Pour la plupart des Américains, les
armes ne représentent pas un problème politique. Les gens
achètent et possèdent des armes afin de protéger leur famille,
pas pour commettre des crimes. La vérité est que des millions
d'Américains qui soutiennent et votent pour le contrôle des
armes à feu en possèdent eux-mêmes, car au plus profond
d’eux-mêmes ils partagent le même besoin humain et basique
de se sentir en sécurité chez eux.
Le mouvement pour le contrôle des
armes à feu a perdu de la vitesse au cours des dernières
années. Le parti démocratique a brillé par son silence
sur le problème au cours des élections récentes, le
sujet n’étant pas porteur politiquement. Pendant que le soutien
public en faveur de nouvelles lois sur les armes à feu décline,
de plus en plus d'Etats ont adopté des programmes qui permettent aux
possesseurs d'armes à feu de les porter avec eux tant qu'elles ne sont
pas visibles. Les attaques terroristes du 11 septembre ainsi que les ouragans
de l'année passée n'ont fait qu'empirer les choses pour les
partisans du contrôle des armes à feu, car il a
été crûment rappelé aux Américains qu'ils
ne pouvaient pas compter sur le gouvernement pour les protéger des
criminels. A partir de ce
moment-là, les ventes d'armes à feu ont augmenté.
La plupart des partisans du droit au port
d’armes ne se réjouissent pas de cette situation, pas plus
qu’ils ne crient à la victoire politique contre les partisans du
contrôle des armes à feu. Il est aujourd'hui temps
d'arrêter de politiser la possession d'armes à feu, et de
commencer à promouvoir une utilisation responsable de celles-ci afin
de faire de l'Amérique un endroit plus sûr. Les armes à
feu resteront, la question est de savoir si seuls les criminels en auront.
Les médias n'ont pas
été honnêtes dans leur manière de traiter ce
sujet, particulièrement
quant aux statistiques se rapportant aux gens respectueux des lois qui
utilisent les armes pour empêcher ou dissuader les crimes. Beaucoup des
« fusils d'assaut » stigmatisés par la presse sont en
réalité des fusils de loisir, alors que, bien sûr, les
vrais fusils automatiques de type militaire restent parfaitement disponibles
pour les criminels sur le marché noir.
Le débat sur le contrôle des
armes à feu ignore généralement les bases historiques et
philosophiques du Second Amendement. Celui-ci ne parle pas de chasser la
biche ou d'avoir un pistolet dans la table de nuit. Il ne parle pas de se
protéger contre les criminels. Il parle d'empêcher la tyrannie.
Les pères fondateurs des Etats-Unis
savaient que les citoyens sans armes ne pourraient pas renverser un
gouvernement tyrannique comme ils l'ont fait. Ils imaginaient le gouvernement
comme un serviteur du peuple américain, et non comme un maître.
Les mousquets qu'ils avaient utilisés contre l'armée
britannique étaient les fusils d'assaut de l'époque. Il est
réaliste, plus qu’alarmiste, d’affirmer que les citoyens
sans armes n’ont aucun moyen de protéger leurs libertés.
Il est facile pour ceux qui veulent
interdire les armes à feu de réfuter cet argument en disant que
« cela ne peut pas arriver ici, nous sommes en Amérique ».
Mais l'histoire montre que seuls les gens vigilants peuvent garder le gouvernement
sous contrôle. En interdisant certaines armes aujourd'hui, nous
planterions peut-être les graines d’une tyrannie qui pourrait
voir le jour dans quelques dizaines d'années.
Des interprétations
dénaturées du Second Amendement ne peuvent rien changer au fait
que la lettre de l'amendement elle-même et que l'histoire
législative montrent, en guise de conclusion, que l'intention des
fondateurs était que les citoyens ordinaires fussent armés. La
notion que le Second Amendement confère des droits uniquement aux
polices d'État organisées est grotesque. Le second amendement
n’a aucun sens si il ne protége les
droits des citoyens de posséder des armes à feu.
Le contrôle des armes à feu
n’est peut-être plus le problème politique qu'il a
été, mais la mentalité selon laquelle Washington est la
mieux placée pour juger, et selon laquelle certains droits
constitutionnels sont des anachronismes, est vivante et se porte bien.
Laissez du temps aux partisans du contrôle des armes, et attendez vous à ce qu’ils trouvent de
nouvelles manières de faire ressurgir le débat en 2008 et
au-delà.
Par : Ron Paul
Membre du Congrès Américain
www.house.gov/paul
Ron Paul est
membre du Congrès Américain, où il représente le
14° District du Texas, et a
la réputation d’être un des principaux défenseur
des libertés. Il est
l’avocat à Washington d’un gouvernent limité,
d’une fiscalité très faible, de marchés libres, et
d’un retour à des pratiques monétaires saines
fondées sur une monnaie gagée sur un actif réel. Il est candidat à
l’élection présidentielle américaine de 2008 (http://www.ronpaul.org/)
Traduit et
publié avec l’autorisation de Ron Paul. Tous droits
réservés.
|