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Liberté, égalité, fiscalité ?

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Publié le 09 novembre 2011
639 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 10 votes, 4,9/5 ) , 4 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Estimé à 457 milliards d’euros, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour l’année 2012 suit une stratégie de réduction des niches fiscales légitimée par le rapport rendu public cet été par l’Inspection Générale des Finances. Aussi et surtout, il repose sur la croyance que les 538 dérogations fiscales en vigueur en France ne sont rien d’autre que des « cadeaux fiscaux ». Il y a là une part de vrai et une part de faux.


Des subventions qui ne disent pas leur nom


Niches fiscales et subventions procèdent d’un seul et même raisonnement. Du point de vue de l’État en effet, une dérogation fiscale n’est jamais qu’une subvention en négatif. Cet effet de substitution entre niches fiscales et dépenses publiques classiques n’a d’ailleurs pas échappé à l’Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (IFRAP) : un gouvernement peut, par ce moyen, privilégier certaines populations ou certains secteurs d’activité sans recourir à de nouvelles dépenses.


L’erreur serait de croire qu’en instaurant une TVA à 5,5% dans la restauration (contre 19,6% en général) ou en allégeant tel prélèvement social, l’État tourne le dos à l’interventionnisme et libère l’économie : il serait plus exact de dire que de cette manière, le droit fiscal distingue entre les agents économiques (ménages ou entreprises) qui doivent s’acquitter scrupuleusement de l’impôt et ceux qui, pour des raisons essentiellement politiques, reçoivent un traitement de faveur.


Or une économie libérale stricto sensu est incompatible avec la distribution des privilèges, ceux qui permettent par exemple aux grands groupes de ne s’acquitter que partiellement de l’impôt sur les sociétés, quand les entreprises plus modestes s’enlisent dans les sables mouvants de la fiscalité française. Il est donc possible de voir, dans ces subventions qui ne disent pas leur nom, autant de « cadeaux fiscaux », dans la mesure où certains sont avantagés par rapport à d’autres en raison non pas de leur activité, mais du jugement plus ou moins favorable que les parlementaires et le gouvernement portent sur cette activité.


« Manque à gagner » : une notion floue


Si les dérogations fiscales sont, à proprement parler, des privilèges, la dénonciation des « cadeaux fiscaux » présuppose l’acceptation du droit fiscal en vigueur et la reconnaissance de sa légitimité. Car même si l'économiste peut les trouver pertinentes, des expressions telles que « cadeau fiscal » ou « manque à gagner pour l’État » n’en restent pas moins très orientées politiquement.


Elles ont également l’avantage, en cette période pré-électorale, d’être moins rigides que les dispositifs auxquels elles font référence. Parler de « manque à gagner », c'est affirmer que l’État fait un « cadeau fiscal » dès lors qu'il permet à certains de payer un impôt inférieur à la norme... ou au taux que pourrait justifier une propagande efficace. M. Mélenchon n’est pas loin.


La hausse de la TVA sur le tabac (au total, +12% d’ici l'été 2012) n’a d’autre explication que cette possibilité d’exploiter l’élasticité de la demande, avec l’assurance que personne ne fera valoir, contre cette hausse, un très improbable droit au cancer. Idem pour l’extension aux sodas « light » de la taxe « comportementale » d’abord réservée aux boissons sucrées, qui n’a strictement rien à voir avec la prétention de rééduquer le consommateur – même si cette insupportable pédagogie rose bonbon pour vieilles dames fatiguées est un effet secondaire inévitable de l’ingérence de l’État dans les choix du consommateur. On pourrait multiplier les exemples.


Les défenseurs des niches fiscales condamnent ce raisonnement prédateur. Ils doivent pourtant comprendre que le contraire d'une fiscalité écrasante n'est pas la multiplication des exonérations, mais l'égalité des contribuables. Dès lors, la question qui se pose n'est pas de savoir s'il faut sacrifier ou préserver les niches fiscales, mais s'il faut modifier notre code des impôts. Et la réponse est que oui, il le faut.

 

 

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Nils Sinkiewicz est le principal rédacteur du blog catholique et libéral "Marché Gris", qui propose au public analyses et réflexions sur l'actualité socio-économique
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Vu de ma fenêtre tout impot est un manque à gagner
Affirmer qu'une réduction d'impot est un manque à gagner est une présentation particulièrement malsaine des choses. En effet, si l'Etat a cette idée, il parait logique que 100% des revenus des francais lui appartiennent, et que chaque euro qui resterait a un citoyen serait un manque à gagner pour lui, qu'il aurait la bonté de bien vouloir laisser à ses "assujettis" (notez comme le mot est proche de "sujet".

Autant dire que la propriété privée n'existe plus, et qu'à chacun restera les miettes que le prince daignera ne pas lui prendre
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Sujets, oui. "Objets" serait pas mal non plus, "matière taxable" imposable et corvéable à merci.

Les mots employés par nos généreux gouvernants font sens : assujettis, contribuables (un c.n qui paye son tribut ? ), et d'autres très beaux dans le genre.

Niche : l'endroit où les chiens vont se protéger du froid
Bouclier (fiscal) : permet de se protéger contre l'agression.
etc.

Proudhon s'est trompé : l'impot c'est le vol
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