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La vérité sur le plan d'austérité Grec

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Publié le 05 octobre 2011
663 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 14 votes, 3,9/5 ) , 5 commentaires
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

On pouvait penser que la triste crise de la dette publique grecque allait, au moins, accoucher d’une bonne nouvelle : celle de voir les États européens prendre enfin conscience de la situation délétère de leurs finances publiques.

 

La Grèce allait pouvoir devenir un excellent laboratoire en la matière puisque, du fait des « maquillages comptables » de ses gouvernants, ce pays fut particulièrement touché par cette crise. Ainsi, pour bénéficier des généreux prêts de l’UE et du FMI, on a exigé du gouvernement grec qu’il mette en œuvre  des mesures d’austérité, lesquelles suscitèrent un véritable tollé social. Des débats économiques eurent alors lieu pour juger du bien-fondé ou non desdites mesures.

 

Récemment, un rapport annuel de l’ONU sur la situation sociale dans le monde a attiré l’attention parce qu’il critique assez lourdement la politique d’austérité grecque qui, selon l’institution internationale, entraîne de fâcheuses conséquences sur le plan social tout en freinant la reprise économique dans ce pays.

 

Pourtant, lorsqu’on scrute de plus près les réelles mesures d’austérité prises par la Grèce et qu’on trace un parallèle avec le constat dressé par l’ONU, nous ne pouvons être qu’estomaqués par les mensonges et raccourcis auxquels s’adonne l’organisation mondiale : en effet, cette dernière dénonce vigoureusement les pressions auxquelles doivent faire face « certains pays avancés » (la Grèce, pour ne pas la nommer) pour réduire leurs dépenses publiques, adopter des mesures d’austérité, réduire leur champ d’action et libéraliser davantage leur marché du travail.

 

Mais qu’en est-il réellement ? Tout d’abord, le choix des mots dans le rapport ne manque pas de saveur : « libéraliser davantage leur marché du travail » signifierait donc que la Grèce serait déjà très touchée par le « fléau de la libéralisation ». Or, un simple coup d’œil au célèbre et très rigoureux classement – relatif aux libertés économiques – réalisé annuellement par le think tank étatsunien Heritage Foundation montre que tel n’est toujours pas le cas : bien au contraire, la Grèce continue de perdre des places en 2011 et demeure coltinée en queue de peloton des pays de l’Union Européenne, juste devant le …Liban ! La situation, plus spécifique, de son marché du travail, est également inquiétante : l’Heritage Foundation explique que : « Les réglementations du travail sont restrictives et l’économie grecque souffre de l’absence de mobilité du travail. Les coûts d’embauche non-salariaux sont élevés et les réglementations sur les horaires de travail demeurent rigides. ». On est donc loin de la « libéralisation sauvage » regrettée par l’ONU.

 

Outre cette libéralisation du marché du travail grec –plus fantasmée que réelle – l’ONU stigmatise aussi la réduction des dépenses publiques que doit supporter ce pays. Là encore, ces lignes ont suscité chez moi une grande part de suspicion quant à la réalité de cette baisse. Je ne fus nullement surpris en lisant les propos d’un économiste local, Takis Bratsos qui explique qu’« il faut d’abord réduire les dépenses publiques qui, en 2010, ont dépassé de 1,3 milliard d’euros celles prévues initialement dans le plan d’austérité. ».

 

Puis, soucieux de la précision, je découvris, avec stupeur, sur le site même du ministère des Finances grec, qu’entre 2010 et 2011, les dépenses publiques avaient même augmenté, tournant définitivement en ridicule l’essence de la thèse du rapport onusien (v. tableau du lien hypertexte, p. 2). Comme quoi, il ne faut jamais s’arrêter aux simples effets d’annonces des gouvernements, surtout quand il s’agit du gouvernement grec dont l’« honnêteté comptable » a montré ses limites.

