 d’entre elles ont été pesées et contrôlées (document 7.2). De mon humble avis, ce n’est pas suffisant.

Lors de l’audit de Fort Knox de 1953 (dont vous trouverez le rapport ici), un total de 88.000 barres d’un poids combiné de 48.506.985 onces fines a été compté. Environ 10% de ces barres ont été testées.

Lors des audits qui ont eu lieu de 1974 à 1986, il semblerait que seulement 2% de l’or compté ait été testé.

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 13. Rapport d'audit de Fort Knox de 1981.

Bien que parmi les 2% de barres d’or testées à l’occasion de l’audit de Fort Knox de 1977, certaines d’entre elles aient été jugées hors tolérance, en 1998, le pourcentage de barres testées est passé à 0,53%. Je ne suis pas un auditeur de métier, mais il semblerait logique que lorsque des irrégularités sont relevées, la taille de l’échantillon testé augmente plutôt que diminue.

Pire encore, en 1999 à West Point, la taille de l’échantillon testé n’a été que de 0,52%, et une barre testée s’est trouvée être hors tolérance.

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 14. Rapport de vérification des réserves d’or de West Point de 1999.

La taille de l’échantillon testé a-t-il augmenté en 1999 ? Pas vraiment. A Fort Knox, en 2000, il est passé à 0,65% (avec 93 barres pesées pour 14.262 barres comptées). Mais attendez que je vous montre le genre d’idiots qui ont été chargés d’opérer la balance pour les audits de la plus grosse réserve d’or du monde.

La balance n’a pas fonctionné, à plusieurs reprises

Voici ce que nous apprend le rapport d’audit de West Point daté de 2004 :

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 15.1. Rapport de vérification de l’or de West Point de 2004.

 

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 15.1. Rapport de vérification de l’or de West Point de 2004.

Quand toutes les parties ont tenté de réconcilier les poids des échantillons prélevés les 22 et 23 juillet 2004, ils se sont aperçus que « la balance était réglée en onces plutôt qu’en onces fines », parce qu’un « paramétrage n’avait pas été effectué correctement ». C’est donc pour cette raison que les chiffres inscrits dans les bilans du représentant de l’atelier monétaire et du représentant du Bureau de l’inspecteur général ne collaient pas. Parce que personne n’a pu comprendre comment utiliser la balance correctement, une nouvelle opération de pesée a été fixée au 24 août 2004. Cet échec à utiliser une balance est un désastre colossal pour la crédibilité des procédures d’audit des réserves de stockage profond.

En 2004, seules 71 barres ont été pesées et testées, mais aucun des auditeurs présents n’a été en mesure d’utiliser la balance fournie correctement. Les mémorandums expliquent qu’il a été découvert que la balance n’était pas correctement réglée lors de la pesée des échantillons. Mais qu’en est-il de la pesée des barres ? Et de chacune des autres barres d’or de stockage profond sous la supervision du Bureau de l’inspecteur général testée entre 1993 et 2008 ? Rien ne garantit que les audits précédents aient été effectués avec compétence.

L’explication officielle veut que « la balance ait indiqué des onces plutôt que des onces fines, » parce qu’un « paramétrage n’avait pas été effectué correctement ».

A mes yeux, il n’existe aucune circonstance susceptible d’expliquer le changement des paramétrages de la balance. Elle aurait dû afficher des onces fines toute la journée. Rien d’autre. Pourquoi changer les réglages ?

Deuxièmement, je doute que l’explication, qui veut que « la balance ait indiqué des onces plutôt que des onces fines » soit vraie, parce que les balances ne sont pas capables d’indiquer des poids en onces fines. Une balance indique un poids en onces, une balance digitale peut indiquer un poids en grammes, mais aucune ne peut déterminer la pureté d’une barre d’or et indiquer un poids en onces fines. C’est pour cette raison que des échantillons sont testés.

Un désastre similaire s’est produit à West Point en 2008 :

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 16.1. Rapport de vérification de l’or de West Point de 2008.

 

 24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 16.2. Rapport de vérification de l’or de West Point de 2008.

Les auditeurs ne pouvaient pas clairement voir la virgule. Après que des échantillons ont été prélevés pour être testés, les auditeurs ont pesé la même quantité de granules d’or pour remplacer les échantillons prélevés, afin d’assurer la cohérence des rapports d’audits futurs. Mais le laboratoire de tests, White Sands Missile Range, une division de l’US Army, s’est rendu compte que le poids des échantillons ne correspondait pas au poids des granules par lesquelles ils ont été remplacés. Le compartiment 10-H de West Point a donc dû être rouvert le 22 septembre 2008 afin qu’y soient ajoutées 10,346 onces d’or, plutôt qu’1,0346 once.

