1. Prix et quantité de marchandise vont de pair.
Sauf à se situer en socialisme, en économie socialiste, où les hommes de l'état
ont choisi, sans raison digne de ce mot, de fixer les prix des marchandises
(...un temps... avant que tout s'écroule), le prix en monnaie de quelque
marchandise que ce soit ne doit pas être séparé de la quantité ou du nombre
de marchandises qui est allé de pair du fait des échanges, des actes
d'échange des parties (lesquels cachent des coûts ... subjectifs toujours
oubliés).
Prix et quantité de marchandise vont de pair, ils résultent des échanges
de vous et moi, et privilégier l'un plutôt que l'autre est une grave
inexactitude pour ne pas dire une erreur.
Mais elle est ordinaire.
Autre inexactitude qu'on laissera de côté, des échanges recherchés hier
n'ont pas abouti (ni prix ni quantité de marchandises) et personne ne s'en
soucie.
Troisième inexactitude, des
économistes font des hypothèses sur la notion de "concurrence", à
commencer par l'inexactitude "concurrence pure et
parfaite"/concurrence imparfaite, et, en général, supposent que
l’élasticité prix de l’offre de marchandises est infinie.
Ils ouvrent ainsi la porte à ceux qui vont établir, contre toute
connaissance rationnelle, des comparaisons entre le socialisme et la liberté
économique (cf. ci-dessous 2.b. La « concurrence »).
a. Taux d'échange convenu.
Cela n'empêche pas que, par définition, le prix d'une marchandise était un
rapport, un taux entre deux quantités de marchandises convenues par
les parties (au moins deux...) de l'échange (cf. Stanley
Jevons cité par Pareto
1896-97).
Sans échange, pas de prix ni de quantité, des coûts, faut-il le répéter.
Avec échange et sans intermédiaire des échanges, il y a des prix relatifs
et des quantités, mais aussi des coûts d'échange inférieurs.
Avec échange et intermédiaire des échanges, il y a des prix relatifs
et des quantités, mais aussi des coûts d'échange inférieurs à ce qu'ils
étaient et davantage d'échanges.
b. Prix en monnaie d'une marchandise.
Avec échange et monnaie (intermédiaire des échanges spécifique), il
y a des prix en monnaie et des quantités, mais aussi des coûts d'échange
inférieurs comme des économistes l'ont expliqué, en partie, depuis la
décennie 1970, et davantage d'échanges encore.
Avec échange et monnaie, tout prix en monnaie d'une marchandises n'a été
qu'une quantité de monnaie rapportée à la quantité de marchandises et
convenue par les parties.
C'est, autrement dit, une quantité de monnaie unitaire qui a été convenue
d'un commun accord et qui a représenté une quantité de monnaie (cf. Mises,
1953) :
«
Les prix ne sont pas mesurés en monnaie,
ils consistent dans de la monnaie. » (Mises, 1953, p. 664) (1).
_________
(1) Mises, L. von (1953), « Remarques
sur le traitement mathématique des problèmes de l'économie politique ,
Studium Generale, décembre, pp. 662-665 (traduit de l’allemand par
François Guillaumat).
_________
Et tout cela a décrit, s'il en était besoin, la loi de l'économie.
c. "Toutes choses égales par ailleurs"...
En conséquence, l'économiste ne saurait raisonner "toutes choses
égales par ailleurs" et, a fortiori, "à prix
constants".
En procédant ainsi, il (se) cache, en particulier, des coûts et,
contre toute attente, il exclut leur amoindrissement potentiel du fait
de l'intelligence de l'homme.
Exemplaire est l'économie des coûts de l'échange sans fin qu'a été
l'invention de la monnaie par les gens dans le passé, et malgré les
réglementations des hommes de l'état qu'elle a connues par la suite et qui
l'ont handicapées...
Exemplaire est où l'économie est arrivée aujourd'hui avec la survenance
des cybermonnaies (cf. ce billet de
juillet 2017 et celui-ci).
2. Changement ou déplacement des échanges.
Reste qu'en conséquence des actes d'échange des gens, quantités et prix
des marchandises ont varié, ou non.
Une démarche empruntée aux sciences physiques, celle du déplacement de
l'équilibre, consistent, pour des économistes, à dire qu'ils
étaient, a priori, "mobiles"..., confondant ainsi mobilité
et variation libre, et que les échanges ont été des mouvements, des
déplacements (dont l'issue a été, au départ, connue...).
Une autre démarche, celle du changement, consistent à se refuser à
comparer les positions nouvelle et ancienne car elles sont tout
simplement sans valeur (Hayek,
1986, Droit, législation et liberté, tome 2, p.145)
Les variations libres, ou non, des échanges, c'est-à-dire de la quantité
et du prix de la marchandise, ont permis l'harmonie économique des gens sur
quoi avaient débouché leurs accords (cf. Les harmonies économiques
de Frédéric Bastiat, 1850) quand on a mis de côté les échanges non aboutis.
a. "Théorie des prix".
