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Un jardin rempli de serpents

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Publié le 14 novembre 2012
992 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Ce n’est pas sans raison que personne ne porte attention aux élections présidentielles de cette année, si ce n’est les gens qui sont d’une manière ou d’une autre payés pour avoir l’air intéressés : aucuns débats ne concernent ce qui est réellement en jeu. Par ‘ce qui est en jeu’, je veux dire tout ce que nous devrons changer lorsque le système dont nous dépendons dans la vie de tous les jours finira par s’effondrer.


Personne ne reconnaît, pas même ceux à qui profitent les élections, que nous approchons de ce point. Il semblerait même qu’une forme de techno-narcissisme contrôle jusqu’à ceux qui croient tout savoir, et qu’une propagande d’info-divertissement diffuse un gaz hallucinogène poussant l’imagination de tous à croire dans les mensonges que sont l’indépendance énergétique et les emplois verts.


La vérité, c’est que nous subissons actuellement la contraction implacable de notre économie corporatiste en raison d’une pénurie imminente de l’énergie, ce qui n’est pas en soi une si mauvaise nouvelle (ou qui ne le serait pas si nous étions psychologiquement disposés à nous habituer à une telle idée, ce que nous ne sommes malheureusement pas). Cela ne signifie pas nécessairement que la vie de tous les jours des Américains sera réduite à néant -  bien que ce puisse être le cas. Cela pourrait simplement dire que les plus grosses corporations seront réduites à néant et ce, bien plus rapidement que l’on ose le penser, et laisseront derrière elles assez de place pour que de réelles transformations puissent être mises en place.


Citons par exemple les tensions à grande échelle et le manque d’élasticité qui pourraient forcer WalMart et ses semblables à fermer leurs portes. Il n’en faudrait pas beaucoup pour porter un coup fatal aux 15.000 kilomètres de réseaux de distribution dont dépendent les revendeurs au détail. Une essence à 6 dollars le galon et une petite déclaration de guerre de dévaluation de devises à la Chine pourrait mettre sens dessus-dessous le système de ravitaillement à l’échelle nationale. Ce serait la fin de ce que nous aimons appeler les ‘bonnes affaires’, mais également une opportunité pour nous de reconstruire les économies locales et régionales que ces prédateurs ont mis à mort il y a trente ans – et, plus important encore, de créer des emplois qui puissent permettre aux Américains, et tout particulièrement aux jeunes démoralisés par une économie les ayant laissés de côté pendant si longtemps, de jouer un rôle réel dans l’économie de leur ville.


C’est vers là que nous nous dirigeons. Je me demande pourquoi les candidats à la présidence des Etats-Unis n’en disent mot et se contentent de participer à des spectacles ridicules que nous continuons de confondre avec des débats. Bien évidemment, cela a aussi bien à voir avec l’inertie des statu quo qu’avec la distorsion grotesque de la politique inspirée de la décision de la cour suprême qui a autorisé le contrôle des élections par les corporations. Mais même cette calamité destructrice pèse moins lourd que la volonté du public Américain à garder à tout prix en marche les rouages de sa vie quotidienne.


Si cette attitude est certainement compréhensible, ses conséquences – un effondrement social et politique - n’en seront pas moins tragiques. Aucun des dirigeants des Etats-Unis n’a aujourd’hui la volonté de faire face à la difficulté qu’est celle de nous sortir de cette fâcheuse situation. Les deux candidats aux élections présidentielles se dévouent au contraire à soutenir l’insoutenable en nous berçant de contes de fées peuplés de WalMart et de petits lutins verts.


Les organismes dont dépend notre vie de tous les jours peuvent être simplement décrits et compris : le commerce (WalMart), l’agriculture, les moyens de transports (aussi bien les voitures que les avions), la médecine, l’éducation (ou devrais-je dire le babysitting), et ainsi de suite… L’existence de ces organismes tels que nous les connaissons aujourd’hui touche à sa fin. S’il est un organisme qui fait aujourd’hui face à un danger bien plus grand, c’est celui des finances, supposé gérer l’accumulation de richesses et en déployer le surplus afin de permettre le maintien de la civilisation. Les finances sont la plus mal en point de toutes nos organisations, celle qui a aujourd’hui le plus de chances de s’effondrer.


Notre problème principal est que le secteur financier et ses différents organes ne fonctionnent plus que grâce à la fraude, c’est-à-dire la mauvaise gestion et la mauvaise allocation des richesses. L’omniprésence des fraudes comptables et de contrôle (ou l’abus criminel de confiance pour tout ce qui touche à la monnaie) est liée à la corruption systématique des marchés. Les marchés des actions et des matières premières ne jouent plus leur rôle primaire qu’est celui de la détermination des prix en raison de la manipulation des indices et du racket qu’est le trading à haute fréquence, sans parler de l’absence générale de régulations. Les marchés monétaires ne sont, eux non plus, plus en mesure de déterminer le prix de la dette en fonction du risque – c’est-à-dire d’établir les taux d’intérêts – en raison des interventions désespérées des banques centrales.


