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Réchauffement factice, protectionnisme véritable : avis de danger !

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Publié le 29 juin 2009
2417 mots - Temps de lecture : 6 - 9 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Pendant que le monde avait les yeux tournés vers la mort de Michael Jackson, s'est jouée, presque discrètement, au congrès des USA, une partie importante pour l'avenir des économies mondiales, déjà bien mises à mal par la crise financière.

La loi Waxman-Markey, du nom de ses deux promoteurs (démocrates), également intitulée "American Clean Energy and Security Act of 2009" vient d'être votée ce vendredi à une très courte majorité à la chambre (219 pour, 212 contre, majorité à 218...), et seule une défaite au sénat pourrait empêcher un prochain désastre.

Une loi anti-carbone majeure

La loi en question a pour but de lutter contre "le changement climatique", suivant en cela la ligne des Climato-alarmistes. Passons sur la mise en place d'un schéma de réduction des émissions carbonées par système de taxation par quotas d'émissions échangeables (cap and trade), qui prévoit d'abaisser de 80% (!) la consommation d'énergies fossiles d'ici 2050. C'est scientifiquement stupide (je ne détaillerai pas une nouvelle fois ici les raisons scientifiques de mon scepticisme climato-carbonique longuement exposées par ailleurs, ici, ici, ici, ici, et là), et assez rapidement, avant une dizaine d'années, les américains reviendront à la raison. Certes, l'économie américaine n'a sûrement pas besoin d'un tel fardeau supplémentaire en ce moment, mais au point ou ils en sont, ça en plus ou en moins...

La loi comporte de nombreuses provisions visant à promouvoir les énergies vertes et les produits à "faible empreinte carbonique". Gaspillages certains, mais là n'est pas le pire, à ce niveau, cela reste une affaire intérieure aux USA.

Mais il est une des provisions de la loi qui est porteuse de désordres économiques mondiaux graves à court et moyen terme.

L'hydre protectionniste est de retour

Sauf amendement de dernière minute, il semble bien que la loi impose, sans voie de recours, au président et à son administration de mettre en place des barrières douanières aux importations des pays qui failliraient à leur "devoir de réduction des émissions de CO2". Soyons clairs, ce sont la Chine et l'Inde qui sont visées. A ce propos, on s'étonnera du silence de tous ceux qui dénonçaient "l'impérialisme américain" quand le président s'appelait Bush. Car il s'agit d'une loi déterminerait les droits de douane envers certains pays en fonction des choix politiques qui y seraient faits. J'ignore s'il y a des précédents, mais cela ressemble fort à du chantage envers des états souverains.

 

Bref, au nom d'une menace fictive née d'une démarche de politisation de la science dont il faudra bien qu'un jour la justice se demande "à qui cela profite", le congrès est en train de refaire, au milieu d'une crise financière grave, le coup de la loi ultra protectionniste dite Smoot-Hawley. Cette dernière, entrée en discussion mi 1929 et définitivement votée en juin 1930 malgré l'opposition de plus de 1000 économistes les plus prestigieux de l'époque, avait imposé des droits de douane sur 20 000 produits importés, conduisant les partenaires commerciaux des USA à des représailles de même nature, ce qui avait fait chuter le commerce mondial de plus de 66%, contribuant grandement à transformer la crise financière de 1929 en une dépression généralisée durable.

Nombre de personnes croient de bonne foi que la concurrence des pays à bas salaires supprime des emplois chez nous. Pour comprendre pourquoi la fermeture des frontières au commerce est un deal perdant-perdant, outre les anciens articles d'oblib tel que celui ci, je vous suggère cette parabole du Professeur Boudreaux, de la George Mason University, dont voici un extrait :

 

How is it that a typical worker today can easily afford a wide variety of goods and services, the production of which requires the coordinated efforts of millions of workers? The answer is that each of these workers is part of a market so vast that it is worthwhile for many entrepreneurs and investors to organize highly specialized production operations that are profitable only because the market for their outputs is large. This specialization of labour and production across different industries around the world is the phenomenon of globalization.

Suppose, for example, that shirts can be made in one of two ways. The first is by hand. It costs a shirt maker using this method—regardless of how many shirts he produces—$250 to produce each shirt. Working full-time producing shirts by hand, the shirt-maker can produce 10 shirts each month. The second way to produce shirts is in a highly mechanized factory. If the factory runs at a peak capacity of a million shirts monthly, each shirt costs $5 to make. But because building and equipping the factory requires a huge initial investment, operating the factory at less-than-full capacity causes the cost of each shirt to rise. The reason for this increase is that producing fewer shirts denies the shirt-maker the opportunity to spread the investment cost over maximum output. The smaller the factory’s output, the higher the cost of each shirt.

