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Les niches fiscales sociales

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Jean de Selzac
Publié le 26 février 2013
688 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 4 votes, 3/5 ) , 4 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

À première vue, cela peut paraître saugrenu de mettre côte-à-côte les mots « niches fiscales » et « sociales. » Pourtant ce pourrait être là une des principales innovations du quinquennat de François Hollande. Si les media ont surtout relayé la proposition faite le 17 février sur Europe 1 par Didier Migaud, Président de la Cour des Comptes, de fiscaliser les allocations familiales, le dialogue avec le journaliste Jean-Pierre Elkabbache est riche d’enseignement sur les probables politiques de réduction des dépenses publiques à venir à travers la fiscalisation des prestations sociales.


Revenons donc sur ce dialogue. Didier Migaud évoque le problème des comptes publics : « ce que nous avons pu observer dans nos différents rapports, c’est que pour redresser les comptes publics, il faut agir à la fois sur les recettes, c’est-à-dire sur les impôts et taxes, et également sur les dépenses. » Et d’expliquer : « sur les recettes ça veut dire effectivement mettre sur la table ce que l’on appelle un certain nombre de niches fiscales » enchaînant tout de suite en disant que « les prestations familiales, les allocations familiales, le fait qu’elles soient fiscalisées ou pas c’est effectivement un sujet qui peut être mis sur la table. »


Surpris que l’expression « prestations familiales » et « niches fiscales » soient si proches, Jean-Pierre Elkabbache demande une explication, un éclaircissement : « c’est une niche ?, c’est une niche fiscale ? » Ce à quoi Didier Migaud répond avec un léger temps d’arrêt : « on peut considérer en tout cas que c’est une prestation qui rentre dans les revenus et qui peut, d’une certaine façon, être fiscalisée. »


Un tournant dans les finances sociales françaises


Tout d’abord il faut rappeler que la niche fiscale s’appuie soit sur une dérogation qui permet de réduire ses impôts ou d’en être exonéré, soit sur un vide législatif qui permet d’échapper légalement  à l’impôt. En outre, la niche fiscale représente toujours un manque à gagner pour l’État. La France compte environ cinq cents niches fiscales, savamment utilisées par les contribuables les mieux informés afin de conserver une partie plus importante de leurs revenus.


Ensuite, les prestations familiales, à savoir celles qui concernent la « naissance du jeune enfant » et « l’entretien des enfants », versées par la caisse d’allocations familiales (CAF) représentent un peu plus de 29 milliards d’euros. Sans trop entrer dans les détails, mais pour donner une idée des coûts sociaux, il faut préciser que la prestation d’accueil du jeune enfant représente 12,7 milliards d’euros bénéficiant à 2,2 millions de familles. Les allocations familiales proprement dites pèsent quasiment 12 milliards d’euros pour 4,7 millions de familles. L’allocation de rentrée scolaire se monte à 1,4 milliards d’euros pour 2,8 millions de bénéficiaires.


Toutes ces prestations sont maintenant dans le viseur de l’État. Car ces compléments de revenus sont exonérés d’impôt et aucune disposition législative, à ce jour, ne prévoit de les fiscaliser. C’est cet aspect des prestations sociales qui les rapproche de  la niche fiscale. Si elles venaient à être  considérées comme telles, nous assisterions à un tournant fondamental de la politique sociale qui permettrait in fine de réduire les dépenses publiques.


Une manne de 62 milliards d’euros


Il est alors fort à parier que les politiques français ne se cantonneront pas aux seules prestations familiales.  La CAF verse aussi  les prestations logement qui se montent à 15,7 milliards d’euros, les allocations aux adultes handicapés pour 7 milliards d’euros et le revenu de solidarité active pour 9,4 milliards d’euros. Les dépenses sociales de la CAF, qui bénéficient à  11,4 millions de français, se montent en réalité à un total de 62 milliards d’euros. Une vraie manne pour l’État qui pourrait dépenser moins.


On le voit, le concept de « niche fiscale sociale » est apparue dans le paysage fiscal français et ne risque pas d’en sortir. Très concrètement cela signifie que les aides sociales diminueront à proportion de leur fiscalisation. Le processus est inéluctable dans un État économiquement aux abois. Alors en ne niant pas que les prestations familiales soient des niches fiscales, Didier Migaud a bel et bien ouvert la boite de Pandore.

 

 

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Esprit libertarien, entrepreneur, grand voyageur parcourant des continents aussi divers que l’Afrique et l’Amérique, Jean de Selzac met sa plume au service de la liberté économique et de l’esprit d’entreprise. Il a souvent écrit dans les différentes publications de Contribuables Associés.
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Pourquoi donner d'un coté et reprendre de l'autre ?
Pour donner du travail au fonctionnaire non ?

Peut etre suffirait-il de restreindre l'assiette ou les montants et l'affaire serait réglée ?
Trop simple, trop pratique.

500 niches fiscales .... , 500 !! ...la France est à la fois un pays communiste et un pays de privilège : c est sur qu'il va réussir ....
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L'Etat n'a pas à intervenir dans le montant des AF qui sont une "caisse de communanuté" transversale et horizontale entre tous les employeurs et tous les employés de sorte que les charges des uns et les nets disponibles des autres soient indépendants de la taille de la famille.

Le rôle de l'état est d'encourager, de regarder faire et s'assurer que les sommes ne tombent pas malencontreusement dans des poches situées sur la trajectoire de l'argent...

Les cotisations ne sont pas un impôt, le gouvernement n'est pas propriétaire des fonds, il n'en a pas même la disposition.
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Les prestations familiales ne sont pas un revenu mais une indemnité, dont le fait générateur sont des charges réelles qui lui sont supérieures.

Ce détournement me semble cohérent de la part de ceux qui considèrent une moindre ponction fiscale (une réduction d'impôt) comme un CADEAU.
Qu'ils poursuivent leur logique et considèrent donc la désinflation comme une déflation.
Evaluer :   2  2Note :   0
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Il faut sacrément mépriser le contribuable pour le traiter littéralement de chien et de ne lui offrir pour seul refuge que des niches.

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L'Etat n'a pas à intervenir dans le montant des AF qui sont une "caisse de communanuté" transversale et horizontale entre tous les employeurs et tous les employés de sorte que les charges des uns et les nets disponibles des autres soient indépendants de  Lire la suite
Rüss65 - 26/02/2013 à 17:52 GMT
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