L'Égypte a toujours été l'une des régions les plus fertiles de l'antiquité. Cette particularité a fortement influencé son système monétaire. A l'heure où la vie de tous les égyptiens était rythmée par les crues et les décrues du Nil et que le fleuve nourricier permettaient d'abondantes cultures, les céréales trouvèrent un rôle crucial dans les échanges.
A cette époque, toute forme de stockage de céréales donnait accès à des jetons qui servaient de devise. La valeur de ces jetons s'amenuisait au fur et à mesure que le stock de céréales se perdait (l'usure des grains et les rats étaient les principaux facteurs de dégradation des récoltes).
Ces jetons avaient donc une valeur limitée en quantité et en temps. Cela correspondait à une forme de dévaluation progressive de la valeur d'échange.
Il était aussi possible de convertir cette monnaie en dépôt de garantie sur les récoltes futures. Bien entendu, les récoltes futures étaient les plus appréciées et valaient donc plus chères que les grains entreposés des années précédentes.
Dans la pratique, ce système très souple permettait l'utilisation de n'importe quel support comme monnaie. Le blé était tout particulièrement usité de par son abondance. Néanmoins, une équivalence en sel, en bijoux ou en or était toujours possible.
L'invasion romaine viendra imposer les métaux comme monnaie en Égypte et reléguer les céréales au rôle qu'elles jouent le mieux, nourrir.
La désastreuse histoire de la monnaie