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La BPI investit lourdement dans ses frais de fonctionnement

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Publié le 25 octobre 2016
1008 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

Le 31 décembre 2012, Ayrault créait la BPI, la Banque Publique d’Investissement, énième avatar des ateliers nationaux. Le 20 février 2013, Ségolène Royal en était nommée vice-présidente et porte-parole. Le 21 février, elle loupait son train pour son premier conseil d’administration. L’histoire de la BPI commençait fort.

Elle a d’ailleurs continué de même.

On se rappelle en effet que, dans les mois qui suivirent, la BPI fut immédiatement sollicitée pour aider l’une ou l’autre entreprise en difficultés. Venant du privé, son directeur, un certain Nicolas Dufourcq, avait assez bêtement imaginé que la Banque Publique d’Investissement aurait pour but d’aider des projets porteurs d’avenir sans comprendre que par « projet d’avenir », les hautes instances gouvernementales désignaient aussi les entreprises publiques ou médiatiques dans la panade qu’il conviendrait de refinancer afin d’éviter la mauvaise presse.

Lorsque Florange capota, lorsque Pétroplus battit de l’aile, on expliqua doctement en haut lieu que la BPI interviendrait. Par « on », j’entends ici la princesse Royal, alors nommée porte-parlote de la BPI, suite à l’enfilade d’échecs électoraux et politiques que la Dame Aux Caméras venait de subir. Jouyet justifiait alors son parachutage dans la hiérarchie de la BPI par la féminitude de la candidate et ses capacité naturelles de communication ; après tout, quoi de mieux pour une structure d’arrosage qu’une cruche communicante ?

Malheureusement, pour Dufourcq, sauver l’aciérie de Florange n’aurait pas été un bon business, on y aurait même perdu beaucoup d’argent, et l’étude du cas Pétroplus révélait qu’il ne rentrait pas dans la définition de la France de 2030 qu’entendait façonner la BPI.

Le directeur de la BPI ne faisait là que reprendre l’idée maîtresse de Jean-Pierre Jouyet lorsque le projet de la Banque n’était encore qu’à son début : « Nous financerons les bons projets, pas les canards boiteux », ce qui avait immédiatement déclenché une tempête ministérielle et un frétillement de niveau 9 sur l’échelle ouverte de Montebourg, la seule mesure scientifique de l’excitation chez les endives frisées.

Le museau claqué et le caquet rabattu, Dufourcq avait donc cédé. La BPI, fer de lance de l’investissement de demain dans des idées innovantes et des entreprises qui envoient du steak se transforma donc, suite à la nouvelle impulsion gouvernementale, en banque publique d’interruption volontaire de faillite. La promotion Voltaire put y trouver un dépotoir confortable à ses rejetons qui purent tranquillement envahir son conseil d’administration, et grenouiller paisiblement les années suivantes.

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Quatre années ont passées, ainsi que la Cour des Comptes.

Elle a regardé sous les tapis. Elle a audité les comptes. Elle a épluché les frais de fonctionnement. Surprise totale : le résultat n’est pas joli joli.

Les salaires, par exemple, sont dodus. Obèses, même, si l’on doit tenir compte des résultats (en 2015, le FSI affichait des pertes de 10%) de l’institution qui affiche surtout une capacité remarquable à rémunérer des contre-performances : 28 cadres dirigeants de BPI Investissement, l’une des deux entités du groupe public, ont tout de même bénéficié d’une heureuse augmentation de salaire de 15% en 2014 et de 23% en 2015 (« contestables », selon la Cour), avec un salaire moyen de 245.000 par an. On parle en euros, hein, pas en Francs. Pour BPI Financement, la rémunération de 42 cadres supérieurs est passée de 107.000 à 149.000 euros en quatre ans. Youpi.

À ces jolis salaires, on doit ajouter des frais de fonctionnement assez conséquents : 64.000 euros de frais de taxi pour 10 directeurs, 6,6 millions d’euros d’investissement pour les voitures de fonction de 604 salariés, voilà qui donne une bonne mesure de ce qui est fait des deniers publics dans cette institution.

On pourra objecter (et la BPI le fera) que ces montants sont, finalement, raisonnables lorsqu’ils sont rapportés par tête de pipe et lissés au mois le mois. Ce n’est pas faux. Mais le problème reste, plus fondamentalement, de savoir pourquoi les contribuables se retrouvent à payer une structure bancaire d’investissement, nonobstant les résultats médiocres qu’elle dégage.

Ces frais, ces salaires et les totaux qui y sont attachés sont l’illustration parfaite de la raison pour laquelle l’État ne doit pas, jamais, intervenir directement dans l’économie, l’investissement ou la finance. Dans le meilleur des cas, qu’il n’atteint malheureusement jamais, il fera aussi bien que les structures privées déjà existantes et le contribuable devra malgré tout éponger les frais de fonctionnement. Dans le monde réel (et donc, loin du meilleur des cas), « l’agilité » de la structure étatique ne lui permet pas d’atteindre, même de loin, la rentabilité et l’efficacité des structures privées, et, au pire, enregistre même des pertes… Auxquelles il faudra, de toutes façons, toujours ajouter ces fameux frais de fonctionnement qui se parent, en toute logique, des défauts de ces structures où la connivence joue à fond.

Dès la création de ce nouveau mouroir à finances publiques, dès les premiers jours de son fonctionnement erratique, dès les premiers mois de prises de participations et de saupoudrages d’interventions sur des cas pourtant désespérés, j’avais expliqué que le résultat serait finalement mauvais. Tous les ingrédients étaient en place : népotisme d’un président qui place une ex à une position indue (sans d’ailleurs déclencher la moindre vague de protestation d’une presse pudibonde lorsqu’il s’agissait de Sarkozy et son fils), interventionnisme tous azimuts, consanguinité des intervenants tous issus des mêmes formations, de la même génération, des mêmes institutions et du même moule de pensée (formation Voltaire powa !), robinet à finances grand ouvert sous couvert d’innovation, … Rien ne manquait à la panoplie du petit chimiste des finances publiques en roue libre.

Début 2013, je soupçonnais de grand moment de finance créative pour cet organisme. En 2014, cela commençait déjà à sentir le pâté fermenté. Nous sommes en 2016, l’institution démontre suivre avec application le chemin médiocre qu’elle s’est consciencieusement tracé, dans la discrétion et avec votre argent.

Tout se déroule comme prévu.

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Source : h16free.com
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H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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