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Assistance publique et autres fraudes

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Publié le 04 septembre 2012
933 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 19 votes, 4,3/5 ) , 2 commentaires
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

Le dispositif le plus populaire, en France, de la loi dite Obamacare est l’extension du système d’assistance publique « Medicaid, » lequel fournit une assurance santé sous condition de ressources.

Pourtant, comme le démontra une commission parlementaire il y a quelques mois, le programme implique déjà d’immenses fraudes et gâchis. Logiquement, comme le notait son rapport officiel, les risques de tels abus (coûtant des milliards de dollars aux contribuables américains, et cela sans bénéficier véritablement aux plus défavorisés) devraient donc croître avec l’élargissement du système.

Plus précisément, les parlementaires mettaient en lumière trois exemples.

Dans l’État très Démocrate du Minnesota, les autorités truquèrent ainsi les comptes de leurs programmes sociaux, gonflant leurs dépenses prises en charge par l’État fédéral. Conséquence: quatre organismes « sans but lucratif » amassèrent en 2010 un excédent  de 1,5 milliards de dollars, qu’ils redistribuèrent sous la forme de bonus à leurs directeurs et employés syndiqués.

Dans la ville très « gauche-caviar » de New-York, la commission chiffra le montant des remboursements frauduleux à 10% des dépenses totales, dont 20% à 30% relevaient par ailleurs d’abus, ou bien de paiements pour des services non nécessaires.

Certes, la mégalopole n’en était pas à son coup d’essai. Un audit par le Département de la santé avait en effet découvert que New York City avait perçu 275 millions de dollars de fonds fédéraux injustifiés entre 2004 et 2006. Cela pour les seuls soins à la personne. Un excédent de 207 millions existait également, cette fois pour les dispensaires.

Les législatures de gauche ne sont pourtant pas seules en cause. Le rapport parlementaire évoqué plus haut pointait ainsi également du doigt l’État très Républicain du Texas. En 2010, celui-ci dépensa en effet plus en appareils dentaires que les 49 autres États combinés- une « anomalie » passée jusque là inaperçue…

Trop souvent, on se contente de croire que des programmes tels que Medicaid, et plus généralement les systèmes redistributifs de protection sociale, sont une « bonne chose » puisqu’ils bénéficient aux plus défavorisés, auxquels ils offrent l’accès à des services essentiels.

Mais, si on l’analyse, cette croyance se limite au faux raisonnement suivant : puisque les fonds prélevés sont destinés à une bonne cause, ceux qui les administrent doivent être de bonnes personnes, et ceux qui les reçoivent des gens méritants.

En fait, cela revient à s’imaginer que le système fonctionne bien simplement parce que son nom et la rhétorique qui l’entourent sont vertueux.

En réalité, l’ensemble des personnes concernées par de tels programmes, celles qui y sont employées, comme celles qui en bénéficient, sont tout aussi intéressées, et prêtes à profiter de la moindre occasion de s’enrichir, que les individus « favorisés » qui les financent. Il en est évidemment de même des politiciens qui en sont les leveurs de fonds.

Une administration publique est, non moins qu’une entreprise, un moyen pour des individus de retirer des revenus. La différence est qu’une entreprise doit respecter les lois, satisfaire ses clients qu’elle ne peut contraindre à payer, et subir la concurrence d’autres entités tout aussi avides. Les administrations publiques, elles, sont des monopoles à tous points de vue.

Il n’est dont pas étonnant que de tels « abus » existent. En réalité, il ne s’agit pas du tout d’abus : les exemples cités ci-dessus ne sont pas de simples grains de sable enrayant une belle machine, mais plutôt les circuits parmi d’autres de son fonctionnement normal.

Certes, les programmes de protection sociale servent en partie leur fonction officielle et permettent à telle famille démunie d’emmener une petite fille chez le dentiste, ou encore à telle mère célibataire de soigner une terrible infection : le genre d’histoires que l’on trouve dans les journaux, les documentaires de propagande, et les discours d’hommes politiques (1).

Mais ils ne le font jamais que dans la limite où cela leur est nécessaire pour se justifier et convaincre l’opinion de leur bien fondé. Au-dela, ce sont de purs et simples systèmes d’extraction de rentes.

La meilleure preuve en est d’ailleurs que ces programmes ne cherchent guère à atteindre leurs buts. Toutes les études confirment ainsi qu’à peine plus de la moitié des américains éligibles à l’assistance publique en bénéficient effectivement.

La première raison en est la difficulté d’accès à de tels services, du fait de leur complexité bureaucratique. Contrairement à une entreprise dont la publicité et le management cherchent à attirer de la clientèle, les programmes sociaux semblent s’acharner à se fermer à ceux auxquels ils sont destinés. Du moins ne sont-ils pas incités à les atteindre.

Car en fait, plus le système fonctionne mal, plus grande est la part que peuvent prélever ceux qui devraient le servir- au lieu de s’en servir. Et plus leur financement peuvent croître, en raison de la persistance des maux qu’ils sont censés combattre.

Tout aussi bien, ces programmes sont, du fait de leur complexité, prioritairement accessibles à ceux qui cherchent à les frauder,ou du moins à des personnes auxquelles ils n’étaient pas destinés, mais qui ont les relations et les capacités nécessaires pour en profiter.

Bien entendu, cela sert les intérêts électoraux : comment s’opposer à des programmes destinés à éviter la gangraine à de jeunes enfants ? Mais, que l’on y réfléchisse : n’est-ce pas l’argument idéal à mettre en avant, dans une démocratie avancée, pour servir ses propres intérêts et de ceux de son groupe  que la  poursuite du « bien commun » ?

(1) Dans la mesure où il servent leurs buts officiels, de tels programmes pourraient parfaitement, notons-le, être remplacés par d’autres bien plus efficaces, et indépendants de l’État.

Une copie du rapport cité plus haut est disponibleici

 

 

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Jérémie Rostan enseigne la philosophie et l'économie à San Francisco. Il est l'auteur, en plus de nombreux articles pour mises.org et le quebecois libre, de guides de lecture aux travaux de Condillac et de Carl Menger, ainsi que d'un ouvrage , Le Capitalisme et sa Philosophie, et de la preface a la reedition de l'ethique de la liberte de Rothbard (Belles Lettres)
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Je crois effectivement que ceux qui en abusent le plus, qui en tirent vraiment profit, ne sont pas les bénéficiaires finaux (théoriquement les malades qui n'ont pas les moyens), mais effectivement les intermédiaires (gestionnaires publics et services médicaux). Attention toutefois, il est vrai qu'on à tendance à toujours donner des exemples pour démontrer la dérive du système, ou les abus. Et si un jour on essayait plutot de trouver des exemples pour en démontrer les bienfaits pour ceux qui en ont vraiment eu besoin? Je suis sur qu'il y a plus de nécéssiteux que de fraudeurs sur terre...
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J'en connais un paquet qui abusent .
On leur fait quoi ?
On les plaint ENCORE ?
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