Les évènements de 2008
auront représenté une brève période de désendettement dans le super-cycle global
de la dette qui remonte jusqu’il y a trente ans.
Plutôt que de laisser la
mauvaise dette disparaître au travers du système (ce qui aurait été synonyme
de laisser les banques privées faire faillite), les banques centrales du
monde ont imprimé plus de 13 trillions de dollars de nouvelle monnaie qu’ils
ont ensuite injectée dans le système.
Grâce à la merveille de
l’endettement et à la magie des produits dérivés, la situation a donné lieu à
une hausse exponentielle de la dette globale. Aussi terribles que les choses
aient pu être en 2008, elles sont bien pires aujourd’hui.
Voici l’ampleur que
prennent les instruments de crédit aux Etats-Unis. La petite dépression correspond
l’épisode de « fin du monde » survenu en 2008.
Cette hausse parabolique
de la dette s’est développée au travers du système financier. Il existe
aujourd’hui des bulles sur toutes les classes d’actifs imaginables.
La bulle sur les
obligations représente plus de 100 trillions de dollars et continue de
gonfler (une majorité de nations ne disposent pas des fonds nécessaires au
remboursement de leur dette, alors elles émettent de la nouvelle dette pour
rembourser la plus ancienne).
La hausse la plus
importante a été enregistrée aux Etats-Unis.
Quant aux actions… le
graphique ci-dessous nous dit tout ce que nous devons savoir : nous
traversons actuellement la troisième plus grosse bulle en termes de rendements
sur plus de 130 ans. Les deux périodes antécédentes au cours desquelles les
actions ont été mieux évaluées se sont achevées sur des baisses de prix de
plus de 60%.
La folie de la dette n’est
nulle part plus évidente que sur le marché de gré à gré des produits dérivés.
Le 24 juin, la valeur notionnelle de ce marché était de 691 trillions de
dollars.
Voilà qui représente
près de dix fois le PIB global. Et il ne s’agit que de produits dérivés.
Une grande majorité de
ces produits dérivés est liée aux taux d’intérêt et aux obligations. 81%, ou
563 trillions de dollars de valeur notionnelle, sont liés aux taux d’intérêt.
Pour dire les choses telles qu’elles sont, si les taux venaient à grimper
significativement, non seulement des nations entières s’effondreraient, il en
naîtrait aussi un effondrement systémique bien plus important qu’en 2008.
Les banques centrales
sont prises au piège par les taux d’intérêt zéro. C’est la raison pour
laquelle Bernanke a déclaré qu’ils ne seraient pas normalisés de son vivant :
toute normalisation signifierait une crise plus profonde que l’effondrement
de 2008.
Une crise approche. Les
investisseurs les plus avisés ont commencé à se préparer.
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