Des éléments intéressants me sont
apparus en observant la ‘fin du marché haussier de
l’or’ des années 1970…
Voici ce à quoi la situation ressemblait à
l’époque :
Le graphique ci-dessous représente les taux Fed Funds de l’époque. Gardez en mémoire
que la Fed ne se fixait alors pas encore d’objectif de taux Fed Funds, du moins pas entre les années 1979 et 1982.
Elle était bien trop occupée par sa nouvelle expérience
monétariste.
En observant ces graphiques, vous pouvez vous rendre
compte que la volatilité était, à cette époque,
pour le moins extraordinaire. De
plus un taux Fed Funds élevé
était généralement accompagné d’une hausse
de la valeur du dollar, et vice versa.
Je suppose que certaines personnes, en voyant ceci,
deviendront quelque peu dogmatiques quant à leurs théories
relatives aux ‘taux d’intérêts réels’.
J’ai observé de trop nombreux pays s’effondrer
après avoir tenté de soutenir leur devise grâce à
l’utilisation de taux d’intérêts
élevés pour pouvoir prendre ces théories au
sérieux. Il est important de se rappeler qu’il n’existait
alors aucun objectif fixe de taux d’intérêt. Ces derniers
étaient plutôt la conséquence des opérations du
marché libre au sein de l’expérience monétariste.
Néanmoins, la Fed ne semblait pas prendre son expérience
monétariste trop au sérieux, et il est clair qu’elle
gardait tout de même un œil sur les taux d’intérêts.
Les taux d’intérêts
élevés prouvent que la Fed désirait entreprendre une
politique destructrice pour l’économie afin de supporter la
valeur du dollar. Durant de nombreuses années, la Fed a poursuivi une
politique d’accommodation, ce qui signifie qu’elle a maintenu des
politiques monétaires laxistes afin d’éviter la
récession. Le résultat en a été un déclin
dans un premier temps graduel, puis un peu plus irrégulier, du dollar.
Observons de plus près la période
1979-1980 :
Nous pouvons clairement constater que le déclin du
dollar a connu une phase de ralentissement entre octobre et novembre 1979,
alors même que les taux Fed Funds
augmentaient. La Fed aurait-elle alors commencé à croire en son
propre jeu ? Je peux imaginer que cela a entraîné des
répercussions violentes, et que le marché des actions a
chuté, après quoi la Fed a décidé de reculer. La
Fed n’était donc pas devenue si sérieuse que cela quant
à ses politiques monétaires, et décida de laisser la
valeur du dollar s’effondrer. Vers février 1980, le taux Fed Funds grimpa de manière exponentielle,
entraînant une hausse de la valeur du dollar. En mai 1980, la valeur du
dollar diminuait à nouveau, suite à une baisse des taux Fed Funds.
Tout ceci alimentait l’idée que des taux
d’intérêt élevés couplés à une
récession étaient nécessaires à la lutte contre
l’inflation. En pratique, c’est absolument faux. Plutôt que
de jouer avec le monétarisme, pourquoi ne pas annoncer un retour
à l’étalon or ? Cela aurait entraîné
une diminution rapide des taux d’intérêts ainsi qu’une
stabilisation de la devise, et aurait entraîné un boom
économique.
Le graphique ci-dessous présente les taux Fed Funds réels sur la même
période :
Nous pouvons y apercevoir la tendance de la Fed à
maintenir des taux Fed Funds négatifs
à la fin des années 1970. C’est ce que j’ai
appelé plus haut politique d’accommodation. Mais comme les taux
Fed Funds augmentaient dans le même temps que
l’indice des prix à la consommation, le taux réel
demeurait négatif.
Bien entendu, le taux Fed Funds
est aujourd’hui négatif. Mais ce n’est pas le cas de
l’indice des prix à la consommation, que personne ne prend plus
au sérieux. Selon Shadow Government Statistics, voici ce à quoi l’indice des
prix à la consommation ressemblerait aujourd’hui s’il
était similaire à celui des années 1980.
Voici pourquoi j’estime que
la dévaluation du dollar ne cessera de continuer jusqu’à
ce que a) les ‘taux d’intérêt réel’
soient de nouveau positifs, b) la Fed abandonne toute politique
d’accommodation aux conséquences dramatiques pour
l’économie en vue de soutenir sa devise, ou c) un nouvel
étalon or soit établi.
Il est clair que de telles
solutions ne sont pas prêtes d’être adoptées. Il
existe cependant des solutions alternatives, telles que celles ayant
été entreprises par les banques centrales asiatiques en 1998 et
ayant entraîné une diminution des taux
d’intérêts plutôt qu’une augmentation.
Nathan Lewis
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