Les cycles croissance/récession sont générés par le système bancaire de réserve fractionnaire. Plutôt que de l’éliminer, c’est-à-dire d’empêcher les banques commerciales de créer de la monnaie à partir de rien, il a été décidé d’établir des banques centrales afin de les appuyer. La voie a été ouverte à des phases de croissance plus longues et des récessions plus sévères. L’or tend à enregistrer des performances relativement encourageantes en période de récession, et à ralentir en période de croissance.
La tendance de l’or de gagner de la valeur en période de récession et de perdre de la valeur en période de croissance n’est parfois pas apparente lorsque l’on observe son prix en dollars. La raison en est que la dévaluation des devises entraîne parfois une hausse du prix de l’or en dollars en période de croissance, et qu’une ruée désespérée vers les devises peut entraîner une chute du prix de l’or et des autres matières premières en dollars au début d’une période de récession. En revanche, le ratio or/matières premières dépeint généralement un portrait révélateur, puisqu’il a tendance à diminuer en période de croissance et à augmenter brutalement en période de récession.
La relation présentée ci-dessus est illustrée par le graphique suivant, qui présente le ratio or/matières premières sur vingt ans. Il montre que depuis 2001, l’or a grimpé par rapport aux matières premières en général grâce à une série de hausses séparées par des périodes à la baisse ou stagnantes longues de plusieurs années. Ce n’est pas une coïncidence de voir que la hausse a débuté juste après un pic du marché boursier des Etats-Unis, et que chacune des hausses enregistrées par le ratio est survenue en parallèle à des problèmes économiques majeurs et à des crises. Entre ces périodes de crise, la confiance envers l’économie et le système financier avait été rétablie. En conséquence, dans chaque cas, le ratio a perdu de son lustre.
Le plus récent pic du ratio or/matières premières (un record historique) s’est produit mi-2012, alors que les craintes de voir apparaître des défauts en zone Euro et de faire face à un effondrement de l’union monétaire faisaient rage. Le ratio a depuis baissé, dans le même temps que la confiance envers le système bancaire central et la croissance économique, en Europe comme aux Etats-Unis, a repris le dessus. Certains indicateurs, tels que l’écart de rendements et l’écart de crédit, nous indiquent que la tendance de ces deux dernières années à prix fin, bien que le ratio ne l’ait pas encore confirmé.