Le Venezuela a été emporté dans
une spirale de la mort, et la situation aura de fortes chances de s’aggraver
avant de pouvoir s’améliorer.
A mesure que la devise de la
nation d’Amérique du Sud continue de perdre de sa valeur, le peuple du
Venezuela se trouve forcé de transporter des piles de billets pour se
procurer des biens et services de la vie de tous les jours – un grand nombre
de marchands pèse désormais littéralement les billets plutôt que de perdre du
temps à les compter.
Voilà qui ne présage rien de
bon.
Le Venezuela continue de répéter
les erreurs des autres nations en faillite, et sa devise s’approche de jour
en jour d’une hyperinflation totale, comme c’est arrivé au Zimbabwe et sous
la République de Weimar en Allemagne.
Voici ce que nous en dit The Independent :
Au Venezuela, l’inflation
devrait atteindre 720% cette année, et le plus gros billet émis par le pays
ne vaut désormais plus que 5 cents sur le marché noir.
Certains commerçants ont
commencé à peser les billets que leurs tendent leurs clients plutôt que de
prendre le temps de les compter. Dans l’Etat d’Amérique du Sud, les
portefeuilles de taille standard sont désormais inutilisables. Les gens se
contentent de remplir leurs sacs à main ou à dos de billets, et certains
analystes ont décrit la situation comme le parfait exemple d’une « inflation
galopante ».
[…]
Humberto Gonzalez, qui
tient une épicerie en ville, utilise la même balance pour peser les tranches
de fromage qu’il vend et les piles de billets avec lesquelles le paient ses
clients.
« C’est triste… et
je suis persuadé que le fromage vaut bien plus. »
[…]
« La pesée de billets est
un signe d’une inflation galopante. Mais les Vénézuéliens ne savent pas à
quel point la situation a dégénéré, parce que le gouvernement refuse de
publier quelque chiffre que ce soit. »
Depuis maintenant plusieurs
années, le Président Maduro imprime sans cesse de l’argent dans l’espoir de
faire face à la crise pétrolière et à l’effondrement de la valeur du bolivar.
En conséquence, sa monnaie ne vaut plus rien.
Les planches à billets ne
pourront pas sauver le pays de cette spirale de la mort, mais cela ne
signifie pas que Maduro est prêt à abandonner son pouvoir. Comme il l’a déjà
expliqué, les problèmes de son pays sont la conséquence de la guerre économique
que lui mènent les Etats-Unis, qui cherchent à renverser son régime
socialiste enrichi par le pétrole.
Bremmer Rodrigues, qui dirige
une boulangerie dans la banlieue de Caracas, a expliqué que sa famille ne
sait plus que faire de tous ces sacs de billets. « C’est une montagne de
billets, qui grandit de jour en jour. »
[…]
La chute de la valeur de
la devise nationale signifie désormais que retirer l’équivalent de 5 livres
auprès d’un distributeur automatique produit plus de 100 billets. Certains
distributeurs automatiques doivent être remplis toutes les trois heures,
parce qu’ils ne peuvent pas contenir suffisamment d’espèces. Il n’y a souvent
que quelques distributeurs opérationnels à Caracas, et les files de gens qui
attendent de retirer de l’argent sont parfois interminables.
Le Venezuela devrait bientôt émettre
de plus grosses coupures, mais il est impossible de savoir si cela pourra
aider le pays à faire face à ses problèmes actuels.
Maduro a tenté de faire face à
un effondrement et à éviter l’inévitable en dirigeant son pays avec une
poigne de fer.
En conséquence, son peuple s’est
trouvé forcé d’endurer de très longues files d’attentes pour obtenir des
rations de nourriture, la vie de tous les jours s’est trouvée plus perturbée
que jamais, et le crime et la pauvreté se sont propagés.
Les pénuries de nourriture et la
hausse des prix des biens de la vie de tous les jours, de la viande et des
autres produits alimentaires sur le marché noir en ont poussé beaucoup à
chasser des animaux errants ou à prendre d’autres mesures désespérées. La
malnutrition devient rampante, et la santé de la société dans son ensemble
atteint des niveaux alarmants.
Comme l’a rapporté Shaun Bradley
:
La vie au Venezuela consiste
désormais en des magasins vides, une recrudescence des crimes violents, et une multiplication des pénuries de toutes sortes. Les conditions politiques et
économiques se détériorent depuis des années, mais les plus récents articles
que nous pouvons lire sur le sujet sont bouleversants. Les bars n’ont plus de
bière, les restaurants McDonald’s n’ont plus de pain, et les pannes de courant se font de plus en plus régulières. Un
individu moyen passe 35 heures par mois à faire la queue pour acheter des
produits rationnés. Même le papier toilette et le dentifrice font l’objet de
régulations strictes.
Jason Marczak, directeur de l’Initiative
sud-américaine pour la croissance économique, s’est prononcé sur la situation :
« Quand les gens
ont faim, et que les enfants meurent à la naissance parce qu’on ne peut pas
leur administrer les médicaments nécessaires… quand même le Tylenol n’est
plus disponible… la population sombre dans l’angoisse. »