Reprenons notre analyse des pertes potentielles cachées dans
les entrailles du système financier.
Bien entendu, nous assistons à un silence total concernant les
pertes potentielles sur les swaps d’assurance crédit ou les
swaps de taux
d’intérêt. La simple idée de commencer à en
parler provoquerait une attaque cardiaque.
Pas la peine d’essayer non plus de les comprendre, parce que
l’ampleur et les conséquences de ces pertes sont sans
précédent et bien au
delà des capacités de compréhension d’un simple
mortel. On nous raconte qu’il y aurait
450 milliards de dollars d’obligations notionnelles couvertes par des
swaps de taux
d’intérêt, soit environ 30 fois le PNB
américain.
De la folie pure.
On nous dit également que les portefeuilles ont
été testés et que les pertes potentielles seraient
limitées au maximum
à 6% de l’encours, soit « seulement » 27
trillions de dollars.
Ce seul montant glace le sang.
Mais ne sont-ce pas les mêmes qui nous ont dit que le
marché de l’immobilier ralentissait doucement ou qu’il
n’y aurait pas de
ralentissement du crédit ?
Qu’arrivera t’il si ils ont encore tort ?
Et si au lieu de 6%
c’était 7% ? Encore 4.5 trillions de dollars de pertes,
plus que les pertes sur les obligations Alt-A et
BBB réunies, et ce jusqu’à maintenant seulement. Et si c’était 20 % ?
90 trillions de dollars de pertes !? Six fois le PNB américain,
grand dieux !
Et encore, je ne parle pas de tous les ahuris qui ont acheté
des swaps de crédit sans même acheter l’obligation sous
jacente. N’ont-ils pas la moindre idée que pour obtenir le
paiement d’un swap de crédit vous devez fournir l’actif
sous jacent sinon votre swap ne vaut
rien ?
Et que se passera t’il lorsque le montant total des swaps
excédera le montant de la dette qu’ils sont supposer
garantir ? Est-ce que tout ce petit monde va jouer à la chaise
musicale en attendant de voir qui va rester debout avec une obligation dans
la main ?
Mais qui donc a réfléchi un tant soit peu pendant que
tout ceci se déroulait ?
La situation sur les swaps de crédit est une pure et totale
folie, mais nous n’avons pas encore mentionné les swaps sur taux d’intérêt.
Il y a 600 trillions de dollars de notionnel dans ces armes de
destruction financière massives. Qui était de garde lorsque
cette vermine s’est multipliée comme des lapins ? 600 trillions de dollars. 40
fois le PNB américain !
Pour chaque trillion de dollars de principal
« notionnel » tous ceux qui se trouvent du mauvais coté de ces instruments
thermonucléaires pour une différence de seulement 1% entre les
taux fixes et les taux variables doivent avaler 10 milliards de
dollars de pertes.
Bien.
Lorsque nous allons arriver à une inflation à deux
chiffres du fait des efforts de la FED pour renflouer le système, que
se passera t’il si le différentiel
entre les taux fixes et variables
pour les perdants de ces paris « vaporiseurs de réserves »
s’envolent à 10% ? Le calcul est simple : 100
milliards de dollars par trillion de principal notionnel.
Eh bien, j’espère vraiment que les grosses banques qui
possèdent la plupart de ces paris broyeurs de réserves ne se
sont pas trompées dans leurs calculs entre les taux
fixes et variables, mais d’après ce que j’ai vu jusque
là, j’ai peu d’espoir pour une conclusion allant dans le
bon sens.
Les défauts de
remboursement et les dépréciations d’actifs
détruisent les réserves des banques plus vite que la FED ne
peut les remplacer. Cela tient au fait que le système de réserve fractionnaires est une pyramide et que
celle-ci est en voie d’effondrement rapide.
C’est la raison pour laquelle Henry Paulson se démène pour essayer
de trouver une solution pour arrêter l’hémorragie dans les
réserves des banques. La
Fed et Wall Street ont commis une grossière erreur et ont gravement
sous estimé le pourcentage de défaillances sur les produits
financiers toxiques et l’impact que cela aurait
sur tous les secteurs non subprime.
Ils ont également grossièrement sous estimé la
liquidité de ces papiers toxiques au
crédit rating dopé.
Et rappelez vous. La FED ne peut pas
contrôler la création de crédit par les institutions non
bancaires, qui sont également assommées.
Une banque engorgée de ces actifs toxiques doit soit emprunter
des réserves à la FED, ou rappeler des prêts pour un
montant 7 à 8 fois supérieur aux
réserves perdues sous peine de devenir insolvable et de devoir
être liquidée par le FDIC (organisme d’assurance des
dépôts aux
Etats-Unis, ndlr) qui de toutes les manières à la fin du compte
ne pourra pas même rembourser un penny par dollar si tout le
système financier s’effondre.
C’est la raison pour laquelle la fenêtre d’escompte
est grande ouverte à la FED. Si les banques doivent demander le
remboursement de leurs prêts par anticipation, la fête est
finie. Tout le système
implosera et ce sera la déflation.
Les banques n’arrivent même pas renouveler le papier
qu’elles ont utilisé pour financer les crédits hypothécaires
et le gouvernement doit intervenir avec les organismes nationaux de crédit comme Fannie et Freddie Mac
pour remplacer les capitaux
bancaires disparus.
Et pendant que tout ceci à lieu, la source des 600 milliards de
dollars de refinancement hypothécaire qui a nourri la consommation des
ménages l’année dernière s’est totalement
tarie. Deux trillions de dollars de pertes ont été
déjà été réalisées dans
l’immobilier, et personne n’a la moindre idée des pertes
en bourse.
Reste t’il seulement quelqu’un avec un peu d’argent,
voire simplement une situation nette positive ?
Quand les gens vont finalement voir plus clair dans toute cette folie,
l’or ne va pas aller droit vers la couche d’ozone. L’or ne
va pas traverser la stratosphère. L’or ne va pas dépasser
la lune, les confins du système solaire ou de la galaxie. L’or va passer dans une autre dimension au
moment où le système financier sera absorbé par un trou
noir.
Bob
Chapman
International Forecaster
THE INTERNATIONAL
FORECASTER
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Un commentaire financier, international, social, politique
et économique
Publié et édité par : Bob Chapman
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