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La dernière exportation chinoise : des bâtiments vides

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Delta Global Advisors
Publié le 18 octobre 2016
999 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 2 votes, 5/5 ) , 1 commentaire
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Rubrique : Editoriaux

Il y a un peu plus de six mois, les propriétaires du Baha Mar, un complexe hôtelier des Bahamas qui a coûté 3,5 milliards de dollars, ont déclaré faillite. Le travail bâclé de China State Construction Company a engendré des délais, qui ont eu pour conséquence de nombreux problèmes de plomberie et de porosité, ainsi que l’apparition de fissures à des endroits critiques. Le projet, voué à l’échec, a même causé la mort de deux ouvriers chinois. Bien que le bâtiment soit à 97% terminé, ses problèmes structurels le rendent inhabitable. Compte tenu de la capacité qu’ont les Chinois à construire des villes fantômes, c’est à se demander si ces équipes de construction ont l’habitude d’ériger des bâtiments qui ne seront jamais destinés à être habités.

Le Baha Mar peut désormais rejoindre le mur de la honte des exportations chinoises, sur lequel figurent déjà les parquets stratifiés qui donnent le cancer, les cloisons sèches nocives et les Hoverboards explosifs… pour ne nommer qu’eux. Comme s’ils n’avaient pas assez d’édifices vacants, c’est à se demander si les escrocs de Pékin ne se sont pas décidés à exporter leurs villes fantômes.

Peut-être l’exportation chinoise la plus troublante est-elle cependant encore à venir. Pourrait-il s’agir de la crise financière qui naîtra de l’explosion de la bulle chinoise sur le crédit de 30 trillions de dollars ? A l’occasion du Forum mondial pour l’économie de Davos, le professeur d’Harvard, Ken Rogoff, a décrit la bulle chinoise sur le crédit comme « le dernier gros domino du super-cycle global de la dette ».

Le Professeur Rogoff pense que le 1,5% estimé de prêts non-performants détenus par les banques chinoises est tout aussi fictif que le PIB officiel du pays. Il estime que ce pourcentage se trouve actuellement entre 6 et 8%.

La croissance des prêts non-performants chinois est troublante, avec 256% ces six dernières années, alors même que leur part dans le total des prêts diminuait. Les quantités de dette toxique qui existent réellement ne sont pas connues, parce que les banques ont dissimulé ces prêts en les refinançant. Le problème, c’est qu’en Chine, le crédit croît désormais bien plus rapidement que l’économie.

La Chine ne semble pas prête de mettre fin à ses mauvaises habitudes incessamment sous peu, et optera certainement pour un atterrissage en catastrophe. En janvier, les exportations du pays ont plongé de 11,2% sur un an, et ses importations ont perdu 18,8%. Les exportations chinoises plongent maintenant depuis quinze mois.

Le ralentissement de l’économie rend plus difficile le maintien de la croissance de la dette. Selon Bridge Water Capital, il faut désormais quatre yuans de dette supplémentaire pour générer un seul yuan de croissance économique ; un ratio qui était de un pour un il y a dix ans.

Les haussiers sur l’économie chinoise vous diraient volontiers que le pays dispose d’une marge d’erreur illimitée en raison de ses réserves de devises très importantes. Bien que ces réserves soient effectivement impressionnantes, elles continuent de se trouver réduites à un rythme alarmant. Il y a un an et demi, la Chine détenait 4 trillions de dollars de devises étrangères. Elles ont été réduites de 700 milliards de de dollars pour atteindre 3,3 trillions de dollars récemment. Les fuites de capital surpassent de loin le surplus commercial du pays. Et plus d’un tiers de ce déclin est survenu ces trois derniers mois. C’est à se demander pendant combien de temps encore Pékin sera capable de mitiger la chute de valeur de son yuan.

Au vu du rythme auquel croît la dette, il est impossible de déterminer si les banques chinoises sont en assez bonne santé pour faire face à une nouvelle vague de défauts. Et en raison du déclin des réserves, leurs dirigeants ont moins de marge de manœuvre pour faire face à la dévaluation de leur devise.

Les mégalomanes qui contrôlent l’économie chinoise le savent très bien. Mais pace que les gouvernements ont l’habitude de ne penser que sur le court terme, plutôt que de réduire les prêts et de demander aux banques de se débarrasser de leurs prêts toxiques, ils réduisent le ratio de provisions que les banques doivent réserver aux prêts toxiques. Cela vient d’être fait en Chine pour la cinquième fois en douze mois. Cette dernière réduction a représenté 50 points de base et a vu le ratio passer à 17%.

Après tout, l’une des manières de garder le contrôle sur les prêts non-performants est d’accroître le nombre total de prêts (le dénominateur du ratio) et d’espérer que cette nouvelle création de crédit surpassera le nombre de prêts non-performants. Sur le court terme, les banques sont poussées à injecter plus de dette dans une économie déjà surendettée. Les nouveaux prêts chinois ont atteint un record de 2,51 trillions de yuans en janvier, pour surpasser le 1,9 trillion estimé par Bloomberg News.

Le nombre de prêts non-performants en Chine (645 milliards de dollars) est déjà supérieur à ce que représentait le marché américain des subprimes (600 milliards de dollars) en 2006.

Les despotes de Pékin finiront par perdre le contrôle sur leur système bancaire et leur taux de change, ce qui génèrera des fuites de capital à une vitesse qui s’avèrera bien au-delà des capacités de leurs réserves de devises. Bien que ces réserves puissent leur permettre de poursuivre leurs politiques pendant encore quelques mois, il ne sera qu’une question de temps avant que leur économie apparaisse comme étant aussi creuse que leurs villes fantômes, et que leur château de cartes communiste s’effondre.

Mais ce n’est pas qu’un problème chinois. La suppression des taux d’intérêt par les gouvernements du monde, ainsi que l’émission de dette dans le but de parvenir aux objectifs de croissance nationaux, ont débouché sur une croissance du PIB non-productive et instable – et une mauvaise allocation de capital aujourd’hui sans précédent. Tout cela vient s’ajouter à une dette qui ne pourra jamais être remboursée aux taux actuels, et nous garantit une récession globale aux proportions historiques. Une récession face à laquelle les gouvernements seront impuissants.

 

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Pento a pété un cable visiblement. Citer kenneth Rogoff n'est pas un signe de bonne santé mentale d'ailleurs.
Il semble confondre le message avec le messager : si les exportations de la chine baissent, c'est qu'aussi les importations de l'Ouest sont en bernes.
Pento constate que la crise économique de l'Ouest se répand comme le cancer et en blâme les Chinois.
La baisse des réserves chinoises devrait plus alarmer les USA : cela leur coute indirectement des points de PIB.
A noter que vous pouvez aussi bien remplacer Chine par USA pour actualiser l'article, ça le fait bien
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Pento a pété un cable visiblement. Citer kenneth Rogoff n'est pas un signe de bonne santé mentale d'ailleurs. Il semble confondre le message avec le messager : si les exportations de la chine baissent, c'est qu'aussi les importations de l'Ouest sont en b  Lire la suite
UdckHd - 18/10/2016 à 10:37 GMT
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