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Les grandes banques encore plus protégées, aux dépens de leurs clients

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Publié le 12 mai 2016
528 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Article du Jour

Nous avons expliqué comment la prochaine crise financière mondiale se réglera par la ponction des comptes bancaires des épargnants, de façon à sauver les grandes banques. La directive européenne BRRD (Bank Recovery and Resolution Directive) organise cela, et l’idée fait son chemin dans d’autres pays.

La volonté de protéger les grandes banques quoi qu’il arrive, même si cela se traduit par la ruine de leurs clients, franchit une nouvelle étape. Aux Etats-Unis, la Fed vient de prendre une mesure  permettant à une banque en situation de faillite de garder le collatéral de ses clients. Explication : lorsqu’un fonds, un hedge fund, effectue une transaction avec une banque portant sur des produits dérivés, il doit déposer chez cette banque une garantie, du "collatéral", en général des bons du Trésor, un actif liquide et reconnu. Rien de plus normal, les produits dérivés peuvent générer des pertes, la banque veut se protéger. Mais si la banque se trouve sur le point d’imploser, elle pourra garder ce collatéral, même si la transaction proprement dite ne génère pas de pertes ! Voici ce que vient de décider la Fed.

Il s’agit ainsi de protéger les banques "Too Big To Fail" par tous les moyens. Certaines grandes banques américaines comme Goldman Sachs, JP Morgan ou Morgan Stanley ne disposent pas de banque de détail avec leurs millions de comptes, et la masse d’argent qui va avec. Le collatéral déposé chez elles, très élevé pour ces banques d’affaires, servira alors d’amortisseur en cas de crise. Pour les banques universelles comme Citigroup ou Bank of America, cela constituera une ressource supplémentaire. Etant donné la taille de l’industrie des hedge funds aux Etats-Unis, les montants en jeu sont énormes.

On perçoit ainsi clairement l’objectif des grandes banques commerciales et des banques centrales : plutôt ruiner les épargnants et les investisseurs que de faire tomber une institution "Too Big To Fail" et de revivre le cauchemar de la faillite de Lehman Brothers en 2008. Au lieu de traiter le problème à la racine, c’est-à-dire éviter la constitution de banques "trop grosses pour faire faillite", le pouvoir politique et les régulateurs préfèrent surprotéger ces mastodontes. On nage ici en plein capitalisme de connivence.

Certains pourraient dire "après tout, si l’éventualité d’une crise majeure s’évanouit, pourquoi pas". Ce serait pourtant une erreur, car le risque ne disparaît pas, il est simplement masqué et disséminé. Les politiques des taux zéro ont fait perdre au taux d’intérêt sa capacité à évaluer le risque, mais celui-ci n’a pas pour autant disparu, il a changé de nature (risque de liquidité) ou s’est déplacé sur d’autres marchés (matières premières, changes). De la même façon, la surprotection dont bénéficient les grandes banques les incite à prendre encore plus de risques sur d’autres marchés, notamment les produits dérivés, dont elles sont très friandes. D’un montant total de 493.000 milliards de dollars au niveau mondial fin 2015 selon la Banque des Règlements Internationaux, ceux-ci excèdent les capacités d’intervention des banques centrales… D’une façon générale, la négation des risques conduit toujours à des bulles qui finissent un jour ou l’autre par éclater. Et au nombre de ces bulles, il faut compter les grandes banques internationales.

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Philippe Herlin est chercheur en finance et chargé de cours au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris. Il est également contributeur sur le site Goldbroker.com
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