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Deux cents ans nous séparent, même erreur forcenée

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Publié le 25 août 2015
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Rubrique : Editoriaux

1. L'harmonie économique.

Au moment où j'écris ces lignes, comme en permanence, des gens viennent de s'entendre sur des offres et des demandes de marchandises de toute nature.

Il y a eu des "marchés conclus", des "équilibres de marché", des prix et des quantités échangés de marchandises et de "monnaie", égalités d'offre et de demande, un équilibre économique général, et des satisfactions des gens.

Bref, il y a eu harmonie économique.

Peu importent les nombres ou les statistiques que certains veulent y ajouter - "pour faire scientifiques" -, c'est un fait logique, une réalité qui n'a pas besoin de vérifications (cf. texte de Leonard Peikoff, 1967...).

Il y a eu aussi des marchés qui n'ont pas pu se faire et des insatisfactions d'offres et de demandes en conséquence.

Cela cache des dissonances harmoniques.

Peu importent là encore les nombres ou les statistiques, c'est un autre fait logique, une réalité.

2. La transition perpétuelle.

Autant les demandes qui ont eu lieu ne disent rien sur l'avenir des gens (à l'exception des "marchés à terme"...) car leurs échanges indirects arrivaient à leurs fins, autant les offres qui ont eu lieu font s'attendre, certes avec incertitude, à des demandes ... nouvelles.

Il en est ainsi d'après,

- primo, le principe de l'échange indirect de choses qui veut qu'on offre des marchandises pour pouvoir demander d'autres marchandises qu'on préfère, et non pas l'inverse, et,

- secundo, le fait que l'échange direct de choses n'a guère de réalité autre que celle de prétendus modèles économiques théoriques.

Et, conjointement à ces demandes nouvelles, on peut s'attendre, sans certitude, à des offres nouvelles...

3. La grande erreur ignorée.

En d'autres termes, l'équilibre du marché cher à beaucoup d'économistes et déformé à l'outrance par les politiques et autres médiats est une notion fallacieuse.

L'équilibre du marché d'hier n'est qu'un élément de la réalité, l'équilibre du marché du présent ou de demain qui en résulte et échappe à tous (en particulier, aux "informations officielles"), est un autre élément.

Rien ne justifie de mettre l'accent sur le premier pour pérorer sur l'avenir.

L'équilibre du marché n'est pas non plus la notion finale implicite qu'elle semble cacher.

Il en est ainsi malgré ce que certains économistes font croire

- soit avec la théorie de l'équilibre économique général,

- soit avec les théories macroéconomiques,

sauf à cacher ou détruire l'intermédiaire de l'échange indirect qu'est ce qu'on dénomme "monnaie" et qui permet qu'il existe, à savoir que les offres et les demandes se rencontrent.

Les égalités de quantités de marchandises d'hier cachent un présent et des avenirs que personne ne saurait connaître sauf à vouloir être astrologue.

Rien ne justifie d'y accorder de l'importance pour cette raison.

Elles cachent aussi l'étendue des débouchés.

4. L'étendue des débouchés.

L'"étendue des débouchés", notion appropriée à Jean Baptiste Say (1767-1832), n'est rien d'autre que la capacité de vendre des quantités de marchandises, à savoir un élément du premier temps de l'échange indirect de choses.

En effet, selon J.B. Say, dans son Catéchisme (1815) :

  "Que signifie, en parlant d’une marchandise, ce qu’on appelle l’étendue de ses débouchés ?

C’est la possibilité d’en vendre une plus ou moins grande quantité." (chap.11)

L'ensemble des débouchés donne lieu à ce qu'il est commun de dénommer aujourd'hui "l'équilibre économique général".

. Hypothèses d'échangeabilité des choses.

Il y a échangeabilité d'une chose s'il y a, ex ante , capacité juridique, technique ou économique de l'acte d'échange synallagmatique ou de marché, par les personnes juridiques physiques.

Le mot "possibilité" qu'a employé Say s'applique surtout à la capacité technique.

Cette triple condition de l'échangeabilité peut être résumée par trois hypothèses théoriques:

- hyp. 1 : il y a échangeabilité du fait des capacités acquises,

- hyp. 2 : il n'y a pas d'échangeabilité car il n'y a pas de capacité,

- hyp. 3 : il y a échangeabilité en relation avec l'apparition de capacités...

5. La variation des débouchés.

Contrairement à la notion d'équilibre économique général ou à celle d'équilibre macroéconomique qui amène à voir dans la notion en question, la fin économique, la limite, et non pas une étape, Say avait mis l'accent sur la variation des débouchés, sur leur extension.

En effet, dans son Catéchisme, on peut lire :

 "Quelles sont les causes qui étendent le débouché d’un produit en particulier ?

C’est d’abord le bon marché auquel il peut être établi par comparaison avec son utilité, avec les services qu’il peut rendre ;

et, en second lieu, c’est l’activité de la production de tous les autres produits. " (ibid.)

