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La France devrait-elle se méfier des étrangers ?

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Publié le 12 décembre 2011
678 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 26 votes, 4,3/5 ) , 3 commentaires
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SUIVRE : Chômage France
Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Depuis plusieurs mois, associations et universités se mobilisent contre la circulaire du 31 mai 2011 compliquant le changement de statut pour les étudiants étrangers souhaitant travailler en France. Signé par le Ministre de l'Intérieur Claude Guéant et le Ministre du Travail Xavier Bertrand, ce document a été complété au mois d'août par un nouveau durcissement de la législation pour les travailleurs étrangers d'origine extra-européenne.


Le plus curieux néanmoins n'est pas la politique de M. Guéant mais la vague sympathie des médias pour les personnes mobilisées au sein du collectif dit « du 31 mai », qui parle d'embaucher des étrangers alors que le chômage touche un Français sur dix. Un mot d'ordre qui contraste fortement avec le consensus en vigueur sur la nécessité de protéger l'Hexagone contre la concurrence étrangère.



Une position incohérente


La cause des étudiants et travailleurs étrangers fait fond sur l'idée que la libre circulation des hommes et des idées sert l'intérêt général. Or, cette conviction que l'immigration « de travail » est « une chance pour la France » est a priori incompatible avec l'anti-libéralisme proverbial de la société française, très méfiante à l'égard de la mondialisation et de la concurrence étrangère.


Faut-il se réjouir et y voir la preuve que l'opinion est de plus en plus favorable aux principes de compétitivité et de libre-échange ? Nullement. Car en France, la défense des étrangers ne procède pas d'une réflexion de fond sur les bienfaits de la concurrence, mais d'une obligation morale, celle de faire front contre la xénophobie. Ainsi, par le truchement de l'antiracisme, la critique du plombier polonais et de la concurrence chinoise, symptômes de la mondialisation, cohabite avec l'éloge du travailleur africain, symbole de l'amitié entre les peuples.


Il y aurait donc le mauvais travailleur étranger et le bon travailleur étranger. Le mauvais travailleur étranger, c'est celui qui « prend le travail des Français ». Le bon travailleur étranger, à l'inverse, c'est celui dont les syndicats, les socialistes et le collectif du 31 mai prétendent qu'il n'est pas en concurrence avec le travailleur français, soit parce que ce dernier réclame un salaire trop élevé, soit parce qu'il n'est pas assez qualifié – comme l'explique doctement Nabil, un jeune diplôme d'HEC Paris.



La concurrence vue par ceux qui y gagnent


Cet argument est habile, dans la mesure où il persuade les Français qu'ils peuvent à la fois approuver l'immigration professionnelle et désapprouver la mondialisation dont elle procède. Mais il faudra leur expliquer ce que signifie le mot « concurrence » si nul ne peut regarder comme un concurrent quiconque fait « la même chose pour moins cher ». Libre à chacun d'approuver ou de désapprouver que les Français soient confrontés à la concurrence étrangère, mais par pitié, qu'on ne vide pas les mots de leur sens !


Il faudra expliquer aussi comment nos entreprises en arrivent à recruter des étrangers plutôt que des Français. Certes, ces derniers ne sont « de toute façon » pas assez qualifiés, rappelle le collectif du 31 mai. Mais ce n'est pas une fatalité : rien n'empêche les Français de penser, comme Xavier Bertrand, que ce retard peut être rattrapé.

Les personnes mobilisées contre la politique de M. Guéant voudraient nous faire croire, en d'autres termes, qu'il n'y a pas de concurrence entre les travailleurs français et les travailleurs étrangers, et que par conséquent, les premiers peuvent accepter les seconds sans sacrifier ni leurs intérêts ni leurs convictions sur le rôle de l'État face à la mondialisation. Mais la vérité, c'est que travailleurs français et étrangers sont bel et bien concurrents, et que la méfiance à l'égard de la concurrence implique nécessairement cette peur de l'étranger que l'on impute aujourd'hui au Ministre de l'Intérieur.


Ce que révèle donc la polémique autour des étudiants et travailleurs étrangers, ce n'est pas la sensibilité prétendument libérale des médias et de l'opposition politique, mais leur refus d'assumer les implications politiquement incorrectes de leur méfiance à l'égard de la concurrence étrangère. Comme si pour une fois, on se tournait vers le marché pour corriger les effets pervers de l'interventionnisme, et non plus l'inverse.


 

 

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Nils Sinkiewicz est le principal rédacteur du blog catholique et libéral "Marché Gris", qui propose au public analyses et réflexions sur l'actualité socio-économique
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http://fr.wikipedia.org/wiki/1984_(roman)
Ce qui m'étonne c'est vos étonnements. Pour l'utilisation intelligemment dévastatrice du vocabulaire, lire et relire 1984 d'Orwell !
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Lucide et si peu enthousiasment !
Nous franchissons une porte menant vers un autre monde...
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