En 2013, le salarié moyen
français a travaillé jusqu’au 26 juillet pour financer
les dépenses publiques
La France détient, avec la
Belgique, le record de la taxation du salarié moyen
Grâce
à des données calculées par ERNST & YOUNG, l’Institut
économique Molinari a calculé le jour
de libération fiscale et sociale des 27 pays de l’Union
européenne (UE, hors Croatie).
La 4ème
édition de cette étude montre que :
·
le salarié français ne sera
libéré de ses obligations fiscales et sociales
qu’à partir du 26 juillet 2012
·
la France est dans le duo des pays taxant
le plus leurs salariés, tout juste derrière la Belgique.
Mars
|
|
Avril
|
|
Mai
|
|
Juin
|
|
Juillet
|
|
Août
|
|
|
|
|
|
|
4 Portugal
|
|
1 Roumanie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6 Danemark
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7 Slovénie
|
|
|
|
8 Belgique
|
|
|
|
|
|
|
12 Pologne
|
|
10 Italie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12 Espagne
|
|
13 Allemagne
|
|
|
14 Chypre
|
|
|
|
13 Royaume-Uni
|
|
14 Estonie
|
|
16 Hongrie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
17 Grèce
|
|
|
|
|
|
|
|
|
18 Bulgarie
|
|
18 Lituanie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
19 Finlande
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
19 Rép.
Tchèque
|
|
|
|
|
|
|
24 Irlande
|
|
|
|
20 Slovaquie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
22 Suède
|
|
23 Autriche
|
|
|
|
|
|
|
25 Luxembourg
|
|
27 Pays-Bas
|
|
26 France
|
|
|
|
|
29 Malte
|
|
|
|
27 Lettonie
|
|
|
|
|
Principaux
enseignements
Le taux d’imposition réel du salarié
moyen est désormais à 45,06% en 2013.
C’est 0,95% de plus que l’an passé et 1,07% de plus
qu’il y a 3 ans.
Par rapport à l’an passé, tous les pays
de l’UE ont augmenté la fiscalité pesant sur le
salarié moyen à l’exception de la Bulgarie,
l’Irlande, la Lituanie, le Luxembourg, la Slovaquie. Sur 3 ans tous les
pays de l’UE ont augmenté la fiscalité sauf la Bulgarie,
le Danemark, la Hongrie, l’Irlande, le Royaume-Uni et la Suède.
C’est la conséquence
pratique des politiques de hausses de charges et d’impôt, mises
en place par les États
européens suite à la crise financière de 2008-2009 et
à la montée des inquiétudes consécutive à
la détérioration des comptes publics.
Le salarié français est quasiment
le plus pénalisé de l’Union européenne
Comme l’an passé, les
champions de la fiscalisation sont la Belgique et la France. Les
prélèvements obligatoires y représentent 60,25% et
56,61%, avec des libérations fiscales les 8 août et 26 juillet
2013.
Suivent ensuite l’Autriche,
la Hongrie, l’Allemagne et l’Italie. Les taux de
prélèvements obligatoires y varient entre 55,77% et 52,12% et
les jours de libération fiscale s’y échelonnent entre les
10 et 23 juillet.
Le salarié
moyen français est en théorie un des mieux payés (53 647
€), mais il est aussi
particulièrement fiscalisé (30 371 €). À elles seules, les charges sociales (26 583
€) représentent plus que son pouvoir d’achat (23 276
€), ce qui constitue le record de l’Union européenne.
Une absence de lien entre
prélèvement et qualité des services publics
Nombre
d’études montrent même que la France enregistre des scores
moyens dans plusieurs indicateurs internationaux, en dépit de
l’importance des prélèvements et des dépenses
publiques.
C’est
notamment de nombre d’enquêtes axées sur la
compétitivité. Lorsque la Banque mondiale classe les pays en
fonction de la facilité d'y faire des affaires, elle positionne la
France en 34ème position sur 185 pays. Au sein de
l’UE, elle lui attribue la 14ème position sur 27. Le
Forum économique mondial positionne, quant à lui, la France en
21ème position sur 144 pays. Au sein de l’UE, il met
la France en 9ème position sur 27.
C’est
aussi vrai d’indicateurs axés sur les prestations offertes ou la
qualité de vie. Par exemple, les Nations unies classent la France en
20ème position sur 177 pays dans leur Indice de
développement humain. La France, 8ème de l’UE, obtient
là aussi une position qui n’est pas à la hauteur de ses
dépenses publiques. Des pays ayant une pression fiscale moindre
obtiennent un Indice de développement humain proche du notre
(Autriche, Finlande, Slovénie, Danemark) ou significativement
supérieur (Allemagne, Pays-Bas, Suède, Irlande).
Dans le contexte actuel, il est à craindre que
l’édition 2014 soit encore plus austère pour le
salarié moyen français.
Son pouvoir d’achat sera réduit par les augmentations de
TVA prévues (20% au lieu de 19,6% et 10% au lieu de 7%), mais aussi
les augmentations de charges sociales liées aux retraites par
répartition. À la hausse des cotisations aux régimes de
retraites complémentaires pourrait
s’ajouter, cet automne, une hausse des cotisations retraite de base.
Citation de Cécile Philippe,
directrice de l’Institut économique Molinari
(IEM) et co-auteur.
« La
situation est très inquiétante en France
Alors
que nombre de nos voisins commencent à s’interroger –
à juste titre – sur l’effet contre-productif des
politiques d’austérité fiscale, les autorités
françaises évoquent la possibilité
d’accroître encore les impôts en 2014.
Tout
se passe comme si les pouvoirs publics pensaient réellement pouvoir
résorber les déficits en augmentant la fiscalité. La
situation relève du déni. Une multitude d’exemples,
français ou étrangers, montrent que les hausses
d’impôts dépriment l’activité et retardent
encore plus les perspectives de retour à l’équilibre des
comptes publics.
La
solution durable à la crise actuelle réside dans une baisse de
dépenses, avec une remise à plat des politiques publiques,
à l’image de qu’ont fait avec succès plusieurs
pays.», commente Cécile Philippe.
L’étude
est écrite par James Rogers, Nicolas Marques et Cécile Philippe
de l’Institut économique Molinari
(Paris et Bruxelles), à partir de
données publiées par Eurostat et l’OCDE. Les
calculs des charges sociales ont été faits par ERNST
& YOUNG Belgique.
L’étude
en français est disponible à www.institutmolinari.org
La version
anglaise est disponible à : http://newdirectionfoundation.org/content/out-now-tax-liberation-day-2013-calendar-auch-einer-deutschen-ausgabe-erh%C3%A4ltlich
|