Il devrait désormais être
clair aux yeux de tous ceux qui observent les métaux précieux que la
manipulation des prix de l’or et de l’argent est tout aussi commune que celle
d’autres classes d’actifs. Il devrait paraître tout aussi évident que sa
résolution ne proviendra pas d’efforts organisés. Qu’il s’agisse de
régulations ou d’actions légales, les forces du marché finiront par
s’affirmer.
En matière de régulations,
avec l'argent (et l'or dans une moindre mesure), tout est question de
« fermer les yeux ». Le marché majeur et le public s’en moquent, et
ne sont pas au courant de ce que leurs prix devraient être.
Ceux qui parviennent à voir
les choses clairement ne sont pas nombreux en comparaison au nombre d’observateurs
potentiels. Ils sont moins nombreux encore que la classe des traders, qui a tendance
à apprécier les métaux précieux. Leur accès privilégié aux informations nous
donne à tous une certaine vision des traders, ce qui ne fait que renforcer
leur influence. Malheureusement pour les traders professionnels, accepter le
fait que la manipulation soit une force dominante va à l’encontre de leur
philosophie et de leur méthode de travail.
Leurs prises de positions
illégales sur le système de découverte de prix le plus large et le plus important
du monde sont toxiques et ont un effet de ressort, qui se déploie
actuellement au rythme d’un escargot.
Selon Ted Butler, les
positions commerciales nettes à découvert sur l’argent sont de 179,5 millions
d’onces, ce qui signifie que JP Morgan détient environ 55% des positions à
découvert totales – et 33% des positions à découvert détenues par les huit
plus gros traders à découvert combinés. La banque s’est par définition accaparée
du marché à découvert.
Beaucoup se rendent compte
aujourd’hui que malgré la manipulation, il existe encore des forces de marché
qui doivent être respectées. La main invisible fonctionne encore. Mais
l’implication en est clairement une rationalisation, et non une
contre-réaction telle que celle dans laquelle vous et moi nous sommes
embarqués (peu importe que la petite taille de notre position).
Les gouvernements et les
marchés finissent toujours par s’emmêler malgré leurs meilleures intentions,
et les balances fluctuent en termes d’intensité et de densité. Le secteur
privé est actuellement déséquilibré en termes de capacité économique. Les
plus grosses entités sont too big
to fail et donc immunisées contre le risque. En
conséquence, elles sont imprudentes et téméraires.
Rendre justice aux
investisseurs sur les métaux précieux signifierait sacrifier le statu quo au
point de le voir échouer. La raison en est en grande partie l’expansion
massive du secteur financier, dont le corporatisme des banques
d’investissements, qui a rendu possible un système sans aucune responsabilité.
L’or et l’argent sont au cœur
de tout cela. Une fois que le dernier vestige de garantie a été retiré aux
devises, ce cancer a pu grandir. Tenter de le soigner aujourd’hui
signifierait risquer de tout détruire, depuis le complexe des produits
dérivés jusqu’au cœur de ce qu’il reste de l’économie. Cette destruction
serait globale, et seule l’Histoire serait capable de juger les efforts
héroïques du mouvement qui y aurait mis fin.
Mais rien n’a fondamentalement
changé, rien n’a été altéré d’un point de vue commercial ou de prix. Les prix
répondent comme ils l’ont toujours fait, sont prévisibles
De plus en plus nombreux sont
ceux à s'en rendre compte chaque jour. Ce fait se reflète dans la demande en
investissement, en pièces et en bijoux.
Continuons pour l’instant de valser
au rythme de la musique et de nous préparer à la tempête du mieux que nous
pouvons.