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Cours Or & Argent en

La dette ne nous apportera pas le Salut

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Publié le 02 décembre 2014
972 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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SUIVRE : Épargne
Rubrique : Or et Argent

Jusqu’à ce jour, 2014 s’est avérée être une année fertile en termes d’idioties économiques. Mais de toutes les imbécilités qui ont été abordées (les périls d’une inflation faible, l’idée de Thomas Piketty que le capitalisme soit à l’origine de la pauvreté, et le système de remboursement de prêts étudiants par prélèvements sur salaires d’Obama), l’idée présentée la semaine dernière par le membre tristement ridicule de la CNBC, Steve Liesman, est peut-être la pire. Dans son diagnostic du malaise ressenti par l’économie des Etats-Unis, il explique que « le problème réside dans le fait que les consommateurs ne s’endettent pas suffisamment ». Il ajoute qu’historiquement, « l’économie des Etats-Unis a été fondée sur le crédit de consommation ». Sa conclusion ? Les consommateurs doivent être encouragés à emprunter plus et à dépenser plus. Compte tenu du fait que Liesman est le reporter économique en chef de la CNBC, je n’ose à peine imaginer ce que ses collègues pourraient concocter.

Avant que j’aborde l’amnésie historique nécessaire à une telle déclaration, je me confronterai à la question de causalité. Alors qu’une majorité d’économistes pensent qu’une baisse des prix entraîne une récession, plutôt que le contraire, Liesman pense qu’une croissance économique est générée lorsque les gens utilisent l’épargne de la société pour acheter des biens de consommation qu’ils ne pourraient pas se permettre d’acheter autrement. Mais la consommation ne génère pas la croissance. Une production accrue permet une consommation accrue. Un produit doit être produit avant de pouvoir être consommé.

Mais même en passant outre cette mauvaise interprétation, le crédit de consommation de fait pas grand-chose pour supporter la consommation. Tout ce qu’il accomplit est un avancement de la consommation future vers le présent (en générant des profits pour les banquiers). C’est un peu comme si vous vous faisiez une transfusion sanguine depuis votre bras droit vers votre bras gauche. Vous n’accompliriez rien, si ce n’est peut-être mettre du sang par terre. Ce n’est même pas si bénin que ça.

Si, pour vous donner un exemple, un consommateur empruntait de l’argent pour partir en vacances, sa dette devrait être remboursée avec intérêt à partir de ses revenus futurs. Cela signifie que plutôt que d’épargner aujourd’hui (sous-consommer) pour payer dans le futur ses vacances en liquide (qui dans des circonstances normales génèrerait des intérêts au fil du temps), le consommateur emprunte pour prendre aujourd’hui des vacances qu’il remboursera plus tard. Mais cet avancement de la consommation dans le temps ne donne qu’une illusion de croissance.

Contrairement au crédit des entreprises qui peut s’auto-liquider (les entreprises empruntent pour investir, augmentant ainsi leur capacité et leurs revenus et pouvant ensuite plus facilement rembourser leur emprunt), le crédit à la consommation ne fait rien pour aider les emprunteurs à rembourser ce qu’ils doivent. Pourquoi un consommateur pense-t-il qu’il sera plus facile de rembourser un voyage dans le futur s’il ne peut pas se le permettre dans le présent ? Particulièrement s’il utilise du crédit pour le payer, ce qui ne fait qu’ajouter des intérêts à sa facture finale. En conséquence, les prêts à la consommation diminuent la consommation future plus qu’ils n’augmentent la consommation dans le présent.

A dire vrai, emprunter pour consommer est le pire usage qui puisse être fait des réserves d'épargne limitées de la société. Comme je l’explique dans mon livre How an Economy Grows and Why it Crashes, l’épargne engendre une formation de capital et d’investissement, qui accroît la capacité de production. Lorsque la production augmente, les biens et services deviennent moins rares et plus abordables, ce qui augmente le niveau de vie. Le crédit à la consommation interfère avec ce processus. Les fonds empruntés pour la consommation ne sont pas disponibles à la production. Puisque le crédit à la consommation réduit l’investissement, il réduit également la production future, et donc la consommation future.

Liesman se trompe aussi lorsqu’il dit que le crédit de consommation est à l’origine de la formation de croissance aux Etats-Unis. Il sera peut-être surpris d’apprendre que le crédit de consommation était très peu connu jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle. Avant cette époque, les gens n’achetaient simplement rien grâce à du crédit. Ils payaient en liquide (même lorsqu’ils s’achetaient une voiture) ou grâce au système de « mise de côté » (qui est essentiellement le contraire du crédit de consommation). Les cartes de crédit ne se sont pas répandues avant les années 1970. Il était également bien plus commun pour les Américains d’épargner en prévision d’un avenir incertain. Mais les taux d’épargne ne sont aujourd’hui plus que d’une fraction de ce qu’ils étaient pendant une longue partie de notre Histoire. Les consommateurs s’attendent aujourd’hui à pouvoir emprunter pour se sortir de la crise. Et pourtant, l’économie des Etats-Unis a connu ses années de gloire des années avant que le crédit de consommation ne devienne une option.

Ce que préconise Liesman est en fait que les gens continuent d’emprunter pour s’acheter des choses qu’ils ne peuvent se permettre. De quel genre de conseil économique s’agit-il ? Un tiers des Américains ont moins de 1.000 dollars de côté pour leur retraite, une statistique si choquante que même CNBC l’a récemment citée comme source d’inquiétudes. Pense-t-il vraiment que ces Américains devraient contracter davantage de dettes ? La création d’une nation de vieillards en banqueroute qui n’ont plus assez de sous pour prendre leur retraite est-elle la recette d’une société plus prospère ?

Au contraire de ce que pense Liesman, ce n’est pas le crédit de consommation qui a fondé la croissance des Etats-Unis, mais tout le contraire – l’épargne ! La sous-consommation est ce qui a fait des Etats-Unis ce qu’ils sont devenus. En épargnant plutôt qu’en dépensant, les consommateurs ont apporté à la société la possibilité d’accroître l’investissement et la production et d’augmenter le niveau de vie de chacun. Malheureusement, le crédit de consommation détruit aujourd’hui ce que l’épargne a autrefois créé.


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Peter Schiff est expert en économie politique et monétaire, et dans le conseil de la diversification internationale du patrimoine.
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