Which method of production would a shirt-maker use? The answer depends on the size of his market. If a shirt-maker expected to serve a market of millions of people, he would use the factory method. But if he expected to serve a market of only a few dozen potential customers, he would produce shirts by hand. If each shirt-maker had access only to small markets, the price of shirts would be higher than it would if shirt-makers had access to larger markets. This example provides one important justification for free trade: by expanding markets beyond political boundaries, firms can take better advantage of what economists call “economies of scale” and allow consumers to enjoy lower prices.

 


Ceux qui croient que ce qui n'est plus importé sera intégralement remplacé par de la production locale se trompent lourdement: en augmentant le prix des marchandises accessibles aux particuliers, faute de concurrence internationale et d'intérêt à rechercher les modes de production les plus efficaces, le protectionniste réduit grandement le nombre de transactions effectivement réalisables, faute d'argent. Le résultat du protectionnisme est donc une contraction nette des économies. Inutile de dire que dans le contexte actuel, cela tient du suicide économique.

 

Si le Waxman Markey Bill passe le cap du sénat, alors le futur s'annonce dramatique. Aux dernières nouvelles, le vote serait très serré, comme à la chambre.

 

(Nb dernière minute : Il semblerait que la version définitive du Bill (1200 pages que je n'ai pas eu le courage de lire en entier) ne prévoie une entrée en vigueur qu'en 2012 - espérons que d'ici là, entre l'OMC et la montée du scepticisme, son volet protectionniste soit éliminé)

 

A qui profite l'horreur économique ?

 

Toute cette agitation autour du climat fait la fortune de quelques opportunistes qui surfent sur la vague verte, et le système de "cap and trade" bénéficiera entre autres directement à un certain Al Gore, déjà présenté sous son vrai jour ici, fondateur d'un Hedge Fund dénommé General Investment Management LLP, et entre autres partie prenante de la principale bourse d'échange de tonnes de carbones, sise à Chicago, et également actionnaire important de fonds d'investissements plus diversifiés mais également présents dans le "vert",  comme Capricorne, présidé par le producteur de son film, un certain Jeffrey Skoll, ou encore Kleiner-Perkins. Toutes ces fonds possèdent des parts importantes dans des sociétés qui seront, à titres divers, supposées bénéficier des subventions vertes induites par les différentes lois écologistes votés par le congrès et les états locaux. Le principal réseau d'investissement vert, l'INCR, déjà évoqué ici, dont les membres pèsent plus de 7 000 milliards de $ de bilan (3 fois notre PIB) peut également se frotter les mains si la loi passe telle quelle.

 

Al Gore a été interrogé par le congrès, dans le cadre des discussions préliminaires sur le Waxman Markey bill, le 24 avril 2009.  La représentante républicaine Marsha Blackburn lui a posé des  questions portant sur ses intérêts dans des entreprises qui allaient manifestement profiter de la nouvelle législation cap and trade. Il a répondu très succinctement et évasivement sur ses affaires, concédant juste qu’il était associé de Kleiner Perkins. La transcription de son audition comporte la réponse suivante: “chaque penny que j’ai gagné, je l’ai mis directement dans une association sans but lucratif, Alliance for Climate Protection". Pure Tartufferie, comme l'attestent ses lourds investissements dans Capricorne, Kleiner Perkins (un fond qui a investi 1 Milliard dans diverses industries vertes qui seront directement bénéficiaires du Waxman-Markey bill) et GIM, qui n'ont rien de philantropique.

 

Je n'ai rien contre les gens qui investissent dans ce qu'ils croient, mais lorsqu'ils font financer leurs aventures par le contribuable, faussent la concurrence en se faisant voter des lois sur mesure, tout en adoptant un style de vie de milliardaire qui tranche avec leurs appels à la frugalité pour le reste du monde, et ce en mentant effrontément à leur congrès... Très clairement, nous sommes en présence d'une escroquerie. Vers un Carbon Gate ? Un Gore Gate ? D'ici à ce que mon poisson d'avril 2008 devienne réalité...

 

Vague de bon sens sur le monde

 

Pendant que le congrès américain plonge vers l'horreur protectionniste, dans le monde entier, le scepticisme carbonique gagne du terrain. Selon cet article du Wall Street Journal, une vague de bon sens est en  train de submerger nombre de nations, et le nombre de voix qui n'hésitent plus à qualifier les théories du GIEC d'élucubrations sans fondement ou d'escroquerie s'accroit dans de notables proportions.

 

L'Australie et la Nouvelle Zélande viennent d'annuler les lois "anti-carbone" qu'elles avaient promulgué. Les académies des sciences de Pologne et du Japon viennent de publier des documents prenant ouvertement position contre les thèses réchauffistes, qualifiées en termes très durs.

