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Mort d’un patriote

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Publié le 20 octobre 2015
1157 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
( 13 votes, 5/5 ) , 5 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

Mon père, Irvine A. Schiff, est né le 23 février 1928. Il est le huitième enfant et seul fils d’immigrants juifs, qui avaient traversé l’Atlantique vingt ans auparavant à la recherche de liberté. En conséquence de leurs espoirs et de leur courage, mon père a eu la chance de naître dans l’une des nations les plus libres de l’Histoire du monde. Mais à sa mort, le 16 octobre 2015, à l’âge de 87 ans, prisonnier politique de cette même nation, aveugle au sens de la loi et menotté à un lit d’hôpital, la nation libre dans laquelle il est né était déjà morte depuis des années.

Mon père a vécu une longue histoire d’amour avec les principes fondateurs de son pays, qu’il a fièrement servi pendant la guerre de Corée, ayant pendant un temps reçu la distinction moins qu’honorable de soldat Américain au rang le plus bas à avoir été déployé en Europe. Au lycée, il est devenu familier avec les principes de l’économie autrichienne au travers des écrits d’Henry Hazlitt et de Frederick Hayek. Il est devenu politiquement actif alors que Barry Goldwater perdait son pari présidentiel. Son activisme s’est intensifié pendant la guerre du Vietnam, avec ses efforts de résistance au projet d’aide humanitaire lancé par l’université de Yale en faveur du Vietnam du Nord alors que le pays était en conflit avec les forces armées américaines au sud. Plus tard, il a mené campagne, sans succès, pour le poste de gouverneur du Connecticut. En 1966, il a manqué d’être nominé aux présidentielles pour le parti libertaire face à Harry Brown.

En 1976, ses idées en termes d’économie de marché libre, de gouvernements limités et d’interprétation stricte de la Constitution l’ont poussé à écrire son premier livre, The Biggest Con: How the Government is Fleecing You, une critique de l’expansion du gouvernement américain après le New Deal. Le livre a reçu les accolades du monde conservateur grand public, et a fait l’objet entre autres d’une critique excellente dans le Wall Street Journal.

Mais mon père a été plus célèbre pour son opposition aux impôts fédéraux sur les revenus, qui lui a valu le titre de « protestataire fiscal ». Mais il ne s’opposait pas aux impôts légitimes et raisonnables. Il n’était pas un anarchiste et percevait l’Etat comme ayant un rôle important, mais limité, à jouer au sein de l’économie de marché. Il s’opposait à la collecte illégitime de l’impôt sur les revenus par le gouvernement fédéral. Son premier livre sur le sujet (il a publié un total de six livres), intitulé How Anyone Can Stop Paying Income Taxes et publié en 1982, est devenu un best-seller du New York Times. Son dernier, The Federal Mafia; How the Government Illegally Imposes and Unlawfully collects Income Taxes, la première de trois éditions publiée en 1993, est devenu le deuxième et dernier ouvrage non romanesque à être interdit aux Etats-Unis. Le seul autre livre ayant été celui de Fanny Hill, intitulé Memoirs of a Woman of Pleasure, interdit pour raisons d’obscénité en 1821 et 1963.

Il a mené une croisade pour forcer le gouvernement à respecter la loi, qui lui aura valu trois peines de prison, la dernière ayant été une sentence de quatorze ans qu’il a commencé à servir il y a dix ans, à l’âge de 77 ans. Cette sentence est devenue une condamnation à vie, puisque mon père n’est pas parvenu à survivre jusqu’à sa date de libération, en 2017. Sa sentence s’est transformée en condamnation à mort. Mon père est mort d’un cancer de la peau qui est resté sans diagnostic et sans traitement alors qu’il était en détention. Son cancer de la peau a ensuite entraîné le développement d’un cancer virulent des poumons qui a mis fin à sa vie deux mois après son diagnostic initial.

