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Cours Or & Argent en

La traçabilité de l’or n’est pas une solution aux problèmes environnementaux de l’orpaillage

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Publié le 18 avril 2012
678 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 12 votes, 5/5 ) , 9 commentaires
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Le billet précédent a mis en évidence les conséquences environnementales de l’orpaillage, ainsi que les contradictions des politiques menées contre l’orpaillage illégal. Ces dernières oscillent entre le renforcement des contrôles policiers et l’augmentation des frais de fonctionnement de l’industrie aurifère. A ces solutions politiques, mises en place sous la pression de considérations médiatiques et électoralistes, s’ajoutent des propositions plus volontaristes s’attachant à responsabiliser les consommateurs et plus généralement tous les acheteurs d’or, qui sont incités à boycotter la filière illégale.


Depuis plusieurs années, l’orpaillage clandestin en Guyane est devenu l’un des sujets de prédilection du bureau français du World Wide Fund (WWF). Ce dernier a lancé en 2011 une pétition pour dénoncer l’impact environnemental des exploitations aurifères illégales, sous le titre « Non à l’or illégal », qui recueillait déjà 8065 signatures le 29 mars 2012. Sur la base de plusieurs études menés dans la région et en s’appuyant sur un réseau institutionnel important, le WWF invite à mettre en place un observatoire des pratiques aurifères, qui surveillerait la distribution des permis pour les exploitations minières attribués par les gouvernements dans la région des trois Guyanes.


Plus spécifiquement, le WWF considère qu’une solution aux problèmes environnementaux décrits consisterait à établir une traçabilité de l’or légal en incitant les orfèvres et les marchands d’or à exiger une preuve d’extraction légale de l’or, gage de pratiques respectueuses de l’environnement, suivant le raisonnement de l’ONG. Cette campagne souligne qu’il n’est aujourd’hui possible d’identifier l’origine que d’environ 5% de l’or extrait chaque année dans le monde. Le consommateur n’a donc pratiquement aucune information sur la manière dont l’or est extrait et transformé. Selon le WWF, dans beaucoup de pays et notamment en Guyane, l’or illégal est facilement « blanchi » en intégrant la filière légale dès la première transaction.


En bref, le système envisagé par le WWF dans cette campagne s’apparente aux initiatives du type commerce équitable concernant des biens comme le café, le cacao, le coton etc. qui reçoivent différents labels garantissant qu’ils ont été produits en conformité avec un cahier des charges préalablement défini et généralement considéré comme acceptable d’un point de vue social et environnemental.


Sans aller dans les détails de la faisabilité d’un tel cahier des charges, il est important de comprendre la spécificité de l’or par rapport aux produits du commerce équitable afin de mieux saisir les limites de l’initiative du WWF.


Nous pouvons d’ores et déjà observer que l’or est un produit entièrement malléable et homogène : une once d’or d’une même qualité est parfaitement interchangeable avec autre once d’or de la même qualité, indépendamment de son lieu d’extraction. Mais surtout, l’or est facilement et indéfiniment recyclable : n’importe quel produit en or, lorsqu’il est fondu, retrouve la même qualité qu’avant sa transformation et peut reprendre n’importe quelle autre forme. C’est d’ailleurs notamment en raison de ces caractéristiques que l’or a été sélectionné comme moyen d’échange pendant plusieurs siècles et garde encore aujourd’hui la réputation d’une valeur-refuge inégalable.


Ainsi, on comprend mieux pourquoi il est impossible d’exiger un certificat de provenance lorsque l’on achète une quantité d’or. Il serait naïf de croire qu’un morceau d’or donné serait précisément celui qui correspond au certificat qui l’accompagne. En ce qui concerne un produit en or, le seul certificat susceptible de faire sens est celui de sa qualité, qui spécifie la proportion d’or pur du bien en question. La traçabilité des produits est possible dans le commerce équitable, parce que le bien est détruit après avoir été consommé. Mais contrairement au café par exemple, la vie d’une certaine quantité l’or ne s’arrête pas au premier objet qu’elle permet de façonner. Dès lors qu’il est fondu, un poinçon ne vaut plus rien car il peut être mélangé à d’autres alliages en différentes proportions et employé pour produire d’autres objets.


