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Cours Or & Argent en

Les questions de mon petit-fils quant à l’or et au système bancaire

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Extrait des Archives : publié le 18 janvier 2017
2302 mots - Temps de lecture : 5 - 9 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

Mon petit-fils a eu une journée très éprouvante à l’école. Il a appris que l’économie a souffert d’évènements appelés Paniques, avec un P majuscule, tout au long du XIXe siècle, ainsi que d’une autre, particulièrement violente, au début du XXe. Il a appris que des hommes responsables, à la conscience civique, tels que JP Morgan, ont organisé une banque centrale pour mettre fin à ces épisodes de Panique. Lui et d’autres banquiers ont convaincu le gouvernement d’adopter leur idée et de lui donner force de loi à la fin de l’année 1913. Et, devinez quoi ? Depuis lors, plus aucune Panique n’est survenue.

 

Mon petit-fils, en revanche, a eu des doutes. Il ne comprenait pas ce que sont vraiment chargées de faire les banques centrales. De plus, les récentes Dépression et Crise financière ne sont-elles pas un exemple parfait de Panique, mais sous un nom différent ? Et si ces calamités étaient en fait des Paniques, pourquoi la Réserve fédérale ne les a-t-elle pas empêchées ?

 

Son professeur lui a répondu que les Etats-Unis, et bien d’autres pays du monde occidental, opéraient sous un système d’étalon or à l’époque où sont survenues ces paniques. Les économistes et autres experts du monde ont déterminé que le véritable coupable de ces épisodes de tourmente était l’or, qui était alors utilisé comme monnaie. Nous nous sommes donc débarrassés de l’or, pour le remplacer par la monnaie que nous utilisons aujourd’hui… qui ne provient pas du sol… mais du gouvernement, et est règlementée par ceux qui sont en charge de la Réserve fédérale, qui ne fait pas exactement partie du gouvernement, bien que les deux aient des liens très étroits.

 

« Ok, a répondu mon petit-fils. Alors nous avions l’or, dont nous nous sommes débarrassés en tant que responsable de toutes ces Paniques. Mais la vérité, c’est que nous ne nous en sommes pas vraiment débarrassés. » Il a ajouté que son professeur avait expliqué à sa classe que de l’or était conservé dans le coffre de la Banque de réserve fédérale de New York, qui contient également l’or d’autres pays. Ce coffre se situe 25 mètres sous terre, et 15 mètres sous le niveau de la mer, chose qu’il a trouvée très étonnante. Le coffre est protégé par des gardes armés, des systèmes de vidéosurveillance et des systèmes de protection électroniques. Et les hommes qui le gardent sont des tireurs entraînés.

 

Son professeur a ensuite sorti sa tablette, et lu ceci à la classe (mon petit-fils m’a montré le texte sur l’écran de son téléphone) :

Aucune porte ne donne sur la salle des coffres. L’entrée se fait par un étroit couloir de 3 mètres de long, découpé dans un cylindre d’acier délicatement équilibré de 2,5 mètres de haut et d’un poids de 90 tonnes, qui pivote verticalement dans une structure d’acier et de béton de 140 tonnes. La rotation du cylindre permet d’ouvrir et de fermer le coffre. Il est fermé hermétiquement et protégé des inondations par le rabais du cylindre, légèrement effilé, de 2 cm dans son socle, à la manière d’un bouchon dans une bouteille. Le cylindre est maintenu en place par deux leviers, qui servent à insérer de gros verrous, quatre de chaque côté du socle, dans le cylindre. En ouvrant une série de serrures à combinaison, le personnel de la banque peut accéder au coffre le prochain jour ouvrable. Les coffres d’or sont placés sous « surveillance multiple », ce qui signifie que personne ne connaît toutes les combinaisons nécessaires à leur ouverture.

Il a trouvé ça d’autant plus étonnant. « Pourquoi ? Pourquoi un tel niveau de protection pour quelque chose qui ne vaut rien ? Pourquoi même en conserver, si ce n’est pour faire des bagues et des bijoux ? »

 

Quand j’ai commencé à lui réponde, il m’a interrompu.

 

« Cette banque conserve l’or des autres pays. Fort Knox contient l’or que possédaient autrefois les Américains. Et ce coffre est lui-aussi très protégé. »

 

Il m’a dit que ces réserves se trouvent sur une base militaire, et que le bâtiment dans lesquelles elles se trouvent est composé de granite de Caroline du Nord. Quand le gouvernement a demandé aux Américains de lui donner leur pièces d’or, il les a fondues pour en faire des barres et les a transportées dans des trains jusqu’à l’infrastructure de stockage, sous la surveillance de gardes lourdement armés.

 

« Et il n’y a pas que l’or des Américain qui se trouve là-bas. L’endroit est si sécurisé qu’y ont également été déposés, pendant la seconde guerre mondiale, les documents originaux de la Déclaration d’indépendance et la Constitution. Y sont également mis sous clés des copies exemplifiées de la Magna Carta, qui ont été exposées pendant l’Exposition mondiale de 1939 à New York.

