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La Mairie de Paris, une entreprise sans risques pour les élus

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Publié le 08 janvier 2015
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Le 8 décembre, la Mairie de Paris publiait sur son site (et envoyait en même temps aux agences de presse) le plan d’investissement « Paris demain » qu’envisage la maire Anne Hidalgo pendant son mandat 2014-2020. La plupart des articles publiés sur ce sujet se sont contentés de relayer les dépêches préparées par le service de communication de la Mairie, en soulignant l’ampleur de la somme engagée – 10 milliards (soit un milliard et demi de plus qu’annoncé pendant la campagne) – en reprenant et détaillant la liste des postes de dépenses, et tout au plus en mentionnant les critiques du principal groupe d’opposition au Conseil de paris concernant notamment l’augmentation de la fiscalité pour les résidents et les touristes dans la capitale. Plus personne ne semble s’étonner des ambitions entrepreneuriales d’une institution publique.

 

Certes, il est désormais habituel que les élus ayant des responsabilités budgétaires ne se content plus de gérer les dépenses et de les équilibrer avec les recettes, mais s’arrogent des compétences entrepreneuriales en levant des fonds et en proposant de les investir. Le seul détail qui échappe à la plupart des électeurs, journalistes et analystes politiques, est que les élus ne peuvent pas être confondus avec des entrepreneurs dans la mesure où ils n’assument pas de risques. Il y a en effet un abus de langage lorsqu’on parle d’ « investissements de la Mairie de Paris » puisque, dans la mesure il n’y a pas de risques ni d’échecs possibles, il s’agit tout simplement de « dépenses » ou encore de la « consommation de ressources ».

 

Contrairement aux véritables entrepreneurs, les élus n’engagent pas leurs propres fonds mais des recettes budgétaires présentes et surtout futures. Par exemple, en échange des fonds (environs 3-4 milliards d’euros) que la Mairie de Paris se propose de lever sur les marchés financiers, les responsables politiques n’offrent pas en gage leurs propres patrimoines mais uniquement la promesse que leurs concitoyens vont les rembourser dans le futur, souvent bien après la fin de leurs mandats.

 

Alors qu’il ne doit pas être très difficile de jouer les investisseurs avec les ressources d’autrui, cela est certainement plus simple encore lorsque la responsabilité de ces ressources n’est pas assortie à des pénalités de remboursement en cas d’échec. Ainsi, il est important de noter que même dans le cas des Sociétés à responsabilité limitée (SARL), la responsabilité s’étend a minima aux ressources propres engagées par les entrepreneurs. Dans le cas des élus, la responsabilité s’étend tout au plus à la durée de leur mandat et éventuellement de leurs mandats futurs, s’ils sont réélus. Cette absence de responsabilité (connu en économie sous le nom d’ « aléa moral ») est donc encore plus important pour les élus qu’il ne l’est pour les entrepreneurs, même lorsqu’il s’agit d’entreprises à responsabilité limitée.

 

Si l’on parle des finances publiques et, en particulier, de celles villes, les effets de l’aléa moral sont clairement visibles. Les déséquilibres budgétaires sont de plus en plus importants et les dettes ne cessent de s’accumuler, surtout lorsque dans beaucoup de cas les emprunts ont été contractés à des taux variables.

 

Même si, par rapport aux habitants de Levallois-Perret qui se retrouvent endettés à plus de 9000 euro par habitant, les Parisiens ne doivent que 2000 euros au nom des décisions prises par d’anciens responsables politiques de la ville, la situation financière de la capitale est déjà grevée par une dette de presque 4 milliards d’euro. C’est précisément dans ces conditions que la nouvelle Maire de Paris prévoit d’ores et déjà, pendant son mandat, de doubler la dette de ses concitoyens, afin d’augmenter les dépenses (car, comme on l’a vu, il serait incongru de parler d’investissements).

 

Afin de montrer plus en détail comment il est facile d’anticiper que les objectifs déclarés concernant les retours pécuniaires et sociaux sur ces dépenses ne seront pas atteints, le prochain billet analysera plus attentivement le poste le plus important des dépenses (3 milliards) projetées par la Mairie : le logement.

 

À suivre

 

 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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