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La grosse dame chante toujours deux fois

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Publié le 02 juin 2016
819 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 4 votes, 4,8/5 ) , 4 commentaires
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Rubrique : Article du Jour

La semaine dernière, Hillary a commencé à ressembler à une candidate tombée d’un camion, portant sur son visage un masque à l’effigie de Nixon. Emailgate commence à prendre des airs de Watergate – dont l’ingrédient principal n’était pas le crime commis lui-même, mais l’obstruction qui l’a accompagné. Le rapport de l’inspecteur général du Département d’Etat qui nous dit formellement que non, elle n’était pas « autorisée » à utiliser un serveur privé et non sécurisé pour échanger des emails, n’a fait que valider le sobriquet juvénile que lui a trouvé Donald Trump. « Crooked Hillary. »

Si Trump finissait vraiment par être nominé, nous pourrions ne jamais en voir la fin. Et gît encore dans le placard d’Hillary le squelette de Godzilla que sont les transcriptions, encore inédites, de ses discours pour Goldman Sachs, qui devraient bientôt faire parler d’eux. Se profile en attendant à l’horizon le spectre des primaires de Californie, un échec plus que concevable pour Bernie Sanders. Viendra ensuite la convention de Philadelphie qui devrait s’avérer plus hargneuse et violente que le fiasco de 1968 à Chicago.

Je le répèterai une nouvelle fois : Hillary est le cheval qui ne franchira pas la ligne d’arrivée. Les Démocrates feraient mieux de se préparer à traîner l’oncle Joe hors du placard, à ébouriffer ses transplants de cheveux, à cirer son dentier, lui donner quelques piqûres de vitamine B-12 et fourrer un harpon entre ses poings avant que n’arrive l’automne et sa campagne contre la Baleine blanche (si tant est que Trump soit véritablement nominé).

La convention républicaine de Cleveland devrait elle-aussi se transformer en une scène violente et sanglante, les membres de Black Lives Matter ayant déjà promis de se donner en spectacle pour la télévision étrangère, et leurs frères Latino étant décidés à marcher, drapeaux mexicains au vent, brandissant des pancartes fardées de messages mignons à la Trump: Chingate tu madre, fleuris ou non par le tendre surnom pendejo. Face à une telle situation, Trump aurait de grandes chances de mettre le feu aux poudres avec ses répliques enfantines habituelles. En 1968, Hubert Humphrey a au moins eu le bon sens de se taire quant aux multitudes de protestataires qui avaient inondé Michigan Avenue.

La guerre du Vietnam a été une grave débâcle, qui a principalement rendu furieux les jeunes hommes à qui on a demandé de partir au combat. Mais en dehors de ça, l’étoffe et la trame de la vie américaine étaient restées intactes. Les cols bleus se faisaient toujours de beaux salaires dans les trois plus grandes usines automobiles du pays, et les femmes n’avaient pas encore déclaré ma guerre aux hommes. Les ondes n’avaient pas encore été pornifiées, et il y avait encore au gouvernement certaines personnes dotées d’autorité morale qui savaient s’opposer aux politiques officielles. Les martyres de Martin Luther King et Robert Kennedy ont sanctifié l’opposition au statu quo. Hubert Humphrey lui-même, un homme réfléchi sous son masque de Rotarien, a commencé à se détacher des faucons de guerre de Lyndon Johnson.

Et puis Nixon a gagné. Il n’a certainement pas bénéficié autant de la question de la guerre et des émeutes dans les rues des Etats-Unis que de la défection de masse des Etats du sud face à la domination de longue date du parti démocrate – liée directement au démantèlement des vieilles lois Jim Crow par Johnson. En tant que personnage, Johnson n’était pas moins un pendejo que Donald Trump, mais personne de doutait de sa capacité à prendre les commandes de la machinerie du gouvernement, même si certains n’étaient pas satisfaits de la manière dont il prévoyait de le faire.

La grande différence aujourd’hui est que les deux candidats prépondérants, Hillary et Trump, sont largement détestés et moqués par des gens de tous les âges, et pas seulement par une jeunesse insatisfaite. Trump semble en savoir si peu sur les problèmes de son pays – l’énergie, le commerce, les étrangers – qu’il ne saurait quoi faire en situation de crise. Hillary passerait le seuil de la Maison blanche avec un niveau de crédibilité inférieur à celui de Tricky Dick, et plus attachée encore aux élites parasitiques qui drainent le corps politique de ses « précieux fluides corporels » – pour reprendre les paroles immortelles du Docteur Folamour.

Bien qu’il semble que Trump ait consolidé les votes délégués nécessaires à sa nomination, quelque chose me dit qu’un coup pourrait encore lui être porté qui ferait sauter la bague d’or d’entre ses mains sordides. Le Président de la Chambre, Paul Ryan, se montre méfiant, et vous pouvez imaginer à quel point les piliers du parti de tout le pays se tortillent dans l’attente qu’on vienne leur demander de suivre Trump dans un coin sombre de l’âme américaine. Paul Ryan doit bien savoir qu’un coup reste concevable avant la convention, et que l’action à l’intérieur du hall de réception pourrait s’avérer tout aussi violente que les émeutes qui feront rage au-dehors.

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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Un traducteur sérieux se met au niveau de ses lecteurs via des 'NdT'. 24H gold est gratuit on n'a rien sans rien !!!!
merci a vous pour la précision
Tricky Dick (Dick la Combine) était le surnom de Richard Nixon.
Si quelqu'un sait a qui fait référence l'oncle joe je suis preneur.

Mais que fait le traducteur ?????
C'est Joe Biden, actuel vice président des états unis, co-listier d'Obama.
Jusqu'à son annonce de non-candidature à l'investiture en octobre 2015, il était le démocrate le plus populaire pour la prochaine présidentielle, devant Clinton.
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Il n'y a pas qu'aux Etats Unis ou la pauvre qualite des candidats a la prochaine election presidentielle pose probleme au corps electoral...
Dernier commentaire publié pour cet article
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UdckHd - 08/06/2016 à 11:16 GMT
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