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Comment l’État cache une partie de sa dette

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Publié le 14 décembre 2012
445 mots - Temps de lecture : 1 - 1 minutes
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L’appétit de dépense de l’État et des collectivités locales est insatiable, on le sait. Alors comment continuer à dépenser lorsqu’il faut réduire les déficits publics au risque de perdre la confiance des marchés et des agences de notation ? Les hauts fonctionnaires, toujours très imaginatifs dans ce domaine, ont inventé pour cela le « PPP », le Partenariat public-privé.

La construction d’un équipement public oblige l’État ou la région à accroître son endettement, ce qui est de plus en plus mal perçu. Pour éviter cela, une structure juridique dédiée au projet est mise en place, le PPP, qui réunit les entreprises concernées et des représentants de la puissance publique. Et c’est ce PPP qui s’endette, et se remboursera en percevant des versements de l’État, pendant une ou plusieurs décennies. Des versements plutôt qu’un emprunt, pour l’État l’avantage est évident : sa dette n’augmente pas !

L’État utilise ici exactement le même procédé qu’il reproche aux banques, le hors bilan, en l’occurrence un SPV (Special Purpose Vehicle), qui permet d’isoler des risques dans une structure opaque. Car les versements vont bien sûr peser sur les dépenses publiques, et surtout les termes du contrat indiquent systématiquement qu’en cas de recettes moindres que prévues, c’est l’État qui doit compenser le manque à gagner.

Le Royaume-Uni fait figure de précurseur dans ce domaine, et il a pu constater la dérive des coûts, ce qui l’a amené à restreindre son utilisation des PPP. Pas en France où, depuis 2004, 41 milliards d’euros ont été engagés de cette façon, par l’État et les collectivités locales. Les dérapages sont déjà nombreux. Par exemple, le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) de Marseille, a été audité par la Cour des comptes : coût de la construction : 30 millions, charges financières : 26,7 millions, maintenance : 34 millions ! Faut-il ralentir la cadence ? Au contraire, le rythme s’accélère puisque le métro du Grand Paris (20 milliards d’euros) et les éoliennes en mer (10 milliards d’euros) seront financés de cette façon. L’État prévoit de construire 2000 kilomètres de voies TGV supplémentaires, soit une facture globale de 80 milliards d’euros, et ce sont encore les PPP qui seront sollicités.

En toute bonne logique, il faudrait rajouter le montant total de ces PPP à la dette publique « officielle » de la France (1832,6 milliards d’euros) ! Pourquoi une telle fuite en avant ? Les intérêts des responsables politiques sont liés à ceux des grands groupes de construction publique, et qui sont, en France, également présents dans les médias, sans lesquels une carrière politique ne peut pas se faire... Cette réalité compte bien plus que la bonne gestion des comptes publics

 

 

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Philippe Herlin est chercheur en finance et chargé de cours au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris. Il est également contributeur sur le site Goldbroker.com
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Le sujet des TGV est délicat, je l'étudie depuis quelques temps.....

Disons qu'un PPP est effectivement une manière d'éviter de nommer une dette une dette...mais en théorie le but est d'étaler la dépense en l'annulant par les profits générés par ce qui a été construit.
Dans le cas d'une ligne de TGV, il y a l'argent gagné par la hausse du prix des tickets, par l'apport de nouveaux passagers (possibilités de city-trips d'un jour ou d'un week-end)... accélération de l'économie, attractivité des zones desservies.....
Mais il faut faire un calcul juste, avec le bon budget, et ensuite prier pour que ça marche, sinon l'état se retrouve à payer dans le vide.

Quand les budgets sont dépassés....c'est mal parti.
Exemple, la HSL Zuid aux Pays-Bas...elle a coûté 14 milliards d'euros au lieu des 7 prévus.... on peut imaginer combien l'état devra douiller. En plus, le projet a pris des années de retard.... et sa mise en service est plutôt mal gérée (par exemple, pour rendre le nouveau train à grande vitesse plus attractif malgré la hausse du prix, les trains conventionnels desservant la même liaison ont été ralentis).

Mais si on veut un exemple plus marquant, celui du Shinkansen Japonais (1964) est beaucoup plus intéressant à étudier :
Financement : via des emprunts auprès de la Banque Mondiale (BIRD). Budget annoncé : 200 milliards de yens.
Mais le directeur de JNR (Japan National Railways) Shinji Sogo avait bidouillé les chiffres....en réalité le budget nécessaire était de 400 milliards, ce que la BIRD n'aurait jamais accepté de financer, et le gouvernement n'aurait pas suivi. Avec un budget de 200 milliards, la banque a prêté et le gouvernement a pris des engagements concrets impossibles à annuler.
Ensuite, le directeur Shinji Sogo a détourné les fonds d'investissements destinés au réseau conventionnel pour alimenter en douce le budget du Shinkansen.

Conséquences :
- Le réseau conventionnel japonais souffre aujourd'hui encore d'un retard de développement
- Ce retard de développement le transforma en un gouffre financier (pannes, sécurité)
- Les nouveaux projets de Shinkansen furent retardés (fallait attendre 1982 pour une nouvelle ligne)
- Incapable de se sortir du gouffre, JNR fut privatisée en 1987 et éclatée en plusieurs compagnies régionales (JR East, JR Central, JR West et JR Kyushu, chacune avec ses propres projets de Shinkansen)
- Quand la manoeuvre a été découverte, Shinji Sogo a dû démissionner

Et il y a fort à parier que l'état japonais devait se casser les reins pour maintenir JNR avant la privatisation, ce qui participa à amener la crise japonaise.... qui n'a jamais été entièrement résolue (quand on voit la dette supérieure à 200% du PIB)

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même pas besoin que les groupes de construction soient présents dans les médias. by design l'élection engendre le mensonge, la dette et l'impossibilité d'utilisation d'une monnaie fiable. donc utilisation d'une devise et arrimage du système banquaire à la cette grande fuite en avant.

le seul et unique responsable c'est le pigeon qui met son bulletin de vote dans l'urne *pour élire* quelqu'un (et qui croit profondément être en démocratie, avoir un pouvoir quelconque sur la marche du train).
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Le sujet des TGV est délicat, je l'étudie depuis quelques temps..... Disons qu'un PPP est effectivement une manière d'éviter de nommer une dette une dette...mais en théorie le but est d'étaler la dépense en l'annulant par les profits générés par ce qui  Lire la suite
RalphZ - 14/12/2012 à 20:21 GMT
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