C’est une catastrophe ! Sachez qu’avant de peser les granules, les auditeurs ont pesé 86 barres d’or ainsi que les échantillons de test. Comment pouvons-nous être certains qu’ils aient correctement pesé ces échantillons et les 86 barres de métal ?

Tous ceux qui sont familiers avec l’or sont capables de comprendre la différence entre 10 onces et 1 once de métal jaune.

Conclusion

Au vu des exemples ci-dessus, il devrait être évident que l’or de stockage profond n’a pas été audité par des professionnels, mais par des imbéciles. Il est clair que ces vérifications aient été prises en main par des amateurs, ce qui met un gros bâton dans les roues de l’intégrité du projet d’audit des réserves d’or officielles des Etats-Unis. Je ne suis absolument pas surpris que l’atelier monétaire ait fait tout son possible pour empêcher ces rapports d’audits de parvenir jusqu’au domaine public. Fort heureusement, beaucoup finiront par être publiés. Les citoyens du monde méritent de savoir ce qu’il est réellement de l’or de stockage profond des Etats-Unis.

Terminons par un commentaire concernant le rapport d’audit de West Point daté de 2006.

24hGold - L’atelier monétaire ...

 

Document 17.1. Rapport de vérification de l’or de West Point de 2006.

Les auditeurs n’ont pas compris comment utiliser une perceuse pour prélever des échantillons (pourquoi ne pas commencer par pointer l’appareil vers une barre d’or et appuyer sur le petit bouton ?) Ils semblent également avoir été incapables de calculer des onces d’or fines. C’est à se demander si ces gens sont capables de nouer leurs propres lacets. Quoi qu’il en soit, le fait que le gouvernement des Etats-Unis ait choisi de nommer des auditeurs inexpérimentés laisse supposer que ces audits ne soient rien de plus qu’une supercherie.

A suivre…

Remarques

1. Voici ci-dessous la liste de tous les héros qui ont soutenu ma campagne de financement participatif (majoritairement des Turdites!) :

  • @freegoldkiwi
  • A P Marchessini
  • A Turdite
  • André De Wit
  • Andre Page
  • Another Turdite
  • Antoine Schonewille
  • Arkesh Kumar
  • Aron van der Hijden
  • Ben Bernanke
  • Brent Johnson
  • Brian D’Aoust
  • Bullion Baron
  • Cash Only
  • Chad Douma
  • Christian Bergman
  • Christopher Fisher
  • Clifton Poole
  • David Woy
  • David Caron
  • David Corwin
  • Dennis Travers
  • Dr. Dietmar Siebholz
  • ernest williams
  • Fergus Winchester
  • frank cogh
  • G. Roelofs
  • Gold Matters
  • Hans de Vries
  • Henry Young
  • James Hanson
  • James Jackson
  • Jeff Laytham
  • Jeffrey Schnabel
  • jon heitner
  • Kevin Ward
  • kurt hilger
  • Kyle Campbell
  • Lamenting Laverne
  • Leslie Caplan
  • Marc Hayes
  • Marc Ward
  • martin vitrup
  • Matthew Kaiser
  • Matthew Yates
  • Maurice Baxter
  • Micros TFMR
  • Mike Adams
  • miltiade karlos
  • MR S B Griffiths
  • Neil Bottomley
  • Nicholas Lessenevitch
  • Nigel Gittoes
  • nuggety TFMR
  • Percy Stamler
  • Peter Hafkemeyer
  • Philip Roose-Francis
  • Philippe Page
  • Pravit Phongsopa
  • rainer schwarz
  • Randall Louis
  • Random Bastard Turdite
  • Robert Morrison
  • Robert Palardy
  • Ron Koyich
  • Ronald Bendz
  • Ronald Griess
  • Rupert White
  • Russell Wilcoxon
  • Rusty Richards
  • Stephen Griffiths
  • Steve Oleary
  • surfitndearth TFMR
  • Thang Trinh
  • Thomas Nichols
  • Tim Camacho
  • Turd Ferguson
  • vernon shupe
  • Wei-Chih Chen
  • Werner Mueller
  • William Harvey
  • Yusrin Shukri Haji Yakop

 

<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :0 (0 vote)
>> Article suivant
Publication de commentaires terminée
Dernier commentaire publié pour cet article
Soyez le premier à donner votre avis
Ajouter votre commentaire
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX