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Cours Or & Argent en

Un renversement spectaculaire à conséquences ignorées pour l'instant.

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Publié le 03 juin 2009
1234 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 


L'année dernière, la Banque centrale européenne (B.C.E.) a fêté ses dix années d'existence sous prétexte qu'elle avait été créée le 1er juin 1998. 
 
Et chacun des officiels d'y aller de ses félicitations pour cette existence. Par exemple :

"S'il n'a pas apporté la croissance attendue par certains, l'euro a relativement protégé les pays européens des chocs extérieurs, en évitant les crises de change. La tourmente financière de l'été dernier en a apporté une nouvelle preuve :
« Je ne vois personne qui pense que les turbulences auraient eu le même effet si nous avions eu treize banques centrales à coordonner. La BCE a pu agir même plus rapidement que la Réserve fédérale américaine », estime Olle Schmidt, député européen suédois rapporteur du rapport annuel de la BCE.
Pour Pervenche Bérès, présidente de la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen,
« cette réactivité face à la crise financière l'a fait gravir sur les tout premiers échelons des banques centrales dans le monde » (I. François)

L'existence opérationnelle de la B.C.E. ayant commencé le 1er janvier 1999, je fais ci-dessous un constat décalé qui concerne les résultats de son action monétaire et les met en relation avec les différentes mesures de la quantité de monnaie de la zone euro.


1. Le point sur l'évolution monétaire à long terme dans la zone euro.

De mai 1999 à mai 2009, le total du bilan de la BCE a augmenté de 159 % (cf. tab. 1 col.1 ligne 1 ci-dessous et La Banque centrale europeenne "sort des clous"... ).


                            Tableau 1

                   Dix années de BCE
                   (taux de variation)

 




Les billets dont la B.C.E. a reçu le privilège d'émission ont vu leur quantité augmenter de 127 %.
Ils ont donc eu un taux de croissance inférieur à celui du bilan de la B.C.E. (cf. tab.1 col.1 ligne 2 ci-dessus).

Parallèlement, de mars 1999 à mars 2009, la quantité de monnaie mesurée par M1 (pièces, billets et dépôts à vue) de la zone euro a augmenté de 130% (cf. tab.1, col.1 ligne 3),
par M2 (M1+ dépôts à terme) de 106 % (cf. tab. 1 col.1 ligne 4) et
par M3 (M2+...) de 111% (cf. tab.1 col.1 ligne 5),
autant de taux de variation inférieurs à celui des billets et a fortiori inférieurs à celui du total du bilan de la BCE.


2. Le point sur l'évolution monétaire à moyen terme dans la zone euro.

Les cinq premières années de son existence opérationnelle, le total du bilan de la BCE a augmenté de 22,3 % et les cinq suivantes de 112 %, soit cinq fois le taux de variation de la période précédente (cf. tab. 1, ligne 1 col. 2 et 3)
L'augmentation du prix de l'or et son impact sur les chiffres du bilan ne suffisent pas à l'explication de cette multiplication.

Les billets ont augmenté pour leur part de 31 % puis de 73 % (cf. tab.1 ligne 2 col. 2 et 3), soit près de deux fois et demi le taux de variation de la période précédente, sacrée marche d'escalier montée (comme l'indique le graphique ci-dessous).
 

                                    Graphique

 

On remarquera en particulier la marche montée en 2008 (cf. graphique ci-dessus).


Ces évolutions monétaires à moyen terme en relation directe avec la zone d'influence directe de la B.C.E. ne traduisent pas une grande stabilité, mais une marche de dérive franchie.


3. Des phénomènes remarquables.

L'instabilité précédente tranche avec la stabilité de l'évolution de la quantité de monnaie mesurée par M1 qui a augmenté dans les deux périodes de 52% (cf. tab.1 ligne 3 col. 2 et 3) , ce qui est un phénomène pour le moins remarquable.

Comment l'expliquer ?
Difficile de répondre à la question étant donnée l'information disponible, mais une réponse s'impose : certes pas en invoquant la gestion de la B.C.E.. Je n'ai lu nulle part que la B.C.E. avait eu comme objectif de politique monétaire la stabilité du taux d'augmentation à moyen terme de M1.

Deux autres phénomènes sont tout autant remarquables.

a) Le premier tient aux évolutions de M2 et M3 qui ont été voisines, mais pas stables d'une période à l'autre puisque leurs taux d'augmentation ont été respectivement, les cinq premières années, de 35 % et 39% et les cinq suivantes de 52% et de 51% (cf. tab.1 lignes 4 et 5, col. 2 et 3), soit près d'une fois et demi les taux de variation de la première période.

b) Le second phénomène remarquable tient aux évolutions respectives des agrégats monétaires M1 et alternativement M2 ou M3.

Ils ont augmenté, dans la première période, à des taux respectifs non seulement différents, mais encore supérieurs à ceux du total du bilan de la BCE et des billets, tandis que dans la seconde période, leurs augmentations se sont faites non seulement à des taux respectifs presque égaux, mais encore largement inférieurs aux taux de variation du total du bilan de la BCE et des billets.

Il y a donc eu un renversement spectaculaire de l'évolution monétaire dans la zone euro.


4. Marginalement…

On constate que la dernière année 2008-2009 (cf. tab. 1 col. 5), le total du bilan de la BCE a augmenté de 29% tandis que les billets augmentaient de 12,8 % (cf. aussi graphique ci-dessus). Ce sont des taux d'augmentation élevés qui poussent à se poser la question de l'émergence de l'inflation, voire de l'hyperinflation dans la zone euro.

On constate aussi que, malgré ces taux d'augmentation de la base monétaire, les taux d'augmentation des agrégats monétaires ont été raisonnables :
M1 n'a augmenté que de 7,6%,
M2 de 7% et
M3 de 6%.
Ce sont des taux raisonnables pour autant que les conditions économiques n'ont pas changé en matière de prix et de croissance.
Si ces conditions ont changé, si, par exemple, il y a eu effondrement de la croissance et baisse des prix, les taux d'augmentation deviennent déraisonnables et sont conformes à ceux de la BCE.
Un indicateur de cette conformité est d'ailleurs qu'en 2009 (cf. tab. 2 ci-dessous) le rapport des billets à l'un ou l'autre des agrégats monétaires est en légère augmentation par rapport à ce qu'il a été dans la période et était en 1999, ce qui est un phénomène a priori guère inquiétant.


                                    Tableau 2

             Billets et autres formes de monnaie.

 

Ce n'est qu'une possibilité.


5. Le renversement spectaculaire.

Le renversement de l'évolution monétaire dans les dix premières années de la zone euro et dont témoignent les deux périodes de cinq années doit être étudié.
Il doit l'être d'autant plus qu'il y a eu stabilité de l'évolution de M1 - certes à un taux discutable -
et que cette évolution n'est pas l'objectif affiché de la BCE.
Tout semble d'ailleurs avoir pivoté en 2004 autour de cette évolution de M1.

Etant donné que l'inflation est le phénomène monétaire au terme duquel, toutes choses égales par ailleurs, l'augmentation continue de la quantité de monnaie provoque l'augmentation continue de tous les prix, le renversement de l'ordre des tendances monétaires en 2004 serait-il la porte ouverte à l'inflation, voire à l'hyperinflation, future ?
Difficile de répondre à la question pour l'instant étant données les informations disponibles.

Georges Lane

blog.georgeslane.fr

 

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France.

 

 

 

 

 

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France. Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur
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