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Mandrin : brigand ou héros ?

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Publié le 08 mars 2012
486 mots - Temps de lecture : 1 - 1 minutes
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SUIVRE : Louis
Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

Dans le billet précédent, inspiré du dernier film de Rabah Ameur-Zaïmeche (Les Chants de Mandrin), nous avons retracé les contours historiques des campagnes de contrebande entreprises par Louis Mandrin et sa bande. Dans ce deuxième billet, nous discuterons davantage des implications éthiques de la contrebande. Mandrin doit-il être considéré comme un  bandit ou est-il envisageable de penser qu’il puisse au contraire être un héros ?


Pour commencer, rappelons simplement la chose suivante : être dans l’illégalité ne signifie pas nécessairement agir de manière immorale. Pour évaluer la moralité d’une action, on cherche habituellement à comprendre si elle est nuisible. Ainsi, lorsqu’on cherche à savoir si la contrebande est une action moralement acceptable, il faut d’abord chercher à comprendre à qui elle pourrait nuire.


De toute évidence, les contrebandiers ne nuisent ni aux fournisseurs, ni aux clients. L’appui logistique dont les Mandrins bénéficiaient des deux côtés de la frontière franco-savoyarde traduit clairement un large assentiment de l’ensemble de la population. Les différents témoignages historiques dont nous disposons corroborent en effet du soutien des fournisseurs et des bénéficiaires.  Les producteurs et les commerçants savoyards pouvaient ainsi écouler des produits qu’ils n’auraient pas pu vendre autrement et les clients français accédaient à des marchandises de meilleure qualité et à un meilleur prix que celui habituellement offert par les Fermiers généraux.


Les seules personnes négativement affectées par les campagnes de contrebande des Mandrins étaient justement ces Fermiers généraux, qui constataient une baisse de leurs profits dans la région. Cette situation n’était que le résultat d’une intensification de la concurrence là où les Mandrins agissaient. Cela était-il immoral ?


Si la concurrence était confondue avec la nuisance, alors toute nouvelle entreprise qui entre sur le marché serait par définition considérée comme immorale, car nuisible. Or, d’évidence, cela semble légitime à tous que des individus se lancent dans de nouvelles entreprises, quitte à ce que cela remette en question des positions bien établies. Cette nuance est fondamentale. Les Mandrins n’étaient d’ailleurs pas des marchands ordinaires, car ils prenaient des risques considérables - qui leur furent in fine fatals. Le succès de leur commerce dépendait, en effet, largement de leur capacité à assurer la protection physique de leurs clients pendant les marchés.


Ainsi, même si les Mandrins agissaient dans l’illégalité, on ne saurait pas pour autant les considérer comme des bandits (dans la mesure où ils ne contraignaient personne à vendre ou à acheter) mais comme des héros car, en plus d’être marchands ordinaires, ils luttaient contre les marchés entravés en prenant des risques pour fournir des produits qui n’auraient pas pu être disponibles autrement.


Pour conclure,  retenons la réplique clé du film : « Oyez, oyez : après avoir affronté les dangers de l’Orient et les gapians du roi, les Mandrins sont de retour pour un nouveau marché libre. Juste au-dessus de votre cité près du vieux moulin, nous vous attendons sous la protection de nos armes pour découvrir nos trésors ».


 

 

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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ça me fait penser au Chouant qui trafiquait du Sel, notamment en Mayenne. Les Mayennais profitaient du trafic (la gabelle leur était insurmontable) à tel point que l'autorité leur a imposé d'acheter du sel (hors de prix) ce qui les a encore plus écrasé... Et ça s'est mal finit aussi
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