Pour l’instant, la tendance semble assez claire. Depuis les quatre coins du monde, de la monnaie afflue sur les marchés des actions Américaines parce que tous les autres endroits possibles où accumuler de l’argent ne produisent aucun retour sur investissement ni aucun intérêt, à une heure où la valeur des devises des banques centrales semble vaciller quelque part au Sud de Palookaville. La ruée vers les actions cotées en bourse engraisse les actions cotées en bourse, et la cavalerie se fait toujours plus assourdissante. Une tendance doit forcément durer quelques temps pour devenir une tendance, mais une chose est sûre : cette tendance prendra fin.
Et puis il y a les comportements curieux de l’or et de l’argent. La peur et l’avidité peuvent bien gouverner le commerce des instruments papier, ce qui règne sur les échanges de métaux précieux est une toute autre chose : l’incertitude. Aujourd’hui, cette incertitude est concentrée non pas sur la direction vers laquelle se dirige le papier mais sur la question de savoir si sa valeur est réelle et s’il en restera encore quand un peu plus de poussière se sera accumulée. Les marchés peuvent faner, ils le feront, mais il sera une toute autre chose de voir notre gouvernement imposer des contrôles de capital et de ne plus pouvoir retirer notre argent des banques.
Maintenant que tout le monde est au courant de ce qui s’est passé à Chypre (et je ne parlerai même pas de l’incident MF Global), tout le monde devrait se mette à acheter de l’or ou de l’argent sans risque de contrepartie. Et pourtant, leurs prix continuent lentement de diminuer. Je ne pense pas que ce soit dû à la menace de confiscation dont on entend parler partout. Le gouvernement des Etats-Unis ne pourrait pas être assez bête pour rejouer l’épisode FDR. Rien n’est plus comme en 1933. Les gens qui ont de l’or sont aussi les plus armés, et sont donc également équipés de munitions. Ils auraient de fortes chances de lancer une insurrection si les agents du trésor venaient leur réclamer leur épargne.
Bien que je sois généralement allergique aux théories de la conspiration, il semblerait que quelqu’un, quelque part, force le prix des métaux à la baisse. Les banques centrales Américaine et Européennes ont pour habitude d’influencer les prix de l’or et de l’argent à la baisse, ce qui donne l’air plus fiable à leurs devises – malgré les politiques de quantitative easing pensées pour les affaiblir. Cela signifie qu’influencer les prix des métaux à la baisse donne l’impression que le quantitative easing ne fait pas exactement ce qu’il est supposé faire : alimenter la guerre des devises en dévaluant la monnaie et faire fondre le coût de la dette.
Je suppose que la Réserve Fédérale et ses amies les Too-Big-To-Fail parviendront à influencer le prix de l’or à la baisse jusqu’aux environs de 1350 dollars, du moins pendant un moment. Mais d’ici là, elles auront endommagé les économies qu’elles prétendent représenter et plongé leurs citoyens dans la pénurie. Considérez maintenant le fait que l’hyperinflation soit un phénomène soudain. Lorsque ce phénomène apparaît, il se développe très rapidement, d’heure en heure et de jour en jour. La Fed et ses associées ne seront pas capables de la contrôler, tout simplement parce qu’elle naitra de leurs propres actions, y compris de la baisse de la valeur du dollar par le biais de la manipulation des marchés de l’or et de l’argent – et Ben Bernanke ne pourra prétendre que son hélicoptère est une machine à remonter le temps. Il ne pourra pas revenir en arrière. C’est alors que nous verrons le prix de l’or flamber jusqu’à atteindre 3.500 voire même 10.000 dollars, dépendamment des dommages causés et de l’absurdité des solutions politiques qui viendront y répondre. Un quantitative easing infini n’est autre que la destruction d’une devise… à l’infini.
L’Histoire nous a appris que la crise actuelle de la confiance envers la monnaie a été apportée par des hommes qui ont refusé de comprendre que les termes de la vie de tous les jours ont changé en 2013. Nous pourrions sauver notre pays et mettre en place un nouveau système économique en accord avec notre nouvelle ère de contraction, mais plus rien ne serait pareil. Les autoroutes et les centres commerciaux seraient vides et les gens iraient dépenser ailleurs leur énergie, au sein de leur communauté, sur leur lieu de travail et dans leur rue marchande. Le chemin qui nous mènera à cela sera sombre et solitaire, et ne sera parcouru que par de courageux individus qui daigneront s’aventurer là où les politiciens refusent de porter leur regard, et qui ne recevront le soutien ni de leur culture, ni de leurs autorités politiques.
Un jour viendra peut-être où ces autorités seront abolies ou renversées, et j’espère être encore là lorsque viendra ce jour effroyable. Alors seulement sera venue la fin de la télé réalité. Partout où les élites circulent, le chaos règnera.