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Pour en finir avec le ministère de la culture

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Publié le 18 janvier 2013
657 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

Depuis quelques jours, Aurélie Filipetti, qui a eu l'insolence d'aller passer ses vacances de Noël sur l'île Maurice, est sous le feu des projecteurs. Bataille de chiffre de haut vol sur le nombre d'heures d'avion, sur l'identité de l'acheteur de billet, bref, un débat de qualité sur un séjour qui, affirme la ministre, ne l'a pas empêchée de « rester en contact permanent avec son cabinet ».


Pour clore la polémique, l’Élysée a déclaré : « François Hollande a autorisé Aurélie Filipetti à partir si loin à titre exceptionnel, pour des raisons privées ». « La ministre de la Culture n'est pas, dans son ministère, dans un rythme d'urgence quotidienne, à l'inverse du ministre de l'Intérieur par exemple ».


Outre le ridicule de cette histoire de transat, l'aveu candide du Président a le mérite de présenter le ministère de la Culture pour ce qu'il est : un symbole inutile.


Il n'est d'ailleurs malheureusement pas complètement inutile, mais réellement néfaste pour la culture elle-même, et coûteux, bien que les défenseurs de la culture subventionnée brandissent sans arrêt le chiffre totem de 1% du budget de l’État. Pour 2013, le budget attribué au ministère s'élève à 7,4 milliards d'Euros, ce qui ne représente pas moins de 200 euros par foyer fiscal !


Sur le plan de la subvention de la production culturelle, comment ne se méfie-t-on pas davantage de l’existence d'une « culture d’État », qui dans l'Histoire, s’est surtout distinguée par son manque de créativité : des sculptures de paysannes musclées, la faucille à la main, aux tristes colonnades du IIIème Reich...


Nous sommes parfois induits en erreur devant le patrimoine architectural et artistique qui enrichit notre pays. En effet, il n'y a rien de commun entre la culture subventionnée par un ministère et son réseau de DRAC (Direction régionale des affaires culturelles), et le mécénat, quand bien même il fut celui de l’Église ou des Rois de France. La France n'a pas eu besoin d’un ministère de la Culture pour héberger les plus grands artistes du monde (Léonard de Vinci, Picasso, Dali...), ou pour construire le Grand Palais, l'abbaye de Jumièges, ou l'Hôtel des invalides.


Marc Fumaroli, dans un livre consacré à l'étude des relations qu'entretiennent l’État et la culture (l’État culturel), observe justement l'inverse. Le foisonnement artistique qu'a connu la France jusqu'à la Troisième République et dont le rayonnement était mondial s'est progressivement asséché après la deuxième guerre mondiale, au moment de la création en 1959 du ministère de la Culture par le Général de Gaulle et André Malraux. Il estime finalement que « l’État compromet son propre rôle et égare ses propres ressources, toujours limitées, dès lors qu'il veut tout faire. »


Un autre exemple mérite d'être signalé : Le modèle culturel américain. Il n'y a pas de ministère de la Culture aux États-Unis, dont on ne peut pourtant pas observer que la production culturelle soit moribonde. L'exportation planétaire de sa production musicale, cinématographique, et audiovisuelle en général est sans pareil. Le succès des nouvelles séries hollywoodiennes démontre une capacité d'adaptation inégalée à la mutation des usages, comme la révolution de l'industrie audiovisuelle qu'induit le développement des lecteurs de dvd et des installations de cinéma à la maison. Notons aussi que la moindre ville de province possède son orchestre philharmonique, son théâtre, bénéficiant d'un réseau très dense de mécénat, et d'une articulation efficace au monde universitaire.


Cassavetes, Tarantino, Malik, Lynch, ou Aronosfky, n'ont pas eu besoin de la perfusion d'un CNC (Centre national de la cinématographie) pour enrichir le cinéma de productions originales et pour trouver un public passionné qui accompagne leur travail créatif.


Le mécénat et la production privée garantissent en réalité presque génétiquement la diversité culturelle, tout simplement du fait de la diversité des acteurs, là où la subvention publique passe le rouleau compresseur de la logique administrative, tristement conjuguée aux copinages et aux réseaux.


Si nous voulons vraiment donner de l'air à la culture, libérons-la de ses subventions et de son ministère.

 

 

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Renaud DOZOUL est architecte de formation. Il crée une agence à Paris en 2004 après avoir exercé pendant deux ans à Mexico. Il se consacre désormais à la recherche et à l’écriture. Il publie notamment en 2011 « 10 bonnes raisons de restaurer la Monarchie » aux éditions Muller et travaille actuellement sur un ouvrage consacré aux fondements de la liberté en occident.
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