 

On peut tout de même s’accorder avec les auteurs du rapport onusien sur au moins un point : le plan d’austérité n’est pas seulement insuffisant pour résorber les effets néfastes de la crise. Il est même nuisible, puisqu’en sus de la hausse des dépenses publiques, la Grèce a fortement augmenté ses niveaux d’imposition. Malheureusement, assez curieusement, l’ONU semble éluder ce fait.

Un plan d’austérité efficace aurait abaissé les taux d’imposition et les dépenses publiques. Hélas, la Grèce a fait le contraire avec la bénédiction du F.M.I.

 

 

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Les Grecs n'ont fait que profiter des largesses que les bureaucrates européens lui ont accordées, dans leur esprit mieux valait créer un empire en achetant les provinces avec du papier monnaie qu'avec une bonne guerre à l'ancienne.

Qu'on les laisse dévaluer en paix et revenir à leurs pratiques ancestrales, et qu'ils gardent les routes, les ponts et les belles voitures que nous leur avons offertes.

A propos, savez vous quels pays ont le plus fait faillite au cours de ces 150 dernières années ?
Bravo. La Grèce et le Portugal
Il y a des sortes de fonctionnaires qui voient les choses dans leurs têtes à partir d'éléments écrits et jamais sur le terrain. Raisonner sur la Grèce à partir de documents fournis par ses dirigeants qui les reçoivent, bien sur, de leurs administrations, tient plus du théâtre antique que de la gestion crédible. En d'autres termes vouloir gérer la Grèce rationnellement comme des pays nordiques n'est même pas imaginable sauf à l'enfermer pendant des lustres dans une dictature excessivement sévère.
Pardonnez-moi mais je peine à comprendre le lien entre votre commentaire (auquel, de toute façon, je n'ai pas compris grand chose) et mon article.

Merci d'être un peu plus explicite.

Ronny
Je me suis situé dans mon commentaire du point de vue d'un européen du nord critique de la bureaucratie qui nous cerne de toutes parts. Les pays du sud vivent surtout d'une économie souterraine qui échappe à tout contrôle administratif ce que nous comprenons mal. L'ONU que compose une grande majorité de pays disons mal gérés à notre aulne, est bien plus proche de comprendre, que nos administrateurs. Par exemple augmenter massivement les impôts sur 10 % du PIB réel n'est bien évidemment pas significatif. Mon expérience d'homme âgé fait que je puis comparer avec l'économie française pendant l'occupation allemande où l'économie réelle (marché noir) était largement supérieure à l'économie officielle. Le rétablissement s'est fait lors de l'échange des billets de 5.000 F et l'arrêt du troc. Un autre exemple qui concerne l'Italie d'y a quelques lustres : Un de mes amis, dentiste, épouse une italienne et s'installe dans une grande ville du nord de l'Italie. En fin d'année il fait une déclaration d'impôt très très faible. Quelque temps après son contrôleur vient le voir et lui rend sa déclaration, lui disant : vous me couvrez de ridicule; votre déclaration est plus élevée que celle du plus célèbre des dentistes de la ville et qui est installé depuis plus de 25 ans. Je vous prie de la revoir !
Cela se résume dans la lutte entre liberté individuelle et mainmise d'un état omnipotent se cachant derrière un libéralisme de façade.
OK, Philvar mais je persiste à ne pas vraiment voir de lien entre mon article et vos commentaires. Désolé mais pas grave!

@Josey Wales: "Qu'on les laisse dévaluer en paix"??? Mais oubliez-vous que la Grèce fait partie de la zone euro et qu'elle ne peut pas manipuler la monnaie comme elle l'entend?
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OK, Philvar mais je persiste à ne pas vraiment voir de lien entre mon article et vos commentaires. Désolé mais pas grave! @Josey Wales: "Qu'on les laisse dévaluer en paix"??? Mais oubliez-vous que la Grèce fait partie de la zone euro et qu'elle ne peut  Lire la suite
Ronny - 11/10/2011 à 11:13 GMT
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