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Principes d’économie de la santé

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Chroniques en liberté
Publié le 02 février 2017
771 mots - Temps de lecture : 1 - 3 minutes
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Les constructeurs automobiles ou informatiques se féliciteraient probablement de l’envolée des dépenses des ménages dans l’automobile ou dans les ordinateurs. Pourtant, cette inflation structurelle des dépenses de santé (médicaments, hospitalisation) devient un problème dans le domaine de la santé. D’où vient que la progression des achats dans un secteur est source de croissance alors même qu’elle est problématique dans un autre secteur ? C’est que, dans le secteur purement marchand, la dépense est privée alors que dans le secteur de la santé, elle est collectivisée. Ainsi quand la dépense est financée par celui qui consomme, les ménages n’achètent que s’ils ont les moyens d’acheter, respectant cette maudite contrainte budgétaire abondamment étudiée dans les cours de microéconomie sur les bancs des facultés de sciences économiques. Autrement dit, le ménage est rationnel, qu’il le veuille ou non. Mais quand il peut faire financer sa dépense par les autres, alors cette contrainte disparait au niveau individuel et la dépense explose, dépassant toujours les moyens disponibles. Le ménage est encore rationnel puisqu’il cherche à profiter d’un système qui incite à adopter de tels comportements qu’il est bien difficile de réprimer par la suite. Certes, la prise en charge collective des dépenses de santé part du principe que la « santé n’est pas une marchandise comme les autres ». Dans cette optique, tout le monde devrait donc pouvoir avoir accès aux services de soins sans exclusive. Il est vrai que l’existence de prix implique des mécanismes d’exclusion dans le sens où le pouvoir d’achat découle d’abord d’un pouvoir de production qui implique de mettre un prix aux biens et services en rémunérant les facteurs de production à leur productivité. Pour la plupart des économistes, ces mécanismes de marché sont d’ailleurs de puissants régulateurs de sorte que s’y soustraire conduit souvent à des situations de déséquilibres structurels difficilement rattrapables (comme les excédents agricoles liés à la politique agricole commune qui garantit des prix planchers). En effet, avant de pouvoir consommer une richesse (ce qui alimente la demande), il faut la produire en quantités suffisantes (ce qui alimente l’offre). De ce point de vue, les prix constituent de puissants stimulants de l’offre incitant les producteurs à mettre en place des capacités de production. Neutraliser ces mécanismes régulateurs implique de pouvoir en substituer de plus efficients. C’est tout l’enjeu des systèmes de santé en France, et plus largement en Europe. Pour la plupart des spécialistes, la dérive des dépenses de santé justifie la régulation tarifaire des médicaments et l’encadrement des professions de santé. C’est d’ailleurs la position dominante en France où l’on peine à admettre que le régulateur puisse être à l’origine des dysfonctionnements, au nom d’une vision angélique de l’Etat-Providence qui a pourtant montré ses limites dans la plupart des pays en croissance. Car ne peut-on pas constater justement que c’est justement dans le pays où les régulations administratives sont les plus contraignantes que les dérapages financiers sont les plus importants et les capacités innovatrices du secteur les plus amoindries ? Il est vrai que, dans certains champs de la théorie économique parmi les plus aboutis sur le plan de la technique mathématique, les auteurs tendent à mettre en scène un planificateur bienveillant qui disposerait du modèle économique du monde ainsi que de toutes les informations qui échappent aux acteurs purement privés. Postuler qu’un tel régulateur existe dans le modèle ne permet pas de conclure, en s’appuyant sur la démonstration et les résultats issus de tels modèles, que le régulateur institutionnel tel qu’il est pensé en France joue un tel rôle. Il y a même de fortes chances qu’un tel agent n’existe nullement dans la réalité. Et c’est probablement parce qu’il est impossible de rassembler de telles informations dans les mains d’un seul agent que les marchés existent. Or non seulement, les marchés permettent de générer l’information qu’aucun planificateur n’est en mesure de centraliser, mais ils constituent de surcroit les principaux stimulants de l’innovation. Or c’est probablement l’encadrement administratif du secteur de la santé (mais on pourrait développer une analyse similaire dans le secteur du logement où les mêmes causes produisent les mêmes effets) en France qui est sur le point de détruire toute entreprise innovatrice en ce domaine. L’histoire édifiante de Philippe MOURET, un chirurgien libéral, qui a réalisé la première cholécystectomie coelio (voir lien ci-dessus) est révélatrice. 20 ans plus tard, Philippe MOURET, ruiné en France, est parti travailler à l'étranger tandis que le matériel de coelio, conçu en France, nous est vendu par des entreprises américaines... Avec la T2A actuelle (nouvelle procédure d’encadrement des tarifs), cette innovation majeure ne pourrait tout simplement plus voir le jour aujourd'hui en France, et surtout pas dans une clinique.
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Jean-Louis Caccomo est Maître de Conférences en Sciences Économiques à l'Université de Perpignan. Chercheur, il est expert international spécialisé dans les questions de croissance, innovation et tourisme international. Responsable de l'atelier tourisme au GEREM (Université de Perpignan). Il est par ailleurs responsable des programmes de coopération avec Prince of Songkla University (Phuket - Thaïlande), avec l'université de Tabasco (Mexique) etavec l'université de Moroni (Comores).
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