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La grande nausée

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Publié le 29 mars 2016
783 mots - Temps de lecture : 1 - 3 minutes
( 9 votes, 4/5 ) , 2 commentaires
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Rubrique : Editorial du Jour

Les historiens du futur, lorsqu’ils feront cuire leurs brochettes de rat au-dessus de leurs feux de camp, se pencheront sur l’année 2016 sans jamais pouvoir comprendre ce qui est arrivé à la république zombie qui est tombée en grignotant sa propre cervelle. Notre Deep State grotesque passe d’une mésaventure de gouvernance à une autre, consommant au passage ses échappatoires possibles dans une folie autophage, responsable de la grande nausée qui se propage aujourd’hui sur le territoire.

Président Trump – vraiment ?? Nous aurions de la chance si la situation ne se terminait que par une révolte des généraux et ne faisait s’envoler en fumée que deux siècles d’héritages institutionnels. Nous ne pouvons cependant pas nier le fait que le Deep State ait besoin d’être piétiné, noyé et passé à l’essoreuse. Le plus triste dans tout ça, c’est que le travail aurait pu être fait par des hommes de caractère, mais la génération tant vantée des baby-boomers n’est parvenue à en produire aucun, tout comme la génération X qui arrive aujourd’hui au pouvoir. Si ces personnages hypothétiques existaient, pourquoi resteraient-ils cachés du regard du public ?

Nous avons bien Bernie, après tout. Nous devrions accorder quelque crédit à ce croisé solitaire qui s’oppose seul au Deep State, et à celle dont le « tour » ne doit pas être oublié dans l’alternance de la gestion des rackets gouvernementaux qu’est devenu notre monde politique. Il l’a traînée dans la boue au cours des trois compétitions primaires de ce weekend, et l’a tant battue en termes de votes qu’elle doit à l’heure où j’écris ces mots souffrir d’une terrible gueule de bois existentielle. Les âmes des super-délégués du parti démocrate traversent elles-aussi des heures sombres à contempler le manque de charisme d’Hillary. Mais pour autant que j’admire le courage de Bernie, ses théories vieille-gauche de redistribution de capital ne me convainquent pas – bien que la question de la gestion de nos richesses dilapidées soit au cœur de nos problèmes. Sa nomination s’inscrirait dans les annales des plus grandes improbabilités de l’Histoire.

Ce dont on entend beaucoup parler en ce moment, c’est de la division profonde des électeurs en termes de sexe : les hommes s’attroupent autour de Trump (ou de Ted Cruz), alors que les femmes suivent partout les costumes bleu azur d’Hillary. Oui, nous assistons à une guerre nationale des sexes. C’est tout ce qu’il nous manquait pour que tout s’écroule enfin. Cette triste division n’est pas une conséquence du féminisme, comme beaucoup semblent le penser, mais de l’échec des mâles américains. La preuve en est bien évidemment l’ascension de Trump, personnage politique aux phrases choc et au sérieux digne d’un bouchon de radiateur. L’Histoire se répète, la première fois sous forme de tragédie, la seconde sous forme de farce – merci à toi, Ô Karl Marx, grand faiseur de zizanies, et à tes luttes légendaires.

Ce qui fera finalement tomber le Deep State ne sera pas un sauveur en armure, brandissant une lance du haut de son cheval blanc, mais les terribles conséquences de l’implosion financière qui approche à mesure que s’écoulent les saisons. Quand la confiance en notre monnaie et en les instruments qu’elle représente aura disparu, mieux vaudra ne pas regarder en bas. Le système bancaire international est tant fissuré que la vue commence à rappeler un lac gelé à l’arrivée du printemps. Quand les escrocs ne seront plus capables d’encaisser leurs chèques, ils se trouveront immobilisés. Et quand ils le seront, tout le reste le sera aussi, sans oublier votre capacité à acheter des pizzas surgelées.

Trump, Cruz, Hillary et Bernie nous indiquent que notre pauvre nation paralysée a besoin de traverser une phase de convulsions pour se débarrasser des idioties toxiques de notre ère. Soyez prévenus : il pourra s’agir de la plus grande révolution de l’Histoire, tant la couche de crasse est épaisse. Trump et Hillary ressemblent à deux fistules géantes qui bouchent les intestins nationaux. Bien entendu, de nombreux américains ne souhaitent pas que leur nation meure sur les toilettes comme l’a fait Elvis. Que lui resterait-il de sa dignité ? En le nom des Pères fondateurs, que quelqu’un aille chercher une poche à lavement baryté.

Des évènements nous attendent encore, tapis dans l’ombre et menaçants tels des pièges à ours, sur le chemin de la grande « Décision de 2016 », comme les chaînes de télévisions aiment à appeler les élections. Quelque part à Londres, Singapour, Shanghai ou New York, un jeune trader sur le Forex est sur le point d’appuyer sur le bouton qui déclenchera la grande avalanche des produits dérivés… si deux frères islamistes d’un quartier de Berlin ne décident pas avant cela de se vêtir un beau matin de vestes fourrées de Semtex…

 

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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Vraie question que celle liée au déclin, dans tous les pays (sauf la Russie ? ) de la qualité du personnel politique. Peut etre parce que, comme l'affirment les partisans de la théorie du Deep State à laquelle fait allusion Kunstler, les vrais détenteurs du pouvoir sont cachés et les ceux qui apparaissent en public ne sont que leurs pantins, servis à la mode du jour.
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Kuntsler devient sartrien.
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Vraie question que celle liée au déclin, dans tous les pays (sauf la Russie ? ) de la qualité du personnel politique. Peut etre parce que, comme l'affirment les partisans de la théorie du Deep State à laquelle fait allusion Kunstler, les vrais détenteurs  Lire la suite
ELS - 31/03/2016 à 03:32 GMT
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