Le retournement le plus cruel de la fin de sa vie s’est produit il y a sept ans, après son 80ème anniversaire. Le gouvernement l’a transféré depuis une prison fédérale de basse sécurité située à New York, à proximité de ses amis et de sa famille, vers un institut correctionnel d’abord dans l’Indiana, puis au Texas. Ces transferts ont eu lieu pour lui ouvrir l’accès à de meilleurs soins médicaux. Mais en échange, mon père a dû vivre isolé de ses êtres chers. Lui rendre visite impliquait de longues heures de vol, des nuits à l’hôtel et des locations de voitures. Alors ses jours de visites sont devenus très espacés. Et pourtant, dans ces centres médicaux supposément supérieurs, mon père n’a reçu pratiquement aucun soin. Pas même pour la cataracte qui l’a rendu aveugle aux yeux de la loi. Pas avant que son cancer de la peau ne se propage jusque dans tous ses organes.

A l’heure de son diagnostic en août de cette année, son espérance de vie a été estimée à six mois. Nous avons essayé de le faire sortir de prison grâce au système de libération de compassion, afin qu’il puisse passer ses derniers mois auprès de sa famille et faire plus ample connaissance avec ses petits-enfants. Mais il n’a pas survécu assez longtemps pour que le processus bureaucratique puisse prendre fin. Deux mois après son lancement, et malgré l’aide d’une membre démocratique du Congrès et d’un sénateur républicain, sa pétition était encore sur un bureau à attendre une autre signature, et ce bien que tous les employés de la prison souhaitaient le voir libéré. Alors que mon père était en soins intensifs, un coup de téléphone a été passé par un avocat et le Bureau des prisons de Washington pour demander à la prison plus de preuves quant au sérieux de sa condition médicale.

A mesure que son cancer l’a consumé, sa voix a changé. Le système de communications de la prison de l’a plus reconnu, et pendant ses derniers mois, il n’a pas pu communiquer avec les membres de sa famille. Quand sa condition s’est détériorée au point de devoir être hospitalisé, les employés du gouvernement ont aveuglément suivi les ordres qui leur avaient été donnés, et l’ont menotté à son lit. Comment aurait-il pu s’échapper, à 87 ans, malade du cancer, légalement aveugle, pouvant à peine respirer et encore moins marcher ?

Que vous soyez d’accord ou non avec l’opinion de mon père quant à l’impôt fédéral sur les revenus et la manière dont il est collecté, il est difficile de défendre le traitement que lui a réservé le gouvernement. Ses convictions étaient si sincères et passionnées qu’il a continué de les embrasser jusqu’à son dernier souffle. Comme William Wallace dans la dernière scène de Braveheart, un gouvernement oppresseur est parvenu à se débarrasser de lui, mais pas à vaincre son esprit. Et cet esprit continuera de vivre dans ses livres, dans ses vidéos, et au travers de ses enfants et petits-enfants. L’héritage qu’il aura laissé nous aidera peut-être un jour à restaurer les libertés perdues qu’il a longtemps tenté de protéger, pour lui permettre enfin de reposer en paix.

 

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Peter Schiff est expert en économie politique et monétaire, et dans le conseil de la diversification internationale du patrimoine.
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Que cet homme intègre et courageux repose en paix. Je ne doute pas que son brillant fils aidera à mettre à bas la tyrannie qui a tué son père.
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bonjour jean
voila ...vous avez dit...la tyrannie ,c'est exactement cela
mais je pense que cet homme a ouvert une porte et qu'elle ne refermera jamais
son digne fils est là pour continuer son œuvre
l'élite ne durera pas
le peuple reprendra sa liberté , le système n'a pas une once d'humanité !!!
et c'est ce qui le perdra !!!
Histoire vraiment tragique mais comment s'étonner encore ?

Condoléances, Monsieur Schiff
Bien que je ne me sois jamais fait beaucoup d'illusions sur le sort reservé par les etats aux empecheurs de tourner en rond...
c'est carrément ahurissant, j'en suis sans voix !

POL
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Dernier commentaire publié pour cet article
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krik - 21/10/2015 à 07:22 GMT
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