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Qui sortira vainqueur de la guerre froide pétrolière ?

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oilprice.com
Publié le 04 juin 2016
1074 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

Nous traversons actuellement une guerre froide financière – ni plus, ni moins.

Bien qu’il existe des milliards de raisons de réduire la production globale de pétrole, et que tous les plus gros producteurs du monde souffrent d’une réduction de leurs revenus, certains s’en tirent mieux que d’autres. Tout est question de détails, et ces détails comportent une multitude de variables.

Les coûts de production et les seuils de rentabilité calculés par les analystes qui cherchent à vous prendre au piège dans des mathématiques en noir et blanc sont loin de dépeindre l’intégralité du tableau.

Les seuils de rentabilité sont difficiles à déterminer, et plus encore parce qu’ils fluctuent. Les gouvernements de l’OPEP réduisent leurs budgets, leurs dépenses sociales et les financements de leurs plus gros projets pour réduire ce seuil. Les producteurs indépendants réduisent aussi leurs dépenses et repoussent leurs projets de développement pour se rapprocher de ce seuil, qui demeure donc insaisissable.

L’Arabie Saoudite et le Koweït profitent des coûts de production les plus faibles du monde, avec environ 10 et 8,5 dollars respectivement, selon les données publiées par Rystad Energy. Dans les Emirats, la production de pétrole coûte en moyenne 12 dollars par baril, la même chose qu’en Iran, bien que les représentants iraniens déclarent souvent qu’ils seront un jour capables de produire pour moins d’un dollar par baril grâce aux champs pétroliers situés au cœur du pays.

Mais il ne s’agit là que du coût représenté par l’extraction du pétrole du sol. Les sociétés pétrolières qui appartiennent à l’Etat ont bien plus de responsabilités que la simple extraction d’or noir. Elles apportent d’importants financements à leurs gouvernements, et toute estimation de seuil de rentabilité devrait prendre en compte ces obligations.

Il est difficile de déterminer un seuil de rentabilité pour le pétrole saoudien, par exemple, parce qu’il est responsable du financement du palais royal et, indirectement, d’un grand nombre de programmes sociaux, depuis l’éducation jusqu’à la subvention de l’énergie et de l’immobilier. Il est difficile de mesurer le coût d’un pétrole qui est utilisé pour financer tous les luxes de la famille royale saoudienne.

Selon Quartz, en additionnant tous ces coûts dont ne souffrent pas les producteurs américains, nous obtenons un seuil de rentabilité de 86 dollars par baril pour les producteurs saoudiens. Ce n’est qu’une estimation, mais elle n’en est pas moins poignante. La famille royale est-elle prête à abandonner certains de ses luxes ? Ou préfèrera-t-elle sacrifier la santé ou l’éducation ? Le fait que le gouvernement considère rendre publiques certaines parts d’Aramco ne présage rien de bon.

Pour ce qui est de l’Iran, contre lequel les sanctions ont récemment été levées, la situation est bien différente. Le pays s’inquiète probablement plus de récupérer sa part de marché que du prix du pétrole. En juin, l’Iran lancera un nouveau type de pétrole lourd qui viendra concurrencer le pétrole de Basra, et dont le prix sera certainement réduit pour attirer la part de marché asiatique dont profitent aujourd’hui l’Irak et l’Arabie Saoudite.

Pour le Nigéria, la Libye et l’Irak, le seuil de rentabilité correspond au niveau qui leur permet de combattre Boko Haram ou l’Etat islamique. Aujourd’hui, ils ne le peuvent pas. Et ‘est avec un coût de production par baril de 31 dollars pour le Nigéria, de 23 dollars pour la Libye et de 10 dollars pour l’Irak.

Et puis nous avons le Venezuela, dont le coût de production est d’un peu plus de 23 dollars par baril en moyenne, mais où le désastre est imminent. Des défauts de dette émergent, l’inflation flambe, et la dévaluation drastique de la devise nationale et la hausse du prix du gaz de plus de 6.000% pour la première fois en plusieurs décennies augmentent les chances de guerre civile. Pour le Venezuela, le seuil de rentabilité est particulièrement insaisissable, parce que le pétrole du pays est très lourd et très sale – et donc très cher à extraire et à raffiner.


Briser les reins du pétrole de schiste ?

Du point de vue des Saoudiens, tout n’est question que de briser les reins du pétrole de Schiste.

Aux Etats-Unis, le coût de production moyen par baril est de 36 dollars. Mais selon Rystad Energy, certains des plus gros producteurs américains ont un seuil de rentabilité de 58 dollars par baril. Ce seuil varie par section, voire même par puit. Il est donc difficile de le déterminer avec exactitude.

Le voici plus en détails – source : Rystad Energy :

24hGold - Qui sortira vainqueu...

Un grand nombre de secteurs sont encore profitables malgré un prix du baril inférieur à 30 dollars, selon les dires de Bloomberg Intelligence – regardez le Texas, par exemple, à Dewitt County, qui offre des produits à Eagle Ford malgré un prix du pétrole de moins de 23 dollars. D’autres régions ont en revanche besoin d’un pétrole à 58 dollars pour être profitables.

Pour les producteurs américains, tout n’est question que de se couvrir aujourd’hui. Plus leur production sera couverte, plus ils seront capables de survivre sur le long terme.

La semaine dernière, Denbury Resources Inc. (NYSE: DNR) a annoncé avoir couvert 30 millions de barils par jour à 38 dollars le baril.

Jusqu’à présent, nous avons assisté à très peu de fermetures pour des raisons économiques, selon le vice-président de la recherche en investissement de Wood Mackenzie, Robert Plummer. « Compte tenu du coût que représente une reprise de production, un grand nombre de producteurs continuent d’enregistrer des pertes dans l’espoir d’un rebond des prix. »

Le seuil de rentabilité est tout simplement une ligne dans le sable qui permet de déterminer si produire un baril de pétrole est profitable ou non. Et cette ligne est très différente pour les sociétés privées des Etats-Unis que pour les royaumes tels que l’Arabie Saoudite.

Tout le monde souffre. Certains plus que d’autres. Le Venezuela est déjà à genoux. Mais même un prix de 30 dollars le baril ne suffit pas à abattre certains des plus gros joueurs ou à mettre fin à la guerre froide. L’Arabie saoudite dispose de 600 milliards de dollars de réserves financières ; et la Russie est suffisamment inquiète pour commencer à discuter avec l’OPEP. Les producteurs américains restent calmes et observent de près le désespoir récemment indiqué par le gel de production.

Les variables du seuil de rentabilité jouent en faveur des sociétés de schiste américaines, mais l’Arabie Saoudite n’abandonnera pas la guerre froide facilement, parce que son objectif ultime est de maintenir sa part de marché à tout prix.

 

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