Ce à quoi les Allemands sont sans doute le plus
attachés, c’est à l’or qu’ils ont su
accumuler d’année en année grâce à leur dur
labeur et à leur épargne. Bien que quelques particuliers
isolés en soient les propriétaires d’une petite partie,
la plupart est conservée par le gouvernement dans les coffres de la
Bundesbank en tant que réserve de secours, dans le cas où les
tumultes économiques nécessiteraient son utilisation en vue de
la mise en place d’une devise stable.
Une confiance aveugle a été
placée en la Bundesbank quant à la protection de cet or, et
savoir ce dernier en sécurité a apporté à tous
une certaine tranquillité d’esprit. Mais peut-on être
sûrs que cet or se trouve toujours à cette date dans les coffres
de la Bundesbank ? Quelle quantité en reste-t-il
aujourd’hui ? Malheureusement, il est impossible d’apporter
quelque réponse à ces questions.
Le rapport le plus récent qui ait
été publié par la Bundesbank fait état de
ceci : ‘Au 31 décembre 2009, les réserves d’or
détenues par la Bundesbank s’élevaient à 3.406.789
kilos, soit 110 millions d’onces. A la fin de l’année, au
prix du marché, l’or était évalué à
24.638,63 euros par kilo’. La valeur totale ainsi rapportée par
les bilans de la Bundesbank est de 83,939 milliards. Des plaintes ont
cependant été déposées, suggérant que les
coffres de la Bundesbank sont en réalité vides de toute quantité
d’or. Le rapport annuel publié par la Bundesbank ne cherche en
rien à démentir ces propos.
En effet, le rapport annuel fait état de
83,939 milliards d’euros d’or physique et créances en or.
Il est étonnant qu’aucune distinction ne soit faite entre ces
deux biens fondamentalement différents.
Il est clair que l’or placé dans les
coffres de la Bundesbank se trouve à risque si il se trouve avoir
été prêté. L’or physique est un bien
tangible, et n’a donc aucun risque de contrepartie. Alors qu’un
prêt – indépendamment du fait qu’il soit
opéré en euros, dollars ou or – est uniquement aussi
sûr que la capacité à rembourser de l’emprunteur.
Cette leçon avait été apprise de façon pour le
moins brutale par la banque centrale du Portugal après que cette
dernière ait prêté de l’or à Drexel Burnham Lambert. Il y a de cela vingt ans, alors
que la banque centrale du Portugal s’effondrait, cet or était
toujours manquant.
En ne faisant aucune distinction entre
‘l’or physique présent dans les coffres’ et les
‘créances en or’, la Bundesbank insinue en effet que
métal physique et créances sont une seule et même chose.
Ils ne le sont bien sûr pas, et la différence fondamentale qui
réside entre ces deux choses est clairement définie par les
Principes de Comptes Généralement Acceptés, mettant en
avant les rapports annuels de la Bundesbank.
La section 26(2) de l’Acte de la Bundesbank
stipule que ‘Le système de compte de la Bundesbank doit
s’adapter aux principes de compte généralement
acceptés’. En reportant ‘l’or physique présent
dans les coffres’ et ‘l’or prêté’ sous
une seule et même catégorie, la Bundesbank ne respecte pas cette
règle.
Plusieurs rapports ont été
publiés, déclarant de la Bundesbank que sa manière de
faire ses comptes est conforme aux règles du Fond Monétaire.
Selon la Bundesbank, ces règles outrepassent la section 26(2) de
l’Acte de la Bundesbank. Mais si ceci était réellement le
cas, l’on pourrait légitimement se demander quel organisme
contrôle la Bundesbank : Sont-ce les Allemands ou le Fond
Monétaire ? Jusqu’à ce qu’une réponse
soit apportée à ces questions, le public ne sera pas en mesure
de connaitre l’exacte quantité d’or toujours
présente dans les coffres de la banque centrale à Frankfurt, et
quelle proportion de cet or a été prêtée. Sans
transparence, la rumeur déclarant les coffres de la Bundesbank comme
étant vides ne fera que se perpétrer.
Etant donné le tumulte monétaire
actuel et les inquiétudes grandissantes quant à l’impact
de l’inflation sur l’augmentation du prix des matières
premières, ces réserves d’or pourraient bientôt
être nécessitées. Quand la Bundesbank se
décidera-t-elle à fournir un bilan détaillé de
ses réserves d’or ?
James
Turk
All data and quotes sourced from Reuters. Originally Published by Goldmoney. All rights reserved.
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