 

Et ce n’est pas tout, » a-t-il ajouté, avant de me lire ceci :

Pendant la seconde guerre mondiale et la guerre froide, jusqu’à l’invention de différents types de médicaments antidouleurs synthétiques, des réserves de morphine et d’opium étaient conservées à Fort Knox au  cas où les Etats-Unis se trouveraient isolés des sources d’opium brut.

« Que se passe-t-il ? m’a-t-il demandé. Les drogues nous sont néfastes, et l’or aussi. Ils sont illégaux. Alors pourquoi les protégeons-nous comme si nos vies en dépendaient ?

 

- Tu veux une réponse ?

 

- Oui. Pourquoi le gouvernement ne s’est-il pas contenté de jeter l’or dans l’océan, ou dans le cratère d’un volcan ? Et pourquoi le gouvernement a-t-il demandé à son peuple de lui donner son or ? S’il ne voulait pas que le peuple l’utilise comme monnaie, pourquoi ne l’a-t-il pas simplement déclaré illégal ? J’ai vérifié la Constitution en salle d’études. Il y est dit que personne n’a le droit de battre monnaie. Elle stipule également que seuls l’or et l’argent peuvent être utilisés pour le remboursement de dettes. Parce que le gouvernement fédéral n’a pas le droit de faire quoi que ce soit qui n’est pas explicitement autorisé par la Constitution, cela veut dire que des ateliers monétaires devraient frapper monnaie, non ? »

 

Je lui ai répondu que je ne pouvais pas répondre à ses questions quant à la Constitution, si ce n’est qu’elle n’est plus aujourd’hui qu’une lettre morte, et que les hommes au pouvoir ont utilisé des arguments torturés pour l’interpréter à leurs fins, et l’ont parfois tout bonnement ignorée en le nom de la « sécurité nationale ».

 

Je lui ai expliqué qu’à chaque fois que la « sécurité nationale » est utilisée pour justifier une action gouvernementale, nous sommes dans, ou avançons vers, une dictature. J’ai ensuite tenté de remplir les espaces vides qu’il avait laissés.

 

Expliquer pourquoi nous sommes passés de l’or à la monnaie fiduciaire

 

Une banque centrale, lui ai-je expliqué, n’est une banque que pour ses banques membres, et non pour les gens comme vous et moi. Elle conserve les dépôts de ses membres sous forme de réserves, grâce auxquelles les banques commerciales peuvent émettre des prêts.

 

A l’époque de la création de la Fed en 1913, l’or, et dans une certaine mesure l’argent, avaient encore cours légal aux Etats-Unis. Les propriétaires de pièces d’or et d’argent pouvaient aller au magasin et les utiliser pour s’acheter ce dont ils avaient besoin, ou encore les déposer en banque. Dans certains cas, ils pouvaient demander à leur banque d’échanger des billets contre des pièces, bien que la pratique soit devenue peu commune après 1917, quand les banques commerciales ont commencé à transférer leur or vers les banques de réserve fédérale régionales, où il a été ajouté aux réserves de chaque banque.

 

Les gens ont ainsi perdu l’usage de leurs pièces d’or, et se sont acclimatés au papier. Ils savaient, en revanche, que s’ils voulaient réellement l’or représenté par leur monnaie papier, ils pouvaient demander à l’obtenir.

 

Cette confiance s’est effondrée en 1933, quand FDR a demandé aux Américains de rendre leurs pièces d’or au gouvernement – sinon… On leur a évidemment expliqué la nécessité de cette demande – qui avait été qualifiée de « rappel d’or », comme si l’or lui-même était défectueux. C’était une urgence nationale, et les Américains savaient qu’en situation d’urgence, le gouvernement pouvait leur retirer leurs droits.

 

Beaucoup d’entre eux se sont remémoré l’environnement social de la première guerre mondial, qui a vu beaucoup d’individus arrêtés pour avoir lu publiquement la déclaration des droits. Pendant la Guerre civile, Lincoln a suspendu l’habeas corpus et ordonné l’arrestation et l’emprisonnement de quiconque daignait remettre en question ses politiques. Même la Convention constitutionnelle constituait une violation des droits, dans le sens où ses délégués ont créé un nouveau gouvernement plutôt que de réviser la charte du gouvernement existant, comme ils étaient supposés le faire. Je suppose qu’ils auraient pu dire que la « sécurité nationale » nécessitait l’abandon de l’ancien gouvernement.

