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Plans sur la comète

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Publié le 10 novembre 2011
754 mots - Temps de lecture : 1 - 3 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Trop grosse pour faire faillite, l’Italie est trop grosse pour être secourue. Cette constatation fait désormais couler beaucoup d’encre… et de sueur d’angoisse. Sans crier gare, rien n’étant prêt pour y faire face, le pays glisse dans le trou.


Bien qu’elles se soient le plus vite possible délestées de leurs obligations italiennes ces derniers mois, certaines banques en sont encore très lourdement chargées, en particulier en France, faisant craindre d’être à la veille d’une répétition de la crise grecque et de la décote de sa dette qui en a résulté, mais en beaucoup plus grand, alors que la recapitalisation des banques qui a été décidée n’est pas encore engagée. Comment stopper ce processus hautement systémique ?


Des plans sont à l’étude depuis des semaines, afin de reconfigurer l’Union européenne autour de l’union monétaire des pays acceptant une intégration et discipline fiscale renforcées, mais leur application est prise de vitesse, car ils supposent une révision des Traités qui prend du temps.


Il est prévu dans ce cadre que ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas participer à ce nouveau noyau dur puissent sortir de la zone euro actuelle, et que l’Union européenne des 27 puisse parallèlement s’élargir à d’autres pays. Ce noyau dur disposerait d’un président et d’un secrétariat permanent, distinct de la Commission et tiendrait des sommets réguliers. Les droits de vote seraient répartis en fonction du poids économique de chacun de ses membres.


En appelant une nouvelle fois à la révision des traités, et en expliquant qu’il fallait aboutir à « plus d’Europe et non pas moins d’Europe », Angela Merkel a fait référence à un sursaut fédéral. Son ministre des affaires étrangères, Guido Westerwelle, a déjà présenté cette perspective sous l’angle d’une banale application du principe des « coopérations renforcées » qui existent déjà au sein de l’Union européenne, citant Schengen, afin de rendre cette nouvelle configuration acceptable pour les 10 pays ne faisant pas partie de la zone euro.


José Manuel Barroso a apporté la dernière touche en lançant un appel à ce que ceux-ci la rejoignent, qui ne peut se comprendre que dans ce contexte, tellement il apparaît incongru dans celui de la crise italienne. « La vitesse de l’Union européenne, et a fortiori de la zone euro, ne peut pas être celle de ses membres les plus lents ou les plus récalcitrants. Une Union divisée ne marchera pas, [posant] un défi : comment approfondir l’intégration de la zone euro sans créer de divisions avec ceux qui n’y sont pas encore ». Les précautions sont en effet de rigueur vis à vis des pays qui n’appartiennent pas à la zone euro, car ils sont signataires des Traités qu’il convient de modifier…


Un autre volet de ce qui est présenté comme un véritable Big Bang pourrait également prévoir, en contrepartie de ce nouveau Pacte de stabilité, l’émission d’euro-obligations. Elles sont préconisées par un groupe des sages allemands qui conseillent la Chancelière et lui servent de poisson pilote. Enfin, la possibilité d’un élargissement des missions de la BCE afin qu’elle assume le rôle de prêteur en dernier ressort, continue de faire l’objet de discussions, qui devraient s’accélérer en raison de la situation italienne.


Lael Brainard, l’une des sous-secrétaires au Trésor américain, qui est chargée des relations internationales, vient d’ailleurs de mettre les pieds dans le plat à ce sujet. Insistant sur la nécessité pour les Européens de mettre en œuvre dans les meilleurs délais un pare-feu, elle a considéré que « l’engagement de la zone euro et les ressources de la zone euro devront être centraux pour que la solution soit crédible et efficace », précisant que le FMI ne pouvait être que « la deuxième ligne de défense » et que ses ressources actuelles étaient insuffisantes, ce qui lui interdit effectivement de jouer un autre rôle.


De facto, cela ne laisse aux Européens qu’une seule issue, non identifiée : la BCE, dont les Américains et les Britanniques considèrent qu’elle a seule les moyens de juguler la crise.


L’intention des Européens était déjà d’avancer tambour battant sur leur projet, quitte à créer sans attendre au début de l’année prochaine une « coopération renforcée » au sein de la zone euro. Mais l’application de ce plan, qui devait faire l’objet de premières discussions lors du Conseil européen du 9 décembre prochain, va faire l’objet d’un coup d’accélérateur.


Suivant leur nature, les dirigeants européens essayent d’apporter une réponse fondamentalement institutionnelle à une crise essentiellement financière. Dans ces conditions, de nouvelles demi-mesures dans ce dernier domaine n’étonneraient personne…




Billet rédigé par François Leclerc

 

 



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Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
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