Un suivi tel que celui que recommande le WWF serait donc non seulement inefficace pour distinguer l’or produit légalement de l’or produit illégalement, mais la campagne contre l’or illégal pourrait avoir des effets secondaires importants sur les plans éthique et économique. Ces conséquences seront mises en évidences dans le prochain billet.


 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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En meme temps on s'en fou des problèmes environnementaux de l’orpaillage, déja c'est pas chez nous et en plus on a des problemes plus importants a traiter : l'euro, la loi Rothschild, l'absence de frontières etc ca c'est plus important pour sauver la planète.

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La Guyane n'est pas chez nous ?
Dans les problèmes a traiter, pourquoi faire si large ? Les plus importants sont : mon chômage, ma voiture, ma femme, mon chien, mon chat, mon fils, ma fille, ma télé et sa bière, le foot ... ca c'est plus important pour sauver la planète. :-))
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C'est nul !

La terre n'appartient à personne et elle appartient à tout le monde. Les fleuves pollués par les produits utilisés dans l'orpaillage ne s'arrêtent pas à la frontière. Idem pour les émissions radioactives de Tchernobyl ou de Fukushima.

Enfin, si on se fout des problèmes des uns, il ne faut pas s'étonner qu'il y en ait d'autres qui se foutent des problèmes des autres donc de vos/nos problèmes aussi.

Si on désire vivre dans un monde meilleur, on doit tout prendre en considération, ne pas se foutre de ce qui se passe loin de chez nous, se laisser interpeller - même si on est impuissant - et tenter d'être utile là on on se trouve pour plus d'efficacité.
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Lolo27 et Philvar, trés bien vous vous sentez concerné. Alors ? vous allez faire un don de combien aux associations qui s'occupent de ca ?

Insupportable ces moralisateurs, la hiérarchie des problèmes ca existe.
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Bonne nouvelle, me voilà réconcilée avec Philvar... et mauvaise nouvelle, fâchée avec Maxou.

Maxou, il est inutile de vous fâcher. C'est vrai que les moralisateurs sont "emm...".

En même temps, si l'état économique et politique de notre monde se trouve dans l'état de déliquescence que nous connaissons, c'est bien parce que trop peu de gens ont encore des valeurs morales et se disent un peu trop vite : "si je n'en profite pas, ce sera de toute façon mon voisin qui en profitera, alors je m'en fous des conséquences et j'en profite". C'est LA grande force des lobbys notamment.

On ne peut pas dire qu'on s'en fout parce que tout a des conséquences plus ou moins néfastes et/ou positives. C'est ce qu'on appelle l'effet papillon.

"Selon le WWF, dans beaucoup de pays et notamment en Guyane, l’or illégal est facilement « blanchi » en intégrant la filière légale dès la première transaction"..., conséquence néfaste : tous les citoyens en font les frais et les criminels, qu'ils soient en col blanc ou pas en profitent en s'enrichissant encore un peu plus.

Alors "oui", la hiérarchie des problèmes existe et c'est clair que d'ici, en Europe, on peut difficilement agir en Guyane; de même que lorsqu'on envoie 100 euros pour aider des pauvres victimes d'un tsunami, on a de la chance si 10 euros arrivent à destination (quand ils ne sont pas utilisés pour reconstruire de luxueux hôtels plutôt que d'aider les petits pêcheurs), c'est pourquoi il faut que chacun d'entre nous agisse localement via des aides ponctuelles (aide financière, savoir faire, aide physique, etc.) pour les gens qui en ont besoin et/ou sur le plan environnemental. Et ce principe est vrai dans chaque pays.

