Le Sydney Morning
Herald nous mettait ce matin en garde face à un « danger indéniable »
dans Australia to be
Hit as Chinese Economy Unravels :
Lors de la
conférence de jeudi dernier, l’ancien prévisionniste en chef du gouvernement
fédéral, Quentin Grafton, expliquait que le prix du minerai de fer n’avait
que peu de chances d’enregistrer une reprise prompte, ce qui devrait peser
lourdement sur l’économie australienne en 2015.
« Il ne s’agit
pas là d’émettre des prévisions catastrophes, mais d’observer les risques et
les chiffres. Le danger est indéniable », a-t-il
précisé.
Il a ajouté
que la banque de réserve d’Australie devrait se préparer à des temps
difficiles face à la conjoncture économique pénible générée par un marché de
l’immobilier excessivement cher et un dollar fort et à la baisse des prix du
charbon et du minerai de fer.
Les
commentaires de Mr. Grafton viennent s’ajouter à l’anxiété face à l’économie
chinoise, puisque le marché de l’immobilier du pays enregistre actuellement
son plus gros déclin.
Le prix moyen
d’une maison résidentielle chute depuis plusieurs mois en Chine, et son taux
de déclin a accéléré entre le mois de juin (0,5%) et le mois de juillet
(0,8%), propageant des secousses au travers de l’économie toute entière. Il a
perdu 0,6% supplémentaire en août, pour porter le coût moyen des propriétés à
1.737 dollars par mètre carré.
Les problèmes
du marché immobilier sont de la plus haute importance pour l’économie
chinoise et la communauté globale de l’investissement. N’oublions pas que le
secteur de l’immobilier est un facteur économique clé qui a contribué au PIB
du pays à hauteur de 15% en 2013.
Les
difficultés du marché chinois de l’immobilier ont un impact sur l’économie
australienne, puisque l’industrie chinoise de la construction de propriétés
est un gros consommateur de minerai de fer, avec 1 dollar pour 5 dollars d’exportations
australiennes.
La chute de la
demande et les problèmes de surproduction ont entraîné une baisse du prix du
minerai de fer pour le porter jusqu’à un record à la baisse sur cinq ans. Son
prix se situe actuellement aux alentours de 84,38 dollars par tonne.
Le prochain
record à la baisse pourrait porter le prix du minerai de fer à 76 dollars par
tonne, un prix qui n’a plus été vu depuis septembre 2009.
Les pays
producteurs de ressources seront les plus fortement touchés
Je me penche
sur le problème depuis déjà un certain temps. L’un des premiers à l’avoir
fait a été Michael Pettis, de chez China Financial Markets.
L’économie
chinoise finira par ralentir, cela ne fait aucun doute. Les pays producteurs
de ressources comme l’Australie et le Canada en seront les plus fortement
touchés.
Une crise
bancaire est quasiment certaine en Chine
Voici un
article qui a attiré mon attention, non pas pour ce qu’il dit, mais plutôt
pour ce qu’il omet de mentionner.
Cet extrait
est tiré d’un article intitulé China banking crisis
'almost certain', warns economist Gabriel Stein :
Selon
un économiste du nom de Gabriel Stein, le système financier chinois ne
manquera certainement pas d’être frappé par une crise bancaire de grande
ampleur.
Gabriel
Stein, qui travaille pour le cabinet d’expert-conseil en économie Oxford Economics, a expliqué mardi à Sydney que les autorités
chinoises comprennent l’importance des prêts toxiques sur les bilans de leurs
banques, et font désormais face à un choix difficile devant la potentielle
crise bancaire.
« Nous
ne savons pas quand une crise bancaire se développera en Chine, ni comment elle
se déroulera, mais ce que nous pouvons dire, c’est qu’une crise est quasiment
certaine », a expliqué Mr. Stein, professeur à l’Université de Londres
ayant travaillé comme économiste en chef pour Lombard Street de 1991 à 2012.
« Les
risques financiers sont élevés, et les prêts toxiques sont sous-évalués.
En
comparant la situation actuelle à celle d’il y a vingt ans, la croissance du
crédit est restée la même. Les autorités chinoises possèdent environ 30% des prêts
non-performants du système bancaire, bien qu’elles soutiennent n’en posséder
qu’un pourcent ».
Une crise
bancaire globale assurée
Gabriel Stein est un optimiste.
Supprimez le
mot « quasiment » du paragraphe ci-dessus, et remplacez les termes « en
Chine » par « à l’échelle globale », et vous aurez un aperçu
de ce que les choses sont vraiment.
Voici ce que
ça donne :
« Nous ne
savons pas quand une crise bancaire se déroulera à l’échelle globale, ni
comment elle se déroulera, mais ce que nous pouvons dire, c’est qu’une crise
est certaine ».
Puisque la
Fed, la Banque du Japon, la Banque de Chine, la Banque d’Angleterre et
quasiment toutes les banques centrales de la planète engagées dans une forme
ou une autre de politique d’urgence, puisque les dettes ne seront jamais
remboursées, puisque le Japon est enfoncé jusqu’au cou dans l’Abénomie, puisque les produits dérivés et les passifs non
capitalisés s’élèvent à plusieurs trillions de dollars, et puisque la BCE ne
cesse plus de chercher un moyen de stimuler l’euro malgré ses défauts
structurels évident, comment pourrions-nous échapper à une crise financière ?