Il y a deux manières de gérer une société minière aurifère. La
première concerne le simple fait qu’elle produise de la monnaie, et ne soit pas
toujours enthousiaste à l’idée d’échanger la monnaie qu’elle produit contre
du papier du gouvernement, malgré les lois sur le change légal. Une telle
société établit ses bilans en or, et produit et échange pour gagner davantage
de monnaie (or).
Cet article se penchera sur les sociétés minières aurifères
qui s’intègrent dans le monde du dollar. Avec leurs bilans en dollars et
leurs dettes en dollars, elles doivent générer des flux de trésorerie en
dollars. Sinon…
Elles sont constamment tentées de s’endetter pour parier sur
le prix de l’or. Si elles gagnent leur pari, leur dette diminue. En
revanche, si elles se trompent et que le prix de l’or baisse, elles peuvent
sombrer dans la banqueroute. C’est ainsi que vont les choses pour celles qui
ont une dette en devise étrangère, et que cette devise grimpe. Même si le
dollar baisse au fil du temps, il arrive parfois qu’il grimpe, comme il le
fait maintenant depuis 2012.
Comment gérer une société dont la dette est
libellée en dollars et dont les revenus nets dépendent du prix de l’or ?
Grâce à une couverture sur le prix de l’or.
Il est donc intéressant de voir que la
couverture des sociétés minières aurifères a décliné. Sur l’ensemble du
secteur, les ventes à terme s’élevaient auparavant à une année de production.
Aujourd’hui, elles ne représentent plus que trois semaines de production,
soit un déclin de 95%. L’une des théories qui expliquent ce phénomène est
liée au prix. Mais je n’y adhère pas.
La base de l’or – prix du contrat à terme par
rapport à celui de l’or – s’est effondrée. C’est un détail important, parce
que pour ceux qui pensent vendre à terme et sont en mesure d’obtenir un
premium de 10% sous quelques années, passer à côté d’une hausse de prix n’a
pas beaucoup d’importance. Le prix de l’or a-t-il des chances de gagner 10%
sous deux ans ?
Aujourd’hui, les sociétés qui vendent un an de
production à terme reçoivent un premium de 34 points de base. Pour deux
années de production, elles reçoivent 1%. Les sociétés minières sont une
autre victime de la guerre de la Fed contre les intérêts. L’inflation reste
peut-être limitée, cette politique met à mal les minières en les incitant à
faire ce qu’elles ne devraient pas.
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