Tout comme trois
milliards d'autres téléspectateurs du monde entier, je prévois de suivre la
Coupe du monde pendant le mois qui vient, notamment pour voir si le jeune Neymar parviendra à supporter la pression
colossale qui a été placée sur ses épaules par le Brésil.
A chaque fois que j’allume ma
télévision, j’utilise de l’énergie liée à la Coupe du monde. Et ce n’est que
le début. Les équipes, les entraîneurs, les équipements, le personnel et les
500.000 fans qui devraient s’envoler vers le Brésil consommeront d’énormes
quantités de carburant.
Ajoutez-y l’énergie consommée
par les stades les jours de match, le déplacement de millions de spectateurs
au Brésil et la transmission de l’évènement à des milliards de
téléspectateurs tout autour du monde, et vous obtenez vite l’émission de
millions de tonnes de dioxyde de carbone.
Alors que la Coupe du monde 2014 sera
la plus importante en date – elle devrait être le tournoi le plus regardé et le
plus cher de l’histoire du football – elle est aussi celle qui consommera
le plus d’énergie et émettra le plus de gaz à effet de serre.
Pensez à cela la prochaine
fois que de la musique retentira dans le stade, que les fans hurleront et que
les joueurs se déplaceront d’un bout à l’autre du terrain : la Coupe du
monde 2014 consommera assez d’énergie pour alimenter la quasi-totalité des
260 millions de voitures et camions des Etats-Unis pendant une journée
entière, ou l’équivalent de ce que 560.000
voitures consomment en un an.
Estimer l’énergie nécessaire à
une telle opération avec précision est une tâche folle, mais observons
certains chiffres pour nous donner une idée d’ensemble.
Image: Oilprice.com
La FIFA a
fait sa propre étude des gaz carboniques qui seront émis par
l’organisation de son opération télévisée. Elle a découvert que le plus gros
coupable – 60% - sont les vols internationaux des membres du personnel. Les
40% restants proviennent des camions nécessaires au transport des câbles, des
caméras et de l’ameublement, ainsi que l’énergie requise par le
fonctionnement des produits électroniques.
Les opérations télévisées de
la FIFA devraient rejeter 24.670 tonnes de Co2 dans l'atmosphère – le même
impact que la
consommation de 13 millions de litres de gaz ou de 13.250 tonnes de
charbon.
La FIFA a aussi tenté
d’établir son empreinte carbonique pour ce qui concernent les matchs – soit
l’électricité requise par l’éclairage des stades, les banquets, les sites
d’entraînement, le transport des fans, les hôtels des équipes… Ce chiffre
s’élève à 2,72 millions de tonnes de Co2, soit 1,4 trillion
de litres d'essence ou 1,4 million de tonnes de charbon.
L’objectif de cette
étude ? Savoir si la FIFA pourra mieux faire la prochaine fois. Une
diminution de 10% de l’équipe de personnel international permettrait de
réduire son empreinte carbonique de 6%.
Télés et bouilloires électriques
Aucun de ces chiffres n’inclue
les autres utilisations d’énergie liées à la Coupe du monde, comme la
construction de nouvelles infrastructures de transport et de stades.
En parlant de stades, bien que
tout le monde aurait certainement préféré regarder
les matchs dans le célèbre stade Maracana de Rio de
Janeiro, la vaste majorité d’entre nous les regarderont de chez eux. Ce qui
signifie que nous contribuerons aussi à l’empreinte carbonique de la Coupe.
Une hausse de la consommation
d’énergie sera enregistrée là où des millions de personnes allumeront leur
télévision en même temps. En Angleterre, le record de consommation d’énergie
a été enregistré pendant la Coupe du monde de 1990, alors que l’Angleterre
faisait face à l’Allemagne de l’Ouest en demi-finale. L’Allemagne de l’Ouest
a remporté le trophée, grâce notamment à Jurgen Klinsmann, qui est aujourd’hui entraîneur de l’équipe des
Etats-Unis.
Pendant le match, les réseaux
anglais ont enregistré un pic de la demande de 2.800 mégawatts, alors qu’au travers
de l’Angleterre, les gens allumaient leur télévision pour regarder le match.
D’autres pics de consommation sont survenus pendant le quart de
finale entre l'Angleterre et le Brésil en 2002 (hausse de 2.570MW) et le mariage du Prince William et
de Kate Middleton (2.400MW).
Il est à vrai dire assez
commun pour l’Angleterre de faire l’expérience d’une forte hausse de la demande
en électricité pendant les matchs de football. Les opérateurs des réseaux
électriques nationaux se sont accoutumés à une hausse de la demande en
énergie en période de match. Non seulement les millions de télévisions
allumées entraînent une hausse de la consommation en énergie, une forte
hausse de la consommation en électricité est ressentie en période de mi-temps
ou juste après le coup de sifflet final, au moment où tout le monde part dans
sa cuisine allumer sa bouilloire électrique ou se prendre quelque chose à
manger dans le frigo.
« Je suis peut-être l’un
des seuls pour qui regarder la Coupe du monde est une nécessité plutôt qu’une
loisir. J’ai besoin de savoir à quelle moment a lieu la mi-temps pour me
préparer au pic de demande », a expliqué Fenn
au journal The
Telegraph juste avant la Coupe du monde 2010.
La Coupe du monde 2014 sera
rediffusée dans tous les pays du monde et pourrait devenir l’évènement
sportif le plus regardé de l’Histoire.
Nous savons désormais qu’il
pourrait aussi enregistrer un record en matière d’émission de gaz à effet de
serre.
Source: http://oilprice.com/Energy/Energy-General/How...up-Consume.html