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Inconvénients et inconvénients de la monétisation de la dette

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Publié le 10 octobre 2012
1027 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 


Bien que la probabilité en soit très limitée avant deux mois, il n’est pas idiot de penser que la BCE finira un jour par se voir forcée de monétiser une importante quantité de la dette des gouvernements Européens et des banques commerciales. Il semble donc légitime ici que de discuter des avantages et inconvénients d’une telle éventualité, mais puisque je ne parviens pas à en trouver quelque avantage, je me contenterai d’en énoncer les inconvénients.


S’il est un point clé à retenir, c’est que l’inflation monétaire développée par la banque centrale est un problème, tout comme l’est la contrefaçon privée. En effet, elle débouche sur un échange de rien du tout contre quelque chose, ou si vous préférez, n’est autre qu’une forme de vol. Si personne n’oserait dire qu’un contrefacteur privé offre un service utile à l’économie en imprimant des billets de banque pour racheter les obligations de gouvernements en difficulté, pourquoi beaucoup pensent-ils normal que la banque centrale puisse venir en aide à l’économie en achetant des obligations grâce à de la monnaie fabriquée à partir de rien ?


Le simple fait de penser que, sous certaines conditions, les impressions monétaires de la banque centrale peuvent ne pas faire de mal (à défaut de faire du bien) à l’économie ne relève de rien de plus que d’un manque de logique et de sens commun. Bien sûr qu’imprimer de la monnaie est une mauvaise chose ! Elargir la masse monétaire ne peut en aucun cas augmenter la richesse totale de l’économie et pourtant, les injections monétaires enrichissent certaines personnes. Si certains deviennent plus riches dans le même temps que la richesse totale de l’économie n’augmenta pas, cela signifie que certains deviennent également plus pauvres, et que ce à quoi nous assistons n’est en fait rien de plus qu’un transfert forcé de richesses.


Nous comprenons désormais ce qu’est la monétisation de la dette par la banque centrale : un moyen de transférer de la richesse depuis un groupe de personnes vers un autre. Pour le cas de la BCE et de son utilisation de nouveaux euros dans le cadre du rachat des dettes de gouvernements et de banques insolvables, il s’agirait d’un transfert de richesses vers les investisseurs possédant de ces obligations depuis les mains de toutes les personnes disposant d’épargne en euros. En effet, le coût d’un mal-investissement sur obligations serait non plus porté par ceux qui sont à l’origine de cette mauvaise décision d’investissement, mais par des personnes n’ayant rien à voir avec cette décision. En plus de cela, ce transfert de responsabilité se fait de la manière la plus sournoise qui soit. Si tous ceux qui épargnent en euros recevaient une facture qui leur présente noir sur blanc ce transfert de richesses, nous assisterions sans aucun doute à une révolution. C’est pourquoi il est mis en place par le biais de l’inflation monétaire. Ainsi, seule une personne sur un million est capable de déterminer pourquoi elle est devenue plus pauvre.


Le coût porté par les épargnants est un coût caché, puisqu’au lieu d’un transfert immédiat de monnaie, c’est un transfert graduel de pouvoir d’achat qui est mis en place. Les détenteurs d’obligations et les banques jouissent d’une hausse immédiate de leur pouvoir d’achat, parce qu’ils sont les premiers à recevoir la nouvelle monnaie et les épargnants subissent une diminution graduelle de leur pouvoir d’achat dans le même temps que cette nouvelle monnaie est injectée dans l’économie. Il est important de savoir que les effets de cette nouvelle monnaie sur les prix sont aléatoires, dans la mesure où certains en sont plus affectés que d’autres. Tout ceci entraîne des mal-investissements, ce qui signifie que la monétisation de la dette n’apporte pas uniquement un transfert de richesse contraire à l’éthique, mais également une réduction de la richesse globale.


Nous pouvons donc nous poser la question suivante : Pourquoi une banque centrale déciderait-elle de monétiser la dette si elle sait pertinemment que sa décision ne viendrait en aide qu’à une poignée de spéculateurs, irait aux dépens d’un grand nombre d’épargnants et entraînerait une réduction de la richesse totale ?