 

En Australie, un livre d'un scientifique réputé, Ian Pilmer, qui démonte les thèses du réchauffement avec rigueur en est a sa cinquième réédition, au point que même des "réchauffistes" australiens en viennent à exprimer des doutes sur leurs croyances initiales. Les sondages d'opinion montrent une chute du soutien populaire à la thèse du réchauffement d'origine carbo-humaine.  La même tendance est observable un peu partout, le point culminant du scepticisme étant observable en République Tchèque, ou la croyance réchauffiste ne recueillerait plus que 11% d'adhésion.

 

Même aux USA, plus de 700 scientifiques de haut niveau ont, à l'instigation du sénateur républicain James Inhofe, témoigné devant le congrès des insuffisances des théories du GIEC. La controverse sur le climat est vivace dans la presse, et la très faible majorité obtenue par Waxman-Markey à la chambre montre que la thèse du réchauffement anthropogénique n'est pas à l'abri d'un discrédit croissant.

 

Et en France ?

 

Malheureusement, chez nous, la frontière, qui avait arrêté, on s'en souvient, le nuage de Tchernobyl, semble aussi peu perméable à cette montée du réalisme.

 

Malgré le fait qu'aucune des prévisions du GIEC pour la première décennie ne se soient réalisées, qu'aucun des modèles du GIEC n'avait anticipé la tendance au léger refroidissement observable depuis 2002, que toutes les prévisions apocalyptiques concernant le niveau des mers ou la disparition des ours aient été balayées par l'observation de la réalité, nos ministres Borloo et sa cour  (Nathalie Kosciuzko Morizet en tête) ont imaginé un "Grenelle de l'Environnement" dont les dégâts sur notre économie (un exemple) s'annoncent considérables, tout en lançant des attaques ab hominem contre ceux qui osaient remettre en cause le dogme réchauffiste.

 

Notre président lui même vient d'affirmer que l'investissement dans les énergies et les industries à "faible empreinte" carbonique était l'avenir, et s'apprête à y jeter des milliards qu'il espère que les français lui prêteront pour ce faire. Il nous annonce déjà une taxe "carbone" pour remplacer la taxe professionnelle, qui ne fera que s'ajouter aux taxes sur les factures EDF pour financer l'achat à perte d'énergie éolienne et solaire, sans oublier notre TIPP, déjà la plus chère du monde.

 

Ce n'est pas aux USA que nous devons chercher l'inspiration de nos politiques en la matière, mais en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Il faut d'urgence réexaminer toutes les lois votées au nom de la lutte contre le réchauffement, les abroger, et surtout virer pour incompétence notoire tous ceux qui ont poussé pour que ces lois soient appliquées. Exit Borloo ! Dehors NKM ! Un tel exemple d'ineptie politique ne peut rester sans sanction.

 

Conclusion

 

Pour éviter une prétendue catastrophe climatique qui tient plus du fantasme que de la prévision scientifique dans 50 ou 100 ans, la majorité démocrate du congrès, oubliant toutes les leçons du passé, est prête à déclencher une catastrophe économique certaine dès les années à venir, le tout sous l'impulsion d'une clique  intéressée qui a fabriqué de toute pièces une crise médiatique à partir de données scientifiques tout à fait discutables.

 

Cette escroquerie détruira des millions d'emplois dans le monde, risque de provoquer des crises géopolitiques graves (les peuples désespérés économiquement ont parfois des réactions imprévisibles), sans doute de graves tensions diplomatiques, sur fond de guerres dont on espère qu'elles ne resteront que commerciales.

 

Le tout en pleine crise financière majeure. Tout ça pour moins de 1°C de différence en 2100.

 

Je ne suis pas un fan des théories du complot, mais tout de même, une telle concommitance de "décisions malheureuses" ne laisse de m'interroger sur les vraies motivations de ceux qui tirent les ficelles de ce genre de décision. L'argent ? Certes, mais qu'y aurait il de plus idiot que de vouloir être riche dans une économie en perdition ? Alors quoi ?

 

Il ne reste plus qu'à espérer que le Sénat Américain soit sensible au retournement d'opinion en train de s'opérer, et nous enlève dans les jours qui viennent une bonne raison de s'inquiéter. 

 

Vincent Bénard

Objectif Liberte.fr

Egalement par Vincent Bénard

 

Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones dédiés à la diffusion de la pensée libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement, crise publique, remèdes privés", ouvrage publié fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de marché pour y remédier.

 

Il est l'auteur du blog "Objectif Liberté" www.objectifliberte.fr

 

Publications :

"Logement: crise publique, remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat

Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république, bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La doc française, avec Pierre de la Coste

 

 

Publié avec l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits réservés par Vincent Bénard.

 

 

 

 

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Vincent Bénard, ingénieur et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org).
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