M Berset, représentant la Suisse à L’ONU le 25 septembre 2018. L’occasion
de défendre un nouvel ordre mondial multilatéral. La vidéo ICI.
Quelques semaines avant la votation, du 25 novembre 2018, sur l’initiative
populaire «Le droit suisse au lieu de juges étrangers (initiative pour
l’autodétermination)», M Berset en tant que président de la Confédération a
clairement défendu le multilatéralisme dans les enceintes de l’ONU.
Selon l’AFP « M Berset a mis en garde contre le nationalisme,
l’égoïsme et le repli« , en évoquant les dangers du nationalisme,
de l’isolationnisme, et de l’égoïsme. Dans ce discours, le président d ela
Confédération n’a pas hésité à dire:
« Une politique axée sur le protectionnisme commercial et
l’égoïsme a actuellement le vent en poupe. Or, hier comme aujourd’hui, le
repli, le protectionnisme, la menace et la violence n’apporteront pas de
réponses aux dysfonctionnements et aux déséquilibres du monde dans lequel nous
vivons » (Source AFP)
Invoquant la théorie du baquet selon laquelle les solutions doivent être
« résolus ensemble », M Berset a associé l’isolationnisme à « une
baisse des échanges commerciaux, et par conséquent une baisse de la
prospérité« .
La « théorie du baquet » rappelle métaphoriquement
que dans les systèmes complexes, quand on considère les
sous-ensembles vitaux du système (comme les organes
vitaux d’un organisme), ils sont tous importants. Il
ne sert à rien d’avoir un niveau d’excellence sur l’un des piliers
(l’économie p.e.) si un autre élément (le social ou l’environnement) est
dégradé, car le niveau de performance ou de qualité de l’ensemble est ici
contrôlé par la « planche la plus faible du baquet » (Wikipédia et
page 30 du livre Dépossession)
Etonnamment, M Berset a affiché clairement sa prise de position en faveur
de la « refonte de l’ordre mondial« . Pour appuyer
ses propos, il a relevé la baisse du nombre de personnes frappées par
l’extrême pauvreté est passé de deux milliards à 700 millions entre 1990
et 2015.
Bien M Berset s’est abstenu d’évoquer le sort des paysans suicidés, des
personnes vulnérables qui ne mangent plus forcément à leur faim, des
quantités phénoménales de mètres carrés commerciaux vides, etc. Mais bien
sûr, ceci est de la politique intérieure suisse. Un sujet à éviter faute de
quoi vous serez taxés de
nationalistes-souverainistes-isolationnistes-égoïstes-…
Alors quand on connait le poids de la signature des Conseillers fédéraux,
on peut se demander pourquoi la votation du 25 novembre est-elle maintenue?
3 député(e)s commentent l’initiative
Il n’y a aucune chance, et je vous le garantis sans prendre de risque,
qu’il ne peut y avoir de prévalence du droit suisse sur le droit
international. Ceci serait considéré comme une opposition à la théorie du
baquet, à la gestion commune depuis l’ONU des ressources (dont celle des
humains considérés comme ressources au service des entreprises).
Voici un passage que nous aurions pu écrire:
« Une société a besoin du potentiel de tous ses membres. Le
potentiel des personnes constitue le capital d’une société. Toute société
doit se donner pour but de découvrir, reconnaître, apprécier et promouvoir ce
potentiel. Laisser sommeiller des capacités et des talents sans les découvrir,
les négliger, n’implique pas uniquement la déception de ceux qui les
possèdent et le risque de les voir se détourner de cette société, mais
signifie aussi que l’on renonce à un potentiel qui serait bénéfique à
l’existence de la société.
Les migrants constatent souvent que leurs capacités et
compétences sont insuffisamment considérées, voire pas du tout. Ou que les
aptitudes et qualifications dont ils disposent sont considérées comme étant «
inadéquates » ou« inutilisables ». Cela ne se fait pas seulement au détriment
des intéressés, mais aussi de la société dans son ensemble » (Extrait de
« La
Suisse, société de migration, Huit pistes de réflexion sur le thème du
potentiel« ).
Sauf que ce texte est émis par des autorités qui sont en
quête d’une gouvernance mondiale non seulement multilatérale, mais aussi
incluant des partenariats multiples, comprenez les représentants du marché de
la haute finance. (Dépossession p50, avec les sponsors des programmes de
l’ONU)
La Suisse est un fer de lance de la gouvernance mondiale qui se met en
place, activement soutenue par le monde non pas de l’économie locale, mais
par celle des firmes transnationales hautement endettées et donc aux mains du
marché de la haute finance. Celles-là mêmes qui sont en train de tricoter un
nouvel espace planétaire grâce aux myriades de processus de production.
Un espace virtuel émerge, tous les jours plus, fruit des interactions
planétaires. Le Conseil fédéral ainsi que la BNS oeuvrent depuis de
nombreuses années à l’avènement de ce monde, et de la gouvernance qui lui est
associée.
L’hypercontrôle y accompagne l’hyperconcentration de richesses. Vous
comprendrez que dans ces conditions la démocratie est un mot obsolète.
Liliane Held-Khawam
«Des centaines de chauffeurs philippins en Europe pour 2 euros par jour»
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