Cela n’a bien entendu rien à voir avec la protection des déposants des banques, puisque ces derniers n’enregistrent aucune perte lorsque les actionnaires de leur banque sont anéantis et que les détenteurs d’obligations subissent d’importantes pertes. Selon moi, cela a en revanche quelque chose à voir avec un certain degré d’ignorance et une volonté de s’engager dans des pratiques injustes à des fins politiques et financières.


Voici certaines des raisons pour lesquelles l’ignorance joue un rôle important :


1. Un grand nombre de personnes ne comprend pas le lien entre l’inflation monétaire et la dégradation de son niveau de vie.


2. Les personnes qui dirigent la banque centrale sont généralement de très mauvais économistes, du simple fait qu’un bon économiste ne voudrait jamais occuper leur poste et ne serait de toute façon jamais considéré comme pouvant correspondre à ce type d’emploi.


3. La quasi-totalité des hommes politiques ne comprennent rien à l’économie.


La volonté de s’engager dans des pratiques injustes à des fins politiques et financières se traduit par les points suivants :


1. La capacité de créer de la monnaie à partir de rien offre aux hommes politiques un moyen d’acheter plus de votes qu’ils n’en obtiendraient si leurs promesses devaient être tenues par le biais de la taxation seule.


2. L’inflation monétaire donne souvent l’illusion d’une économie plus saine sur le court terme, ce qui peut permettre au président sortant d’être réélu.


3. Les personnes qui bénéficient le plus de l’inflation monétaire exercent souvent une influence disproportionnée sur la banque centrale et le gouvernement.


4. En raison des promesses faites par les hommes politiques par le passé, un certain nombre d’électeurs a désormais un intérêt à voir se poursuivre les politiques d’inflation, parce que c’est seulement par le transfert de richesses apporté par l’inflation monétaire que ces personnes sont en mesure de recevoir leurs fameux privilèges.


En raison de la combinaison de l’ignorance et des intérêts listés ci-dessus, l’inflation monétaire risque encore de s’étendre dans le futur et ce, malgré son caractère dénué d’éthique et économiquement débilitant. La question n’est donc pas de savoir si, mais quand.



 

 

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La monétisation de la dette est mauvaise pour les détenteurs de monnaie (que nous sommes tous) particulièrement quand la banque centrale rachète des bons du trésor à des acteurs privés (en faisant marcher la planche à billet)
Ces derniers bénéficient des intérêts que leur apportent ces obligations et sont sûr de pouvoir les refourguer ensuite auprès de la banque centrale (c’est cool la vie, il n’y à plus de risque d’impayé)
Ceci à comme inconvénient d’augmenter la masse monétaire et à terme de créer de l’inflation.

La situation serait tout autre si la banque centrale créait de la monnaie pour le compte de l’état, cet argent serait alors utilisé pour financer des investissements productifs (centrales solaires ou éoliennes off-shore par exemple) créant de l’activité tout en endiguant le chômage. Il y aurait alors une vraie valeur ajoutée (ou création de richesse) qui justifierait l’inflation.
La monnaie ainsi crée bénéficierait aux chômeurs qui ont obtenu un emploi grasse à cette activité supplémentaire et non pas aux rentiers possédant les bons du trésor !
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"La situation serait tout autre si la banque centrale créait de la monnaie pour le compte de l’état, cet argent serait alors utilisé pour financer des investissements productifs (centrales solaires ou éoliennes off-shore par exemple) créant de l’activité tout en endiguant le chômage. Il y aurait alors une vraie valeur ajoutée (ou création de richesse) qui justifierait l’inflation."
Si la banque crée de la monnaie au moment d'ouvrir une ligne de crédit, il y a aussi destruction de cette monnaie quand la banque se fait rembourser.
En l'occurence si l'emprunteur (ici l'Etat) affecte ces crédits à un investissement productif (centrale électrique) qui lui permet de rembourser en "vrai" argent, alors sur l'ensemble de la durée du prêt il n'y a pas de création nette de monnaie. Pas d'inflation non plus.
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Rüss65 - 11/10/2012 à 07:29 GMT
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