 

Lors de son discours d’investiture, Roosevelt a fait référence à la dépression comme à une urgence comparable à la guerre, et a préparé ceux qui lui ont prêté oreille à des mesures drastiques. Plus tard, lorsqu’il a demandé au peuple de rendre son or, il lui a dit de ne pas s’inquiéter. Le papier qu’on lui distribuerait en vaudrait la chandelle, il le lui garantissait. L’or empêchait la reprise, et ce même si l’étalon or classique avait été abandonné il y a déjà presque deux décennies. Si cela ne vous semble avoir aucun sens, sachez que les questions monétaires sont chose complexe, que seuls les esprits les plus vifs peuvent détordre. Et Roosevelt était entouré de tels esprits. Dont l’un des plus grands a un jour qualifié l’or de relique barbare, et les prix de bien évidemment trop bas. Pour lui, le seul moyen de résoudre le problème était d’imprimer plus de monnaie. Mais comment procéder avec une marchandise rare telle que l’or ?

 

« Dans un sens, mais pas le bon, l’or a causé les Paniques que tu as mentionnées. » J’ai expliqué à mon petit-fils que les banques s’étaient engagées dans des prêts de réserve fractionnaire, dans le cadre desquels elles s’engageaient à échanger contre des pièces d’or tous les billets et dépôts pour lesquels elles étaient redevables. Mais elles ont élargi les quantités de billets et les dépôts au-delà des quantités d’or qu’elles possédaient, ce qui constitue une forme de détournement, bien que les banquiers et leurs amis ne voient pas les choses du même œil. Les banques ont créé de multiples reçus pour la même quantité d’or, et ces reçus ont circulé en tant que monnaie. Ainsi, elles ont fait gonfler la masse monétaire. Et elles ont pu continuer de le faire jusqu’à ce que les déposants s’inquiètent de la capacité de leur banque à leur verser de l’or, ou qu’une banque tente de compenser des paiements et découvre que son homologue sur-gonflée était incapable de satisfaire sa demande.

 

La prise de conscience par le public de l’existence d’une banque sur-gonflée le pousse à ne plus faire confiance à aucune banque, ce qui laisse vite place à une situation de chaos aussi appelée Panique. Les banquiers et une majorité des économistes ne voient rien de mal à élargir le crédit au-delà de la monnaie disponible dans les coffres. Ils considèrent cette pratique valide, et ne la pensent devenir déstabilisante que lorsque l’expansion prend des proportions trop importantes.

 

Plutôt que de mettre fin au système de prêts de réserve fractionnaire, ils ont orienté leur colère vers l’or. S’ils n’avaient pas à échanger leurs billets contre de l’or, ils pourraient générer une bien plus forte inflation. S’ils se débarrassaient de l’or, établissaient une institution capable de fournir des fonds en situation d’urgence – en d’autres termes, une banque centrale – le chaos prendrait fin.

 

Mais il ne l’a pas fait. L’or joue le rôle de frein contre l’inflation, et sans lui, l’unité monétaire que nous appelons dollar prolifère et perd de sa valeur. Parce que les économistes se sont concentrés sur les prix plutôt que sur la masse monétaire, ils n’ont pas vu venir l’inflation des années 1920. Pour eux, l’inflation était une hausse des prix, et la hausse des prix n’était que très limitée dans les années 1920, si ce n’est sur le marché boursier. Quand l’effondrement est survenu, beaucoup ont été pris de court – mais pas Ludwig von Mises, un économiste autrichien.

 

Ont-ils pris conscience de leur erreur et révisé leurs théories ? Non. Une fois de plus, ils ont critiqué le rôle de l’or comme monnaie. Le président Roosevelt a pris son or au public, mais la dépression n’a pas pris fin pour autant.  

 

Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement protège son or à ce point. L’or a toujours été une marchandise de valeur, même à une heure où il n’est plus utilisé comme moyen d’échange. Il est donc certain qu’il soit préférable pour le gouvernement de le protéger. Mais la vraie question, c’est de savoir pourquoi l’or a encore une si grande valeur aujourd’hui.

 

Tous les gouvernements n’ont pas conservé leurs réserves. Gordon Brown, le Chancelier britannique de l’Echiquier, a vendu la moitié de l’or du Royaume-Uni entre 1999 et 2002.

 

« Nous devrions être libres de décider ce que nous utilisons comme monnaie, lui ai-je dit. Je préférerais quelque chose dont la quantité ne peut pas facilement être accrue, comme l’or. Le système bancaire devrait être régi par les lois du marché, et non bénéficier de privilèges qui l’en protègent. »

 

Il m’a dit de lui répéter le nom de l’économiste qui avait prédit l’effondrement. J’ai été très heureux de le lui redire.

 

Références

 

The New York Federal Reserve Vault: Guardian of the Gold, http://moneysafebox.com/ny-federal-reserve-vault.html

 

Centre de dépôt d’or des Etats-Unis, Wikipédia

 

« Only Thing We Have to Fear Is Fear Itself » : discours d’investiture de FDR, http://historymatters.gmu.edu/d/5057/

 

Mises: The Man Who Predicted the Depression, par Mark Spitznagel, http://www.wsj.com/articles/SB100014240527487...443600711779692, publié par Jeff Harding, target="_blank" http://www.zerohedge.com/article/mises-man...cted-depression

 

Vente des réserves d’or britanniques, 1999–2002, Wikipédia

 

 

 

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