Et "oui", il faut être interpellé par ce qu'il se passe ailleurs car d'une part "ça n'arrive pas qu'aux autres" et "on peut aussi en subir les conséquences selon le problème en question"; et d'autre part, une signature ne coûte rien mais peut, peut-être, avoir un impact insoupçonné auprès d'un gouvernement, surtout lorsqu'elles sont nombreuses.

Enfin, si chacun d'entre nous avait un peu plus de morale "intelligente" (je veux dire par là, sans suivre à la lettre et aveuglement ce que dit la loi sans réfléchir à ce qu'elle dit précisément), peut-être que nos Etats arrêteraient de passer leur temps à inventer tous les jours de nouvelles lois mal faites et inutiles (car il y en a de trop) qui ne profitent qu'à ceux qui ont les moyens pour les détourner ou s'engouffrer dans les vides juridiques qu'elles laissent et qui grignotent chaque fois un peu plus de notre liberté individuelle.

;-)

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@ Maxou
Je ne fais jamais de don à aucune association médicale ou caritative ! Elles sont en général composées de quelques escrocs et de nombreux imbéciles.
Quant à la planète, elle se débrouillera bien pour liquider les milliards d'occupants qui l'épuisent, s'ils ne se liquident pas entre eux.
Je n'ai rien contre personne mais refuse la discussion dès lors qu'elle est ou devient stérile.
je suis négociant en métaux précieux.

Effectivement cette idée de suivi peut paraitre bonne sur le papier, mais elle est totalement utopiste.
Même sur le territoire Français il est impossible de tracer l'or correctement à partir du moment ou il est refondu.
Je vous donne un exemple simple:
imaginons un négociant de métaux qui achète 2000 gr de bijoux en or 18k/14/9 aurpès de 200 cients en 3 semaines.
à l'issu de cette période il dépose le tout en fonderie qui va alors transformer l'ensemble en lingots,
ici en l’occurrence il y a moins de 2 kg pur,
l'affineur d'or associe donc cette or à un autre pour obtenir deux lingots d'un kilogramme par exemple.

Un autre point: le négociant à acheté 2000 gr de bijoux de toutes origines. (lieux et conditions d'extractions intraçables. Même déjà pour remonter les fabricants orfèvres...bon courage)

de plus certains fondeur malhonnêtes n'hésite pas refondre de l'or issu du marché noir/recel en l'intégrant à la fonte dans la marge d'erreur.

Vouloir responsabiliser l'acheteur sur l'origine de la matière première qu'il souhaite
acquérir ne tient pas.
chaque produit dit "responsable écologiquement" s'accompagne actuellement d'un prix supérieur aux produits "ordinaires".
qui voudrait acheter son lingot plus cher? c'est aussi valable en bijouterie...

La solution n'est pas là, mais dans la surveillance et la destruction des installations d'orpaillages illégales. Tout comme pour la drogue.


et puis de ,mon point de vue il est un peu tard pour commencer à se poser des questions sur l'origine de l'or.

Pensez-vous que pendant et après la deuxième guerre mondiale les pays qui ont refondu des lingots nazi se sont posé des questions sur l'origine?
Toutes les monnaies qui se négocient actuellement en bourse ont t elles été fabriqués à partir d'or "propre"?

L'argent corrompt les esprits, et le jour ou cela prendra fin n'est pas encore venu.

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Le pays des "veaux", selon de Gaulle, a bien réussi à assurer la traçabilité des steaks. Il n'y a pas de raison qu'on arrive pas à traçer l'or
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:-D on commence a avoir quelques doutes sur les steaks quand même.

un reportage à voir: (usa)
http://www.youtube.com/watch?v=9i-jIu9bu54
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:-D on commence a avoir quelques doutes sur les steaks quand même. un reportage à voir: (usa) http://www.youtube.com/watch?v=9i-jIu9bu54  Lire la suite
misterpince - 17/12/2013 à 14:59 GMT
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