6. La production de richesses.

En d'autres termes, selon Say et à juste raison, non seulement, il faut prendre en considération le premier temps de l'échange indirect de choses et rien d'autre de l'échange, mais encore, il faut faire intervenir un autre aspect de l'acte humain, à savoir l'acte de production.

En effet, selon Say:

"Pourquoi l’activité dans la production de tous les autres produits augmente-t-elle les débouchés de chaque produit en particulier ?

Parce que les hommes ne peuvent acheter un produit particulier qu’ils ne produisent pas qu’à l’aide de ceux qu’ils produisent.

Plus il y a de gens qui produisent du blé, du vin, des maisons, et plus les gens qui produisent du drap peuvent vendre de mètres de leur marchandise. " (ibid.)

7. La redistribution des richesses.

A fortiori, la redistribution des richesses que prétendent gérer les hommes de l'état pour instaurer, à la place, ce qu'ils dénomment "la justice", est une absurdité, qu'elle porte sur le passé ou sur l'avenir (cf. ce texte d'avril 2012).

La redistribution est violence de l'échange indirect de choses, il ne s'agirait pas de l'oublier.

Elle ne saurait être juste.

8. La valeur de la monnaie.

Une chose est certaine malgré ce qu'en disent beaucoup, trop..., les hommes de l'état ne fixent pas la valeur de ce qu'on dénomme "monnaie".

8.a. Jean Baptiste Say.

En effet, J.B. Say y avait insisté, il y a donc deux siècles :

"Ce n’est donc pas le gouvernement qui fixe la valeur des monnaies ?

Non ;

le gouvernement peut bien ordonner qu’une pièce de monnaie s’appellera un franc, cinq francs, mais il ne peut pas déterminer ce qu’un marchand vous donnera de marchandise pour un franc, pour cinq francs.

Or, vous savez que la valeur d’une chose se mesure par la quantité de toute autre chose que l’on consent communément à donner pour en obtenir la possession." (ibid.)

8.b. Ludwig von Mises.

Cent ans plus tard, et suivant en cela Say, Ludwig von Mises (1881-1973) l'a expliqué dans un texte intitulé "On the Classification of Monetary Theories" (1916-17) et repris à plusieurs occasions:

This Appendix was first published as a journal article in 1917-1918, it was later used as a chapter in the 2nd German edition of 1924, but was then relegated to the Appendix in the Batson translation of 1934 (cf. http://www.econlib.org/library/Mises/msTApp.html).

En français:

Cette annexe a été publiée comme article de journal en 1917-1918, il a été utilisé plus tard comme un chapitre de la 2e édition allemande de 1924, mais a ensuite été relégué à l'Annexe dans la traduction Batson de 1934)

La proposition de Mises était que l'état n'avait rien à voir avec la monnaie malgré ce qu'en disait à l'époque, en particulier, Georg Friedrich Knapp (1842-1926), un auteur alors très en vogue.

Il ne faisait que reprendre ce qu'avait écrit Say.

On remarquera en passant qu'entre Say et Mises, les réglementations d'état s'étaient accrues ainsi que des innovations monétaires.

8.c. Aujourd'hui.

Aujourd'hui, cent ans plus tard encore, malgré Say, Mises et leurs disciples, l'erreur progresse à l'initiative d'un grand nombre d'incompétents, élus ou non du "suffrage universel", qui jouent avec ce qu'on dénomme la "monnaie" (cf. ce texte de mai 2011) sans savoir ce qu'ils font.

9. Un dernier mot.

Reste que l'augmentation des réglementations étatiques au XXème siècle est sans commune mesure avec ce qui s'était passé au XIXème siècle et, a fortiori, auparavant.

Dirimante a été, en particulier, la réglementation de la décennie 1930 qui,

- d'une part, a interdit la conversion des substituts de monnaie bancaires en monnaie comme convenue et,

- d'autre part, a obligé vous et moi à accepter les substituts de monnaie bancaires inconvertibles.

Auparavant, cela était pratiquement impensable.

Et ni Say, ni Mises ne l'avaient envisagé.

Au moins autant l'a été la réglementation de la décennie 1970 dont sont convenus les hommes de l'état à l'échelle du monde "libre" et qui a voulu qu'on ne demandât pas la conversion des substituts de monnaie bancaires étrangers en monnaie (le péché monétaire de l'Occident selon Jacques Rueff, cf. son ouvrage de 1971).

Honte à ceux

- qui mettent l'accent sur une réglementation sans importance du début de la décennie 1970 (à l'initiative du ministre de l'économie et des finances de l'époque, Valéry Giscard d'Estaing, cf. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;...EXT000000334815) et à tous ceux 

- qui cachent les réglementations précédentes, autrement plus essentielles.

10. Addendum.

Tout se passe pour eux comme si l'économie politique était morte et si on pouvait encore la tuer (cf. ce target="_blank" texte du 22 août 2015).

 

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France. Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur
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