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Cours Or & Argent

L’extinction des marchés

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Delta Global Advisors
Publié le 23 juillet 2015
1095 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

La débâcle qui s’abat depuis maintenant quatre jours sur le marché boursier chinois a fait perdre près de 30% au Shanghai Composite Index depuis son record du mois de juin. Pour contrer ces pertes, le gouvernement chinois a formulé une hypothèse intéressante : les actions ne pourront plus baisser si les ordres de ventes sont interdits.

C’est dans le cadre de cette proposition que Pékin a demandé aux actionnaires disposant plus de 5% d’intérêts de cesser de vendre leurs actions. Directeurs, superviseurs et personnel de direction ne sont, eux non plus, plus autorisés à vendre.

La Chine a lancé des enquêtes contre ceux qu’elle pense engagés dans des ventes à découvert malintentionnées. La menace d’emprisonnement s’est prouvée être un moyen de dissuasion efficace contre ceux qui contemplaient une position à découvert sur les marchés chinois.

Si vous n’appartenez à aucune des catégories de vendeurs ci-dessus, vous pourriez toujours avoir des difficultés à sortir votre argent des actions, parce que deux tiers des actions ont été suspendues sur le marché.

Il ne devrait pas vous surprendre que le gouvernement communiste de Chine soit descendu du train du marché libre. Après tout, le gouvernement est persuadé que les économies s’élargissent au travers de la construction de villes fantômes. Pourquoi donc ne devrait-il pas penser que les marchés fonctionnent mieux lorsque les participants ne sont plus autorisés à vendre ?

La réaction de Wall Street n’a pas été moins alarmante. Deutsche Bank et Bank of America Merrill Lynch ont applaudi le gouvernement chinois pour avoir fait le nécessaire en vue de conserver la bulle sur les actions.

Mais le caractère haussier ironique et contre-intuitif de Wall Street face à la Chine est plus évident encore chez Goldman Sachs. Goldman a en effet conseillé à ses investisseurs d’acheter des actions chinoises au plus vite.

Après avoir observé quarante années d’historique statistique, l’équipe de Goldman Sachs pense que « le marché chinois fait aujourd’hui l’expérience d’une correction de son marché haussier, et non d’une transition vers un marché baissier ». Voilà qui n’est pas sans rappeler les modèles de Wall Street qui ont conclu que les prix de l’immobilier ne pourraient jamais baisser sur une base nationale.

J’aimerais d’abord qu’on me dise comment quiconque a pu obtenir quarante années de chiffres honnêtes de la part de la Chine ; et qu’on me montre quand, au cours du demi-siècle passé, la Chine a déjà pu faire gonfler sa dette de 20 trillions de dollars comme elle vient de le faire ces huit dernières années.

De telles analyses statistiques peuvent offrir un complément utile à l’émission de prévisions de marché. En revanche, cela sous-entend également que les marchés sur lesquels la Chine négocie des actions ressemblent de près ou de loin à des marchés dignes de ce nom.

Un marché est un endroit où une multitude d’acheteurs et de vendeurs se rencontrent de leur plein gré, et où les prix sont déterminés. Ce que la Chine a créé est un motel dans lequel de l’argent se déplace mais duquel il ne peut plus sortir. Toutes les analyses techniques et fondamentales sont jetées par les fenêtres. Ceux qui choisissent de participer à cette charade devront attendre la prochaine décision de Pékin quant à l’avenir du marché.

C’est là une antithèse du capitalisme et des marchés libres. C’est pourquoi nous devrions être choqués de voir Wall Street, le supposé bastion du capitalisme, embrasser de telles mesures. La triste vérité, c’est qu’il ne reste dans notre monde plus aucun marché libre, et qu’il devient de plus en plus évident que Wall Street est satisfait de la manière dont les choses ont évolué. Nous nous sommes tans habitués à la manipulation des marchés que nous avons complètement perdu de vue la manière dont les marchés libres sont supposés fonctionner.

Dans cette nouvelle dystopie, les actions ne peuvent plus baisser, les sociétés ne peuvent plus faire faillite et les pays ne peuvent plus faire défaut de leur dette – les banques centrales créent de la monnaie pour se débarrasser du problème. Lorsque la contrefaçon monétaire et la baisse des taux d’intérêt ne suffit plus, les gouvernements tentent de prouver que les régulations de marchés peuvent nous sortir du pétrin.

Nous pourrons donc dormir sur nos deux oreilles, puisque nous savons que le petit groupe de ploutocrates qui contrôle aujourd’hui les marchés nous sortira toujours d’affaire. Les analyses de marché dignes de ce nom ont été supplantées par le besoin d’éplucher un par un les mots des communiqués des banquiers centraux à la manière d’étudiants en théologie.

Mais pourquoi analyser leurs discours ? Les banquiers centraux ne comprennent pas comment fonctionnent les marchés et les économies. Tout ce qu’ils se sont prouvés capables de faire est imprimer de la monnaie. Pour que nous puissions demeurer dans notre longue rêverie dystopique.

La victoire des marchés libres sur le contrôle des économies a été décidée il y a bien longtemps. Ces leçons semblent cependant avoir été oubliées. Même le Pape s’est mis à critiquer le capitalisme, en y faisant référence comme à une idolâtrie idéologique qui ne peut mener qu’à l’esclavagisme, à la dislocation communautaire et à la soif d’obtenir toujours plus. Peut-être devrait-il faire un tour en Papamobile dans les rues de Cuba ou du Venezuela pour y constater le niveau de vie des pauvres qui existent hors de l’ « idolâtrie idéologique » du capitalisme.

La vérité, c’est que les gens ne vivent nulle part mieux que dans une économie de marché libre. Ce n’est qu’en nous éloignant de ce modèle, comme nous l’avons fait ces sept dernières années, que nous voyons s’accentuer l’écart entre riches et pauvres.

La liberté aurait dû faire disparaître à jamais l’égalitarisme suite à l’effondrement de l’URSS en 1991. Mais si les employés de Goldman perçoivent encore le mérite d’un investissement sur une économie de commande et de contrôle, la Corée du Nord est peut-être le prochain investissement en or. Je suis certain que Kim Jong-un a quelque part un pont qui mène nulle part qu’il serait content de leur vendre.

La liberté économique et la prospérité sont rapidement remplacées par des marchés contrôlés par les autocrates, ce qui ne mène à l’éviscération de la classe moyenne. Les peuples ont abandonné volontairement une majorité de leurs libertés. Pourquoi ? Parce qu’on les a abêtis. Pour quelle autre raison auraient-ils pu mettre les marchés, les économies et la structures familiale entre les mains des gouvernements avec une telle ignorance et un tel empressement ?

L’abrogation des marchés mène à la stagflation, l’effondrement économique et le chaos. C’est là le triste destin du monde développé.

 

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