Ce que des économistes ont dénommé "théorie des prix" dans le
passé n'était en fait qu'une façon de parler du socialisme, de l'économie
socialiste.
Leur démarche ignorait non seulement les marchés non aboutis, mais
aussi les quantités de marchandises convenues appariées ou avait fait
des hypothèses qui revenaient à cette ignorance.
Dans le meilleur des cas de cet univers, le prix était fixé par le réglementeur/législateur...
La fixation des prix n'était jamais qu'une manipulation particulière de la
réglementation par le législateur.
De cette fixation, devait sortir, par l'échange, des quantités de
marchandises !
La fixation cachait en particulier des coûts qui n'existeraient pas
si la fixation n'existaient pas et qui étaient supportés par tout un
chacun (coûts en relation avec la fixation et coûts en relation avec le
non respect de celle-ci)...
b. La concurrence.
La concurrence pouvait être identifiée à la non fixation des prix, à la
liberté de changer de ceux-ci.
La liberté des prix des marchandises en monnaie ou du "mécanisme
des prix", comme l'ont dénommé des économistes, était un grave biais de
la démarche.
Rien ne justifie d'établir un rapprochement entre concurrence et
réglementation comme l'ont fait des économistes au XXème siècle (cf. Cot
et Lallement, 2007).
Quoique chères aux économistes socialistes (depuis Oskar Lange
- 1904-65- polonais émigré aux Etats-Unis d'Amérique dans la décennie
1930), ces deux notions n'ont rien à voir l'une avec l'autre malgré ce qui en
est dit :
"En
1935 il [Lange]
critique sévèrement la théorie marxiste au profit de ce qu’il appelait « la
théorie économique moderne » - le cadre walrassien de la théorie de
l’équilibre général.
En 1936 il publie deux articles fondateurs sur la théorie de l’équilibre
général appliquée à une économie socialiste.
La démonstration est double.
1) Lange affirme qu’un système de prix n’est pas nécessairement lié à
l’institution du marché - et donc qu’un calcul économique rationnel peut être
envisagé dans un autre système institutionnel que le système capitaliste.
L’argument lui permet une offensive à fronts renversés où il reproche à
Mises d’être « institutionnaliste » quand il soutient que les lois
économiques n’auraient de validité que relativement à leur contexte
historique.
2e argument, plus théorique : Lange pose les bases d’une procédure de
planification itérative, enracinée dans l’analogie entre un mécanisme de
planification centralisée et un mécanisme de tâtonnement walrassien - ce qui
lui permet de conclure à la réalisation possible, à la fois d’un équilibre
économique général et d’un état d’optimalité parétienne dans une économie
centralement planifiée." (Cot et Lallement, 2007, p.9)
3. Autres inexactitudes.
Rien ne justifie de voir, a priori, dans la seule stabilité des
prix en monnaie, dans leur non variation, une harmonie économique ...
Rien ne justifie non plus de voir
- dans une variation d'un prix, un "trouble", une
"perturbation", une "friction" et
- dans une variation de l'ensemble des prix, une "catastrophe",
une "crise" ...
A fortiori, que le législateur fixât un prix au nom de ce
"trouble" ou des prix au nom de la
"crise", c'était encore du socialisme...
Tantôt l'augmentation d'un prix, tantôt la diminution d'un autre, tantôt
les variations des deux sont jugées "troubles"... par les
socialistes et les hommes de l'état de les réglementer.
C'est encore une inexactitude pour ne pas dire une erreur.
Variations de prix et de quantités sont, au contraire, la façon économique
de mettre fin au "trouble", "perturbation",
"friction", "catastrophe", et autre
"crise" ...
. Exemplaire est la contrefaçon.
Exemple de "trouble" emprunté au passé, c'est l'idée de la
"contrefaçon".
Au prétexte que l'intermédiaire des échanges qu'était la monnaie naissante
(à l'échelle de l'histoire), était alors jugé susceptible de contrefaçons,
les hommes de l'état se sont faits forts de protéger contre
autrui les gens qui détenaient la monnaie et d'y parvenir en instaurant
le privilège de monopole de la production de monnaie et en le conférant ... à
eux-mêmes.
On sait la suite... (cf. ce billet d'août
2013)
Ce n'est qu'au XXème siècle, que les hommes de l'état ont trouvé une
nouvelle façon de conforter leur mensonge d'hier.
Ils ont fait appel à ce qu'ils ont dénommé la "politique
monétaire"..., la gestion par leurs soins de la quantité de monnaie pour
améliorer l'activité économique et, par conséquent, l'activité de chacun !
On est en plein dedans aujourd'hui avec ce qui est dénommé le "quantitative
easing process" (cf. le billet
de mars 2017).