La conséquence de tout cela n’est autre qu’un système de gestion monétaire capable de s’effondrer à tout moment dans un tourbillon d’irréalités et de chaos qui pourrait emporter avec lui notre civilisation industrielle toute entière. Mitt Romney représente toutes les forces cherchant à pervertir la vérité sur le secteur bancaire, les marchés et les échanges. Il a fondé sa fortune grâce à sa société à l’arbitrage mortel, chassant dans les fougères de l’entreprenariat Américain tel un serpent venimeux se jetant sur ses victimes avant de les étouffer. Barack Obama, avocat et président, semble avoir oublié que sa fonction première est de chasser ce genre de serpents, et a permis au jardin que sont les Etats-Unis d’en être infestés. S’il perdait les élections, il pourrait même finir par devenir lui-même l’un d’entre eux.


Personnellement, je n’ai foi en aucun d’entre eux, et les regarder batailler dans les arènes de ‘débats’ me donne la nausée.


 

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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"le commerce (WalMart), l’agriculture, les moyens de transports (aussi bien les voitures que les avions), la médecine, l’éducation (ou devrais-je dire le babysitting), et ainsi de suite… L’existence de ces organismes tels que nous les connaissons aujourd’hui touche à sa fin. S’il est un organisme qui fait aujourd’hui face à un danger bien plus grand, c’est celui des finances, supposé gérer l’accumulation de richesses et en déployer le surplus afin de permettre le maintien de la civilisation. Les finances sont la plus mal en point de toutes nos organisations, celle qui a aujourd’hui le plus de chances de s’effondrer. "

Les finances sont sans doutes les plus proches de tomber mais, en France du moins, de toutes les branches ou les ministères, c'est certainement la Justice qui est le plus malade.

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Il existe un mécanisme psychologique bien connu qui empêche l'humain d'envisager sa propre mort. Si nous pensions à chaque instant que dans X temps nous allons mourir pour telle ou telle raison (maladie, accident, météorite, guerre, suicide), nous ne ferions plus rien de constructif. Nous avons besoin de cette ignorance pour avancer, prendre des risques.
Mais cette ignorance finit souvent par se retourner contre nous-mêmes, et peut nous faire perdre la raison. Combien de gens ne meurent-ils pas dans des accidents de la route pour cause de conduite dangereuse ?
A l'échelle de notre civilisation, nous sommes en train de conduire une voiture à contre-sens sur l'autoroute, et nous arrivons à nous convaincre que ce sont les panneaux qui ont été tournés dans le mauvais sens.
Ou comme la phrase célèbre : "que pensait l'habitant de Rapa Nui (île de Pâques) en coupant le dernier arbre ?" -- Effectivement, il aurait pu se rendre compte que sans arbres, son île était condamnée, avec sa civilisation... mais ce mécanisme l'a empêché d'y penser, et il a coupé son arbre, car tout le monde avant lui coupait des arbres aussi.
Nous allons bientôt "couper le dernier arbre", et notre société s'effondrera, enfin. (Je dis enfin car je fais partie de ces jeunes laissés-pour-compte, dégoûté du monde actuel, et je ne demande pas mieux que d'avoir l'opportunité de participer à la construction d'un monde meilleur.)
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100% d'accord avec vous.
Et j'aime beaucoup votre métaphore sur l'autoroute aux panneaux retournés !
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La bonne opinion qu'ont les américains de leurs dirigeants est à peu près la même ici en Europe :
Mitt Romney représente toutes les forces cherchant à pervertir la vérité sur le secteur bancaire, les marchés et les échanges. Il a fondé sa fortune grâce à sa société à l’arbitrage mortel, chassant dans les fougères de l’entreprenariat Américain tel un serpent venimeux se jetant sur ses victimes avant de les étouffer. Barack Obama, avocat et président, semble avoir oublié que sa fonction première est de chasser ce genre de serpents, et a permis au jardin que sont les Etats-Unis d’en être infestés. S’il perdait les élections, il pourrait même finir par devenir lui-même l’un d’entre eux.

Personnellement, je n’ai foi en aucun d’entre eux, et les regarder batailler dans les arènes de ‘débats’ me donne la nausée.
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"le commerce (WalMart), l’agriculture, les moyens de transports (aussi bien les voitures que les avions), la médecine, l’éducation (ou devrais-je dire le babysitting), et ainsi de suite… L’existence de ces organismes tels que nous les connaissons aujourd  Lire la suite
Rüss65 - 14/11/2012 à 10:42 GMT
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