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Thomas d’Aquin et la naissance de l’esprit laïque (2)

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Publié le 22 septembre 2014
624 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Voir partie 1


La morale et le droit


Selon Thomas d'Aquin, la fonction du droit positif est essentiellement d'incarner et de donner de la force aux principes de la loi naturelle. Mais, il enseigne également que le droit civil ne doit pas dicter directement aux citoyens l'exercice de toutes les vertus, ni interdire directement l'exercice de tous les vices. La véritable vertu morale consiste à utiliser sa raison et sa volonté en faisant des choix libres. Pour Thomas d'Aquin, le principal problème pratique de la vie morale d'un individu est de décider comment agir dans des circonstances toujours particulières à la lumière des principes généraux de la morale naturelle. C’est pourquoi il souligne que les autorités politiques doivent s’en tenir aux questions d'intérêt général plutôt qu’aux petits détails de la conduite individuelle, laissés au jugement et à la conscience de chacun.


Ainsi, la morale et le droit ne se confondent pas. Ce qui est moralement répréhensible n’est pas toujours illégal. Aussi Thomas précise-t-il : « La loi humaine a été conçue pour la masse des hommes, et la plupart d’entre eux ne sont pas parfaits en vertu. C’est pourquoi la loi humaine ne prohibe pas tous les vices dont les hommes vertueux s’abstiennent ; mais uniquement les plus graves, dont il est possible à la majeure partie des gens de s’abstenir ; et spécialement ceux qui nuisent à autrui. Sans la prohibition de ces vices-là, en effet, la vie en société serait impossible pour l’humanité ; aussi interdit-on, par la loi humaine, les assassinats, les vols et les autres crimes de ce genre. »


Le droit de propriété


La propriété privée a longtemps été condamnée par les pères de l'Église qui l’assimilaient au vol et au péché originel. On trouve cela chez Ambroise de Milan, Basile de Césarée ou Jean Chrysostome. Pourtant, Thomas reprend presque textuellement la critique du communisme de Platon par Aristote.


Selon Thomas, la propriété privée est supérieure à la propriété collective, parce que « chacun donne des soins plus attentifs à la gestion de ce qui lui appartient en propre qu'il n'en donnerait à un bien commun à tous ou à plusieurs ». Autrement dit, l'homme gère un bien avec d'autant plus de soin qu'il lui appartient en propre. Il ajoute que l’indivision ou la communauté des biens est source de conflits entre les hommes.


Le droit de la guerre


La tradition catholique, à la suite de Saint Augustin, situe le mal moral de la guerre non dans le fait de tuer, mais dans le fait de poursuivre un but injuste. Saint Thomas pose trois critères de la guerre juste : l'autorité du prince, une cause juste et l'intention droite. Au XVI siècle, le dominicain Francisco de Vitoria (1496-1546) et le jésuite Francisco Suarez (1548-1617) approfondiront cette doctrine. Ils insisteront sur deux autres conditions essentielles : la guerre doit être un ultime recours (tous les recours diplomatiques ayant été épuisés) et un moyen proportionné.


L’autonomie de l’humain par rapport au divin


« Dans les matières qui concernent le bien civil, il vaut mieux obéir à la puissance séculière plutôt qu'à l'autorité spirituelle » écrit Thomas. Pourtant, selon une tradition remontant à Augustin, il ne saurait exister de cité non chrétienne, parce qu’il n’y a de vraie justice qu’en Dieu. Pour Thomas, au contraire, la justice naturelle, sans se substituer au principe du salut incarné par l’Église, est pleinement légitime en son ordre. L'ordre social et politique n'est donc pas absorbé dans l'ordre théologique. Il devient alors possible d’étudier les phénomènes scientifiques, politiques ou économiques à la lumière de la raison seule, sans menacer directement l'autorité religieuse établie. Le principe laïc a été clairement établi par Thomas. Mais il faudra toutefois du temps à l’Église pour en comprendre toutes les implications.


 

 

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Damien Theillier est professeur de philosophie. Il est l’auteur de Culture générale (Editions Pearson, 2009), d'un cours de philosophie en ligne (http://cours-de-philosophie.fr), il préside l’Institut Coppet (www.institutcoppet.org).
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